Grenoble. Rassemblement en solidarité avec les Palestiniens, pour dire « stop au génocide »

Par Maryvonne Mathéoud

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Banderole de l’AFPS lors du rassemblement sur la place de Verdun.

Un rassemblement s’est tenu vendredi 6 septembre, devant la préfecture de l’Isère, à Grenoble, pour dire « stop au génocide des Palestiniens ». Parmi les mots d’ordre : un cessez-le-feu à Gaza et en Cisjordanie, la fin de l’impunité d’Israël, l’arrêt de l’occupation et de la colonisation, la libération des prisonniers politiques palestiniens et des otages israéliens ou encore la reconnaissance de l’État de Palestine.

Réunis ven­dre­di 6 sep­tembre, en fin d’après-midi, à Gre­noble, à l’appel de l’Association France Pales­tine soli­da­ri­té (AFPS) et de plu­sieurs asso­cia­tions, par­tis et syn­di­cats, les mani­fes­tants ont avan­cé dif­fé­rentes reven­di­ca­tions. Tout d’abord, un ces­sez-le-feu « immé­diat et pérenne » à Gaza, le retrait de l’armée israé­lienne, l’ouverture de tous les points de pas­sage à l’aide huma­ni­taire, ain­si que la fin du blo­cus. Autre demande essen­tielle, « la libé­ra­tion de toutes les per­sonnes déte­nues ». Une for­mu­la­tion dési­gnant à la fois les quelque 10 000 pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens incar­cé­rés au mépris du droit inter­na­tio­nal, les mil­liers de Pales­ti­niens de Gaza trans­fé­rés dans des centres de déten­tion et de tor­ture, mais aus­si les otages israé­liens rete­nus par le Hamas.
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Des mili­tants de dif­fé­rentes orga­ni­sa­tions étaient pré­sents.

Les mili­tants pré­sents ont éga­le­ment récla­mé un « sou­tien maté­riel et poli­tique » envers l’UNRWA, vic­time de l’incessante répres­sion israé­lienne. L’agence de l’Onu dont ils ont sou­li­gné le « rôle irrem­pla­çable » auprès des réfu­gies pales­ti­niens et de toute la popu­la­tion de Gaza. De même, ils ont deman­dé la pro­tec­tion des jour­na­listes pales­ti­niens et l’ouverture de Gaza à la presse inter­na­tio­nale.

« La fin de l’im­pu­ni­té d’Is­raël »

Plu­sieurs reven­di­ca­tions ciblaient plus spé­ci­fi­que­ment Israël, comme l’arrêt de l’occupation, de la colo­ni­sa­tion et de la poli­tique d’apartheid. Concrè­te­ment, exi­ger « la fin de l’impunité d’Israël » passe ain­si notam­ment par un embar­go sur toutes les livrai­sons d’armes, de muni­tions et de com­po­sants mili­taires à des­ti­na­tion du pays, des sanc­tions diplo­ma­tiques et la sus­pen­sion de l’accord d’association entre l’Union euro­péenne et Israël.

Les mani­fes­tants ont enfin plai­dé pour la recon­nais­sance par la France de l’État de Pales­tine, asso­ciée au droit au retour des réfu­gies pales­ti­niens ain­si qu’au droit à l’autodétermination du peuple pales­ti­nien. Dans son inter­ven­tion, Anne Tuaillon, pré­si­dente natio­nale de l’AFPS, a d’ailleurs inter­pel­lé le gou­ver­ne­ment fran­çais à ce sujet.

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Anne Tuaillon, pré­si­dente de l’AFPS.

« Quelle que soit la forme de résis­tance choi­sie par le peuple pales­ti­nien, armée ou non vio­lente, Israël ne le sup­porte pas », a‑t-elle dénon­cé par ailleurs. « En 337 jours d’assaut de l’armée israé­lienne à Gaza, on peut déplo­rer 40 000 morts, pro­ba­ble­ment 186 000 en pre­nant en compte les dis­pa­rus dans les décombres, les morts de faim, de mala­dies non prises en charge. »
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Les mani­fes­tants demandent depuis près d’un an l’ar­rêt des mas­sacres à Gaza.

La mili­tante a aus­si évo­qué l’offensive mili­taire en Cis­jor­da­nie occu­pée, débu­tée depuis dix jours : « Depuis le 7 octobre, ce sont 650 per­sonnes qui ont été assas­si­nées par l’armée et les colons. L’objectif, selon le gou­ver­ne­ment israé­lien, serait l’éradication du ter­ro­risme mais le but est de faire taire la résis­tance. » Ain­si, en Cis­jor­da­nie, « l’armée israé­lienne détruit tous les camps de réfu­giés », les­quels sont visés « car ils seraient des foyers de résis­tance », selon Anne Tuaillon. Elle cible en outre l’ensemble des infra­struc­tures (routes, hôpi­taux, écoles, mai­sons..), « tue et affame les gens comme ce qu’elle fait à Gaza ».
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Les mani­fes­tants — dont la dépu­tée Éli­sa Mar­tin — se sont réunis devant la pré­fec­ture.

La pré­sident de l’AFPS a cité l’exemple d’une jeune femme de 26 ans de natio­na­li­té amé­ri­caine et d’origine turque, « abat­tue lors d’une mani­fes­ta­tion paci­fique », alors qu’elle « fai­sait par­tie d’une mis­sion de pro­tec­tion dans un vil­lage, au sud de Naplouse ». Et Anne Tuaillon de conclure par un rap­pel : « Le droit inter­na­tio­nal dit que tous les peuples sous occu­pa­tion ont droit au mode de résis­tance qu’ils choi­sissent, dans le cadre du droit inter­na­tio­nal. » « Faire pres­sion sur le gou­ver­ne­ment » Le ras­sem­ble­ment a don­né lieu à de nom­breuses prises de parole, de la part de l’AFPS comme d’autres orga­ni­sa­tions pré­sentes. Ain­si, pour l’Union com­mu­niste liber­taire (UCL), « il faut s’at­ta­quer à ce qui fait mal aux impé­ria­listes. Il faut nous orga­ni­ser pour atta­quer direc­te­ment les appro­vi­sion­ne­ments et les finan­ce­ments. Ce sont les outils du colo­nia­lisme. » Pour cela, l’UCL a indi­qué avoir « deux objec­tifs ». Le pre­mier, c’est « l’arrêt for­cé de la pro­duc­tion et des envois d’armes à Israël ». Quant au second, il s’agit du « dés­in­ves­tis­se­ment des entre­prises colo­niales. Cela passe par le boy­cott, ciblé sans relâche, actuel­le­ment orga­ni­sé par la cam­pagne BDS et visant les maga­sins Car­re­four. »
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Ban­de­role du NPA — L’An­ti­ca­pi­ta­liste.

Oli­vier Schulz, membre de BDS (Boy­cott dés­in­ves­tis­se­ment sanc­tions), a d’ailleurs détaillé les dif­fé­rentes actions menées dans ce cadre, se féli­ci­tant que cer­taines aient abou­ti. De son côté, le CCFD a lan­cé un appel pour trou­ver une banque qui accepte de payer les par­te­naires pales­ti­niens pour leurs pres­ta­tions. Les banques fran­çaises refusent en effet aujourd’hui de faire pas­ser de l’argent en Pales­tine. L’Unef a ensuite appe­lé à faire pres­sion sur le gou­ver­ne­ment, afin que celui-ci arrête de sou­te­nir le gou­ver­ne­ment israé­lien. « Le seul moyen actuel­le­ment, c’est le pou­voir de la rue », a lan­cé le syn­di­cat étu­diant, qui a pro­mis de « se remo­bi­li­ser à l’université pour par­ler de la Pales­tine ». Autre inter­ven­tion, celle de l’Association natio­nale des com­mu­nistes (ANC), qui a deman­dé la libé­ra­tion de Georges Ibra­him Abdal­lah. Le mili­tant liba­nais, empri­son­né depuis qua­rante ans, est pour­tant libé­rable depuis des années. Enfin, Pas­cal Cos­ta­rel­la, de la Libre pen­sée, a insis­té sur la com­pli­ci­té de Macron avec Israël, via les ventes d’armes. D’où la néces­si­té d’imposer un rap­port de force au gou­ver­ne­ment, en par­ti­ci­pant à la mani­fes­ta­tion pré­vue ce same­di 7 sep­tembre, à 18h, rue Félix-Pou­lat.
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L’AFPS scande « stop au géno­cide ».

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