Meurtre de Lilian Dejean : le suspect va être remis à la France
Par Manuel Pavard
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Le suspect doit être remis à la France jeudi 28 novembre
Son extradition n’était initialement pas attendue avant plusieurs semaines. Mais selon l’AFP, le suspect du meurtre de Lilian Dejean doit être remis à la France ce jeudi 28 novembre au soir. Visé par un mandat d’arrêt européen, Abdoul Diallo, 25 ans, avait été arrêté le 21 novembre au Portugal, après 74 jours de cavale.
[Mise à jour du 28 novembre 2024, à 12h28]
Ils sont cinq à se présenter derrière les micros, ce vendredi 22 novembre, dans cette petite salle du palais de justice, comme pour insister sur le travail d’équipe mené lors de cette enquête. Une conférence de presse visant à préciser les conditions de l’interpellation du meurtrier présumé de Lilian Dejean, la veille, au Portugal. Aux côtés du procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant, figurent trois responsables de la police judiciaire ainsi que le directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN). Tous impliqués dans la traque et l’arrestation d’Abdoul Diallo.
C’est en effet l’information principale du jour, le magistrat ayant pris soin, d’emblée, de dissiper les derniers doutes : l’homme arrêté ce jeudi 21 novembre, vers 17 heures, à Póvoa de Lanhoso, à 70 km au nord de Porto, est bien le suspect recherché depuis deux mois et demi. Les vérifications effectuées dans la foulée se sont avérées concluantes. « Si je confirme son identité, c’est qu’elle est connue depuis le jour du meurtre puisque sa carte d’identité a été retrouvée dans le véhicule accidenté devant la mairie de Grenoble », explique Éric Vaillant.
Dix-neuf condamnations pour violences ou trafic
Le procureur décrit un suspect au lourd casier judiciaire, malgré son jeune âge. Âgé aujourd’hui de 25 ans, le Martinérois a été incarcéré pour la première fois, par le juge des enfants, à 15 ans, et compte déjà 19 condamnations, principalement pour violences et trafic de stupéfiants. Au total, il a cumulé six ans de prison ferme sur les dix dernières années.
Son arrestation est le fruit d’une enquête de deux mois et demi, menée sous la direction d’une juge d’instruction grenobloise. « Un temps assez bref et même record pour ce type d’affaire », affirme le DIPN de l’Isère Jérôme Chappa. Ce dossier a mobilisé « un maximum de moyens humains et matériels », souligne le commissaire général Damien Delaby, directeur zonal adjoint de la police judiciaire Sud-Est. Soit plus de quarante enquêteurs, pour la plupart issus de la Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS) de l’Isère, appuyés par leurs confrères de la DCOS du Rhône.
Le suspect accepte son extradition
Depuis quand l’individu se trouvait-il au Portugal ? Si l’information reste confidentielle, le procureur indique que les policiers de l’Isère et du Rhône étaient « en lien quotidien depuis plusieurs semaines » avec leurs homologues portugais. Pour Éric Vaillant, ce succès doit ainsi beaucoup à la « coopération policière et judiciaire européenne ». Damien Delaby salue d’ailleurs lui aussi « l’excellente coopération avec la police judiciaire de Porto qui a mis tous les moyens pour localiser précisément le principal suspect. Sans eux, on n’en serait pas là », assure-t-il.
Quid de la suite maintenant ? Le jeune Isérois est actuellement détenu au Portugal dans le cadre du mandat d’arrêt européen, en attendant d’être remis aux autorités françaises puis à la juge d’instruction en charge du dossier. Un délai d’extradition que le procureur estime à « cinq ou six semaines ». Bonne nouvelle, le suspect ne semble pas s’opposer à la procédure. Présenté à un juge du tribunal de Porto ce vendredi après-midi, il a en effet accepté d’être extradé, selon la police portugaise.