Saint-Martin‑d’Hères. Companero Allende

Par Max Blanchard

/

Image principale
Les jeunes memebres de l’atelier théâtre ont lu des textes de Pablo Neruda et Salavdor Allende.

Avec gravité et recueillement, la ville de Saint-Martin d’Hères a rendu hommage au président Salvador Allende et au peuple chilien victimes du coup d’Etat fomenté par la junte fasciste le 11 septembre 1973.

Il y a cin­quante ans le putsch du tris­te­ment célèbre géné­ral Pino­chet ren­ver­sait, avec l’aide de la CIA, le gou­ver­ne­ment chi­lien d’Unité Popu­laire, démo­cra­ti­que­ment élu, de Sal­va­dor Allende. Com­men­çait l’ère des assas­si­nats, tor­tures, dis­pa­ri­tions for­cées et autres exac­tions. Des mil­liers de Chi­liens pre­naient la route de l’exil tan­dis que le stade de San­tia­go était trans­for­mé en camp de concen­tra­tion.

C’est pour ne pas oublier, témoi­gner de notre soli­da­ri­té que se dérou­lait cette com­mé­mo­ra­tion.

Chan­son de Vic­tor Jara, ce chan­teur popu­laire lâche­ment assas­si­né par les sbires de la junte, lec­tures de poèmes de Pablo Neru­da par des jeunes de l’atelier théâtre, dépôt de gerbe, ont émaillé l’initiative.

Une démo­cra­tie bafouée

Maire de la com­mune, David Quei­ros a d’emblée cadré son pro­pos “nous com­mé­mo­rons le jour où la démo­cra­tie chi­lienne fut bafouée !” en dénon­çant “un coup d’Etat sou­te­nu par une caste revan­charde épau­lée par le pré­sident des Etats-Unis qui veut faire de toute l’Amérique son pré car­ré”.

David-Queiros/

David Quei­ros, maire de Saint-Mar­tin-d’Hères et conseiller dépar­te­men­tal.

C’est avec pré­ci­sion qu’il éta­blis­sait le bilan de l’action de la gauche chi­lienne, une volon­té affi­chée de com­battre les pri­vi­lèges, les mesures mises en oeuvre, qui, au-delà des dif­fi­cul­tés ren­con­trées, per­mirent de nettes amé­lio­ra­tions popu­laires qui per­mirent d’ailleurs la réélec­tion à deux reprises de l’Unité popu­laire.

“Mais patro­nat, droite et extrême droite se liguent. D’énormes moyens finan­ciers sont inves­tis pour désta­bi­li­ser et com­battre le gou­ver­ne­ment, le sabo­tage de l’économie est orga­ni­sé. Toutes manoeuvres qui débou­che­ront sur le coup d’Etat du 11 sep­tembre. Le palais pré­si­den­tiel est bom­bar­dé, Allende meurt les armes à la main. C’est l’intense répres­sion. Des mil­liers de per­sonnes seront arrê­tées, tor­tu­rées, assas­si­nées. Le pays connaî­tra un mil­lion d’exilés. Par­mi eux des mil­liers en France, dont l’Isère. Une cen­taine trou­ve­ront refuge dans l’agglomération gre­no­bloise.”

Pour­suivre notre enga­ge­ment

C’est dans ce cadre que se situe la soli­da­ri­té mar­ti­né­roise avec la déno­mi­na­tion de “crèche Sal­va­dor Allende” par la muni­ci­pa­li­té de Jo Blan­chon et la réa­li­sa­tion d’une fresque par une bri­gade mura­liste per­pé­tuant la tra­di­tion chi­lienne. “Nous pour­sui­vons l’engagement des équipes pré­cé­dentes”, relève David Quei­ros, avant de conclure par une cita­tion de Pablo Neru­da, une autre vic­time de la junte : “Je veux vivre dans un monde où il n’y ait pas d’excommuniés, je veux vivre dans un monde où les êtres soient seule­ment humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsé­dés par une règle, par un mot, par une éti­quette”.

Moment d’émotion quand s’élève le chant ico­nique de El pue­blo uni­do jamas sera vin­ci­do inter­pré­té par le groupe des Qui­la­payun.

Fresque-SMH/

Partager cet article

SMH

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *