Grenoble. « No Other Land » au Club : regard israélo-palestinien sur la colonisation

Par Edouard Schoene

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Le cinéma Le Club a fait le plein pour la projection en avant-première du documentaire, suivie d'un débat.
No Other Land était projeté en avant-première ce lundi 4 novembre, au Club, devant une salle comble. Ce documentaire précieux, d’une très grande violence, montre le cauchemar vécu par les habitants de la communauté rurale palestinienne de Masafer Yatta en Cisjordanie, victimes de l’armée israélienne et des colons. Derrière la caméra, un collectif palestino-israélien de quatre jeunes militants, dont l’activiste Basel Adra et le journaliste Yuval Abraham.

L’avant-première de No Other Land a attiré la foule, nombre de spectateurs n’ayant pu rentrer au cinéma. Ravie de ce succès, la responsable du Club accueillait les invités de la soirée, les représentants d’associations agissant pour le respect du droit international et les droits des Palestiniens : l’Association France Palestine solidarité (AFPS), Amnesty international, le comité Urgence Palestine Grenoble et Tsedek.

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Anne Tuaillon, présidente de l’AFPS, et Véronique, d’Amnesty international.

Dans la salle, l’atmosphère, particulièrement lourde, témoignait de la brutalité des images du documentaire. Une parfaite illustration de la violence de l’occupation israélienne en Cisjordanie. À l’issue de la projection, les militants sont intervenus et ont répondu aux questions du public.

Le film témoigne d’une réalité rarement montrée. Des faits impossibles à exposer depuis un an pour les Palestiniens… En Cisjordanie donc, mais aussi et surtout à Gaza où aucun journaliste étranger n’est admis et où les journalistes gazaouis sont régulièrement assassinés par l’armée, sur ordre du gouvernement israélien.

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Ali, militant d’Urgence Palestine Grenoble.

Le journaliste israélien Yuval Abraham a raconté cette réalité lors du festival la Berlinale 2024, où No Other Land a été primé. Et ce, en comparant sa situation à celle de son coréalisateur palestinien, l’activiste Basel Adra : « Nous avons le même âge, je suis israélien et il est palestinien, et dans deux jours, nous allons retourner sur une terre où nous ne sommes pas égaux. Je vis sous la loi civile et Basel vit sous la loi militaire. Nous ne sommes qu’à trente minutes l’un de l’autre mais j’ai le droit de vote, que Basel n’a pas. Je suis libre de voyager sur cette terre. Basel est, comme des millions de Palestiniens, bloqué à Gaza. Cette situation d’apartheid entre nous est de l’inégalité. Il faut que ça cesse. »

Les spectateurs ont reçu à l’entrée de la salle un document réalisé par l’AFPS, présentant la réalité de la colonisation subie et combattue par la population de Masafer Yatat, dans les collines du sud Hébron.

En conclusion, les intervenants ont souhaité que le public vienne voir le film au Club, dès le 13 novembre. La durée de présence d’un film en salle, ont-ils en effet souligné, dépend essentiellement du nombre de spectateurs les premiers jours de diffusion.

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L’affiche de No Other Land.

Synopsis

Depuis plus de cinq ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour. Ce film, réalisé par un collectif palestino-israélien de quatre jeunes militants, a été conçu comme un acte de résistance créative sur la voie d’une plus grande justice.

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