Les membres du comité sénatorial de Guillaume Gontard.
C’est sous un soleil estival que le sénateur sortant avait réuni son comité ce lundi 12 juin, pour présenter à la presse le bilan de son mandat. Aux côtés d’une douzaine d’élus locaux, il a ainsi pu égrainer les grandes lignes du document de trente-six pages qui a été envoyé la semaine dernière à l’ensemble des mairies iséroises.
« Travail collectif », c’était le fil rouge de la présentation livrée par Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat. Celui qui a été élu en 2017 à la tête d’une liste rassemblant EELV, le PCF et ce qui allait devenir Génération-s a ainsi vanté le travail en commun avec les autres groupes de gauche au Sénat (socialistes & communistes, ndlr), et exposé le fonctionnement de son « comité sénatorial ».
Un engagement de campagne
En 2017, le nouveau sénateur, qui n’est encarté dans aucun parti politique – bien que de sensibilité écologiste –, s’y était engagé : il n’avancerait pas seul. Tout au long du mandat, il a pu être l’artisan d’une pratique politique innovante, en s’entourant d’un comité composé d’élus de tous les territoires, dont une majorité de « divers-gauche ». Un comité complété depuis quelques années d’un « collège citoyen » permettant de renforcer l’expertise collective avec des responsables associatifs et des acteurs de terrain.
Des victoires politiques
Bien qu’il rappelle être dans la minorité d’un Sénat dominé par la droite, Guillaume Gontard tient à évoquer quelques belles victoires politiques. « Sur le dossier du consignage des bouteilles plastiques, nous avons pu faire évoluer la loi dans le bon sens. […] plus généralement, sur la loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire (AGEC), nous avons fait adopter une vingtaine d’amendements ».

Lors de la présentation à la presse du bilan de six ans de mandat.
Autre exemple, la bataille pour la constitutionnalisation de l’IVG. « Sur ce sujet, nous avons su convaincre une majorité au Sénat, sur la base du compromis, pour faire en sorte que les deux assemblées soient favorables à l’inscription de l’IVG dans la constitution »… et de rappeler au passage que les deux sénateurs de la droite iséroise ont votés « contre » à chaque fois, assumant un positionnement beaucoup plus dur que nombre de leurs collègues.
Enfin, « comment ne pas évoquer la ligne Grenoble-Gap ». En tant qu’élu du Trièves, ce n’est pas peu dire que ce combat tient à cœur au sénateur de gauche. « Là aussi, nous avons su convaincre, et gagner sur l’intérêt de cette ligne. Le combat continue. »
L’énergie, un enjeu essentiel
Guillaume Gontard souligne également la bataille contre la privatisation des barrages, où la pugnacité des élus de gauche, aux côtés des syndicats d’énergéticiens, aura permis de faire prendre conscience au gouvernement « qu’un barrage, ce n’est pas seulement un moyen de production, c’est un élément intégré à tout un écosystème hydrique ». Et que par conséquent, il était totalement irresponsable de procéder à une vente à la découpe du patrimoine public.
Le sénateur sortant a ensuite passé la parole à Frédérique Penavaire, cheffe de file des communistes dans cette élection, qui a abondé dans son sens. Ainsi, la défense d’un pôle public de l’énergie face aux logiques libérales est un « socle commun fondamental », et l’ancienne adjointe au maire de Bourgoin-Jallieu a pu insister sur le combat des parlementaires de gauche – à l’initiative notamment du sénateur communiste Fabien Gay – pour la défense d’EDF et la possibilité pour les collectivités de revenir aux tarifs réglementés. Et de revenir sur le dossier de Photowatt, entreprise berjalienne de production de panneaux photovoltaïques.
Une cohérence du local au global
Les conseillères régionales et départementales écologistes Myriam Laïdouni-Denis et Marie Questiaux sont quant à elles intervenues pour marquer l’importance du lien entre chaque échelon territorial, et l’apport qu’a représenté Guillaume Gontard et son comité sénatorial pour les élus de gauche de ces assemblées.
Quant aux maires Yann Berhault (Jarcieu) et Patrice Ferrouillat (Cognin-les-Gorges), ils ont précisé qu’ils retrouvaient ici une méthode collective qu’ils appliquent au quotidien dans leurs communes : réfléchir ensemble, sans apriori, pour trouver des solutions aux problèmes concrets.
En guise de conclusion, Guillaume Gontard a ainsi rappelé qu’il faisait de cette cohérence sur les valeurs et les actes sa marque de fabrique, face à des droites (LR et LREM) qui se posent en défenseurs des territoires lorsqu’ils sont sur le terrain, mais votent des lois dans le sens inverse au Palais du Luxembourg : « D’un côté, ils protestent quand les trésoreries de Domène ou de Mens ferment leurs portes, et de l’autre, ils votent au Sénat la réduction du nombre de fonctionnaires (la majorité sénatoriale a ainsi insisté pour inscrire la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires dans les dernières lois de finance, ndlr). Ces votes sont les causes concrètes des fermetures de services publics sur nos territoires. »
A quelques semaines des congés estivaux, après la venue en grandes pompes de Gérard Larchet en Isère dernièrement, la campagne des sénatoriales entre donc dans sa phase active.

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