Grenoble. Nouvelle manifestation pour le cessez-le-feu à Gaza

Par Maryvonne Mathéoud

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Rue Félix Poulat, à Grenoble, ce 18 mai. La mobilisation est toujours là.

Près d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Grenoble ce samedi 18 mai. Soixante-seize ans après, la Nakba continue : ça suffit !

Fran­çois Mos­ca­to, co pré­sident de l’Association France Pales­tine soli­da­ri­té Isère, lance les mots d’ordre : « Halte au géno­cide du peuple pales­ti­nien ; ces­sez le feu immé­diat total et per­ma­nent à Gaza ; stop à la Cis­jor­da­nie occu­pée ; recon­nais­sance de l’apartheid ; pro­tec­tion du peuple pales­ti­nien à Gaza et en Cis­jor­da­nie ; arrêt des ventes d’armes à Israël et de toutes les coopé­ra­tions mili­taires ; sanc­tion contre Israël ; défense de toutes nos liber­tés publiques et du droit d’expression. »

Francois-Moscato/

Fran­çois Mos­ca­to.

Puis Syl­vette Gar­cin lit la décla­ra­tion natio­nale de l’AFPS :

Soixante-seize années ont pas­sé depuis la catas­trophe — la Nak­ba — subie par le peuple pales­ti­nien au moment de la créa­tion de l’État israé­lien entre 1947 et 1949. Des années ter­ribles où 80% de la popu­la­tion a été expul­sée de ses terres et dépos­sé­dée de ses biens. Près de 600 vil­lages et quar­tiers des villes pales­ti­niennes ont été détruits et 31 mas­sacres de civils ont eu lieu dont ceux de Deir Yas­sin et de Tan­tu­ra ; 800 000 Pales­ti­niens ont été expul­sés vers la Cis­jor­da­nie, Gaza ou les pays voi­sins pour deve­nir des réfu­giés pen­dant que des dizaines de mil­liers étaient dépla­cés à l’intérieur d’Israël per­dant eux aus­si leurs biens et leurs terres.
Les expul­sions, le vol des terres et des biens sont deve­nus la règle et la loi du plus fort a impo­sé la colo­ni­sa­tion de peu­ple­ment avec le sou­tien des ins­tances inter­na­tio­nales.
Depuis 76 ans, mal­gré une résis­tance achar­née et mul­ti­forme, géné­ra­tion après géné­ra­tion, le peuple pales­ti­nien subit l’oppression d’un État qui ne res­pecte aucune réso­lu­tion des Nations-Unies, ni le droit inter­na­tio­nal Depuis 76 ans, la Nak­ba a conti­nué dans toute la Pales­tine par la mise en place d’un régime d’apartheid se tra­dui­sant par une mul­ti­tude de lois dis­cri­mi­na­toires « léga­li­sant » la dépos­ses­sion, par le net­toyage eth­nique, une répres­sion féroce, la néga­tion totale des droits humains et du droit à l’autodétermination du peuple pales­ti­nien.
Elle s’accentue aujourd’hui avec une vio­lence inéga­lée : dans une totale impu­ni­té, Israël, impose depuis sept mois une deuxième Nak­ba avec le géno­cide en cours à Gaza grâce à la com­pli­ci­té active de nom­breux gou­ver­ne­ments occi­den­taux
Un géno­cide qui a fait plus de 35 000 vic­times, 10 000 dis­pa­rus, 80 000 bles­sés, 2 mil­lions de dépla­cés, et a entraî­né la des­truc­tion com­plète de la bande de Gaza : habi­ta­tions, infra­struc­tures et tous les ser­vices publics. Cette stra­té­gie bru­tale et géno­ci­daire vise à cau­ser des dom­mages irré­pa­rables afin de créer un envi­ron­ne­ment tel que les Pales­ti­niens quittent leurs terres, repro­dui­sant ain­si à grande échelle le net­toyage eth­nique de 1948 dans le but de ter­mi­ner le tra­vail inache­vé. La Cis­jor­da­nie occu­pée, dont Jéru­sa­lem-Est, avait vu dès le début de l’année 2023 une accé­lé­ra­tion de la colo­ni­sa­tion, de la répres­sion, des des­truc­tions et du net­toyage eth­nique. Depuis le 7 octobre, on y compte près de 10 000 arres­ta­tions, près de 500 assas­si­nats. Ce sont des agres­sions per­ma­nentes des camps de réfu­giés, une colo­ni­sa­tion à marche for­cée, et une mul­ti­tude d’attaques de colons vio­lents et armés… En Israël même, la répres­sion contre les Pales­ti­niens et ceux qui les sou­tiennent et le net­toyage eth­nique, ont éga­le­ment redou­blé avec récem­ment la des­truc­tion de vil­lages dans le désert du Naqab/Néguev. Des dépu­tés dénon­çant les mas­sacres à Gaza ont été expul­sés de la Knes­set.
Il est de la res­pon­sa­bi­li­té des États de mettre fin à cette injus­tice et à ces crimes qui per­durent. Ils doivent pas­ser aux actes. Aucune dis­cus­sion, aucun rai­son­ne­ment n’a de prise sur Israël. Il faut en finir avec l’impunité dont il jouit depuis 76 ans. Cela passe par des sanc­tions : la sus­pen­sion de l’accord d’association entre l’Union euro­péenne et Israël, l’arrêt de toute coopé­ra­tion sécu­ri­taire et mili­taire, un embar­go diplo­ma­tique et éco­no­mique. Par ailleurs, la France et l’UE doivent sou­te­nir plei­ne­ment les enquêtes en cours de la Cour pénale inter­na­tio­nale ain­si que la pro­cé­dure contre Israël intro­duite par l’Afrique-du-Sud devant la Cour inter­na­tio­nale de jus­tice afin de stop­per le géno­cide et le net­toyage eth­nique du peuple pales­ti­nien. La France doit emboî­ter le pas de la Slo­vé­nie, Malte, l’Espagne et l’Irlande qui s’apprêtent à recon­naître l’État de Pales­tine. Ce serait un pre­mier pas dans la recon­nais­sance effec­tive du droit à l’autodétermination du peuple pales­ti­nien. L’oppression de tout un peuple, la colo­ni­sa­tion, l’occupation et l’apartheid ça suf­fit ! Le géno­cide doit prendre fin et place doit être faite à l’égalité des droits. Le droit au retour des réfu­giés pales­ti­niens doit être appli­qué
Le peuple pales­ti­nien a droit à l’autodétermination et Israël n’a aucun droit à déci­der du contraire, pas plus qu’aucun autre État.
Le bureau natio­nal de l’AFPS
Le 15 mai 2024

Sylvette

Syl­vette Gar­cin.

Manifestation-Gaza-Grenoble/
Gaza-Grenoble/

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