Grenoble. Rassemblement de soutien aux prisonniers politiques palestiniens

Par Maryvonne Mathéoud

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Le 21 octobre, rue Félix Poulat à Grenoble.

Ce vendredi 21 octobre un rassemblement rue Félix Poulat à Grenoble à l’appel de l’AFPS a réuni des militants en soutien et solidarité avec les prisonniers politiques palestiniens. L’État d’Israël exerce à l’encontre du peuple palestinien un régime de domination et d’oppression systématique.

Le mois d’octobre est un mois capi­tal pour les Palestinien.nes, pour leur agri­cul­ture, pour leur éco­no­mie. C’est le mois de la récolte des olives. Le mois de la joie. C’est aus­si le mois de la vio­lence des colons démul­ti­pliée. « Dix-huit jeunes ont été assas­si­nés depuis le début octobre. Le niveau de vio­lence est inouï, épou­van­table. Sur les réseaux sociaux les colons appellent au meurtre », s’inquiète Anne Tuaillon, pré­si­dente de l’AFPS Isère. Ce régime cor­res­pond en tout point au crime d’apartheid tel qu’il est défi­ni en droit inter­na­tio­nal. Une des carac­té­ris­tiques de ce crime d’apartheid est la créa­tion d’un envi­ron­ne­ment coer­ci­tif : puni­tions col­lec­tives, tor­ture, répres­sion et incar­cé­ra­tion arbi­traire de masse.
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Anne Tuaillon, res­pon­sable de l’AFPS.

Au 10 octobre, on dénombre 4700 pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens dont 190 enfants et 30 femmes. 800 sont en déten­tion admi­nis­tra­tive : ils et elles sont incar­cé­ré-e‑s sans juge­ment pour des périodes renou­ve­lables indé­fi­ni­ment. Ce recours mas­sif à la déten­tion admi­nis­tra­tive est inter­dit par le droit inter­na­tio­nal. Les mani­fes­tants demandent la liber­té pour tous les pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens.
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Salah Hamou­ri est en déten­tion admi­nis­tra­tive depuis le 7 mars 2022. 
Le 5 sep­tembre sa déten­tion a été pro­lon­gée de 3 mois sur simple ordre mili­taire. Le risque est grand que cela se repro­duise le 5 décembre. Il est fran­co-pales­ti­nien, avo­cat ; il vient d’avoir recours avec 49 de ces codé­te­nus à une grève de la faim de 19 jours pour faire entendre la voix des déte­nus admi­nis­tra­tifs dans les pri­sons israé­liennes. Parce qu’il est pales­ti­nien, il est vic­time de l’oppression sys­té­ma­tique de l’occupant israé­lien. Parce qu’il s’oppose au régime d’apartheid et qu’il est un défen­seur des droits humains il est par­ti­cu­liè­re­ment ciblé par Israël que s’acharne contre lui depuis 20 ans. Anne Tuaillon dans son inter­ven­tion indique que Salah Hamou­ri vit une sépa­ra­tion for­cée avec sa femme et ses deux enfants. Il n’a vu qu’une fois sa fille et n’a jamais vu son fils. Il est actuel­le­ment en déten­tion admi­nis­tra­tive. Ni lui ni ses avo­cats ne connaissent les motifs de son incar­cé­ra­tion ni quand il sera libé­ré. Il a pas­sé au total une dizaine d’années en pri­son. L’AFPS demande que le pré­sident de la Répu­blique Emma­nuel Macron, exige clai­re­ment et expli­ci­te­ment la libé­ra­tion de Salah Hamou­ri, le réta­blis­se­ment de son droit de rési­dence à Jéru­sa­lem, le droit pour sa femme et ses enfants de le ren­con­trer, de com­mu­ni­quer avec lui et de vivre à Jéru­sa­lem.
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Fran­çois Mos­ca­to.

Un ras­sem­ble­ment était par ailleurs orga­ni­sé le 22 octobre devant la pri­son où est incar­cé­ré Georges Ibra­him Abdal­lah, à Lan­ne­me­zan. Le 21 lors du ras­sem­ble­ment gre­no­blois, Fran­çois Mos­ca­to res­pon­sable à l’AFPS, a don­né­lec­ture de l’appel com­mun lan­cé pour sa libé­ra­tion :

La liber­té pour Georges Ibra­him Abdal­lah : mettre fin au plus vite au déni du droit Georges Ibra­him Abdal­lah a été condam­né en 1987 : en droit fran­çais il est libé­rable depuis 1999. Et pour­tant, il est tou­jours empri­son­né, alors que la jus­tice s’est pro­non­cée pour sa libé­ra­tion ! Cela fait de Georges Ibra­him Abdal­lah le pri­son­nier poli­tique le plus ancien dans une pri­son fran­çaise, et à l’exception de l’Italie, pro­ba­ble­ment en Europe. Il ne nous appar­tient pas de juger de la réa­li­té et de la gra­vi­té des faits qui lui sont repro­chés. Mais la jus­tice a jugé, la peine a été effec­tuée, la loi doit s’appliquer ! Par deux fois, alors que le tri­bu­nal d’application des peines avait déci­dé la libé­ra­tion de Georges Ibra­him Abdal­lah, les ambas­sades des États-Unis et d’Israël, et même Hil­la­ry Clin­ton, alors secré­taire d’État des États‑Unis, sont inter­ve­nues pour peser sur le cours de la jus­tice de notre pays, et obte­nir qu’il ne soit pas libé­ré et ren­voyé au Liban. C’est à la suite de leurs inter­ven­tions que Domi­nique Per­ben s’y est une pre­mière fois oppo­sé, puis que Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, a refu­sé de signer l’arrêté d’expulsion de Georges Ibra­him Abdal­lah vers le Liban, alors que cet arrê­té condi­tion­nait la mise en œuvre de la déci­sion de libé­ra­tion prise par le tri­bu­nal d’application des peines. Nous le réaf­fir­mons : ce n’est ni aux États-Unis, ni à Israël de dic­ter la jus­tice en France. Georges Ibra­him Abdal­lah demande à être expul­sé vers le Liban, dont les auto­ri­tés ont déjà décla­ré qu’elles étaient prêtes à l’accueillir, deman­dant même cette expul­sion. Une nou­velle déci­sion de jus­tice en faveur de sa libé­ra­tion ne pour­ra être effec­tive que si son arrê­té d’expulsion vers le Liban est signé par le gou­ver­ne­ment fran­çais. Cette ques­tion de simple appli­ca­tion du droit est donc aujourd’hui entre les mains du gou­ver­ne­ment. Nous deman­dons au pré­sident de la Répu­blique, à la Pre­mière ministre et aux ministres concer­nés de faire le néces­saire pour que l’arrêté d’expulsion soit signé, afin que le tri­bu­nal d’application des peines puisse à nou­veau se pro­non­cer et que Georges Ibra­him Abdal­lah soit enfin libé­ré et puisse rejoindre sa famille au Liban. Comme c’est le cas en octobre depuis de nom­breuses années, une mani­fes­ta­tion natio­nale pour la libé­ra­tion de Georges Ibra­him Abdal­lah se tient à Lan­ne­me­zan, lieu de sa déten­tion, le 22 octobre pro­chain. Les orga­ni­sa­tions signa­taires de ce com­mu­ni­qué appellent leurs militant·e·s et toutes les per­sonnes éprises de jus­tice à par­ti­ci­per à cette mani­fes­ta­tion sur les bases de ce com­mu­ni­qué. Les orga­ni­sa­tions signa­taires demandent ins­tam­ment au pré­sident de la Répu­blique, à la Pre­mière ministre et aux ministres concer­nés de signer sans attendre l’arrêté d’expulsion de Georges Ibra­him Abdal­lah vers le Liban, pour que cesse enfin ce déni du droit et que sa libé­ra­tion puisse être effec­tive avant la fin de l’année. »
Paris, le 19 octobre 2022 Orga­ni­sa­tions signa­taires : MRAP, AFPS,
Mou­ve­ment de la Paix, UAVJ, CGT, FSU,
SNES-FSU, Soli­daires, Confé­dé­ra­tion Pay­sanne,
PCF, Ensemble !

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