Législative partielle en Isère. Lucie Castets renonce à la candidature

Par Manuel Pavard

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Lucie Castets en déplacement dans le Loiret, le 31 juillet 2024. © Tomkiou, CC0, via Wikimedia Commons
Coup de théâtre ce vendredi 18 octobre au soir. Malgré le feu vert donné par les partis du NFP la veille, Lucie Castets a finalement annoncé qu'elle renonçait à se présenter à la législative partielle dans la première circonscription de l'Isère, les conditions n'étant, selon elle, « pas réunies ».

MISE À JOUR 18/10/2024

L’in­for­ma­tion est tom­bée via une décla­ra­tion à l’AFP, ce ven­dre­di 18 octobre au soir. Pour­tant pres­sen­tie pour por­ter les cou­leurs du NFP, Lucie Cas­tets a annon­cé qu’elle renon­çait à être can­di­date à la légis­la­tive par­tielle dans la pre­mière cir­cons­crip­tion de l’I­sère. Selon elle, « les condi­tions n’ont pas été réunies » afin qu’elle puisse « conti­nuer à agir comme trait d’union de la gauche ».

Est-ce à cause des exi­gences de LFI — concer­nant le fait de sié­ger dans le groupe par­le­men­taire insou­mis ? Sans pré­ci­ser davan­tage les motifs de sa déci­sion, l’ex-pos­tu­lante à Mati­gnon sou­ligne que « la per­sonne importe peu » et qu’il convient de « tout faire pour que la gauche gagne de nou­veau cette cir­cons­crip­tion ». Un rebon­dis­se­ment qui laisse le sus­pense entier.

Le feuille­ton de la pre­mière cir­cons­crip­tion de l’Isère va-t-il connaître un pre­mier tour­nant déci­sif ? Depuis l’annonce de la démis­sion d’Hugo Pre­vost, visé par des accu­sa­tions de vio­lences sexistes et sexuelles, les annonces et rumeurs, par­fois contra­dic­toires, se suc­cèdent. Der­nière infor­ma­tion en date : ce jeu­di 17 octobre, les états-majors des par­tis du NFP ont don­né leur feu vert à une can­di­da­ture de Lucie Cas­tets à la future légis­la­tive par­tielle.

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Les direc­tions natio­nales des par­tis ont vali­dé une can­di­da­ture de Lucie Cas­tets. © Tom­kiou, CC0, via Wiki­me­dia Com­mons

L’accord inclut le PS, mal­gré l’investiture de la conseillère dépar­te­men­tale Aman­dine Ger­main, dési­gnée ce jeu­di soir par les mili­tants socia­listes isé­rois. Car ce choix est assor­ti d’une clause spé­ci­fique. « Dans l’hypothèse où Lucie Cas­tets devait fina­le­ment être la repré­sen­tante de toutes les com­po­santes du NFP, le Par­ti socia­liste et sa can­di­date se met­traient évi­dem­ment à sa dis­po­si­tion pour l’accompagner dans cette cam­pagne dif­fi­cile », pré­cise la fédé­ra­tion de l’Isère du PS, dans un com­mu­ni­qué.

Siéger à tour de rôle dans les groupes de gauche

Au sein de la gauche isé­roise, toutes ten­dances confon­dues, l’option Lucie Cas­tets ren­contre de fait « un large consen­sus », selon le col­lec­tif de mili­tants de la pre­mière cir­cons­crip­tion. Réunis dimanche 13 octobre, à La Tronche, ceux-ci ont évo­qué une seule réserve, la ques­tion du « manque d’ancrage local », qui pour­rait tou­te­fois être atté­nuée avec une sup­pléance locale. Pour le reste, les membres du col­lec­tif sont prêts à « mettre toutes leurs forces à son ser­vice dans la cam­pagne ».

Le prin­ci­pal obs­tacle vien­drait en réa­li­té de la France insou­mise, plus pré­ci­sé­ment de sa direc­tion natio­nale. « Ce qui coince pour l’instant, c’est le fait que LFI veut obli­ger Lucie Cas­tets à sié­ger dans son groupe par­le­men­taire en cas de vic­toire », explique ain­si un mili­tant de gauche gre­no­blois.

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Le PS 38 a dési­gné Aman­dine Ger­main, laquelle s’ef­fa­ce­ra si Lucie Cas­tets est can­di­date.

Pour­tant, des solu­tions existent. L’une d’entre elles tien­drait d’ailleurs la corde, selon nos infor­ma­tions. Il s’agirait pour l’ex-candidate à Mati­gnon de faire le tour des groupes pério­di­que­ment, en sié­geant alter­na­ti­ve­ment avec les éco­lo­gistes, les insou­mis, les com­mu­nistes et les socia­listes – à chaque fois durant quelques mois.

« L’avenir du NFP se joue dans cette circonscription »

Pour Jéré­mie Gio­no, secré­taire dépar­te­men­tal du PCF, un com­pro­mis de ce type « serait une très bonne idée ». Ceci, autant pour le rôle de « trait d’union » joué par Lucie Cas­tets depuis cet été, que « pour le tra­vail en com­mun » des dif­fé­rentes com­po­santes du NFP.

Si les insou­mis isé­rois ne semblent pas hos­tiles à une telle pro­po­si­tion, reste à convaincre la direc­tion du par­ti, a prio­ri moins embal­lée. Quel objec­tif vise LFI ? Dif­fi­cile à dire… Cer­tains, à gauche, ima­ginent Jean-Luc Mélen­chon et son entou­rage jouer la carte du « pour­ris­se­ment de la situa­tion » et de l’éclatement du NFP, en fai­sant por­ter le cha­peau au PS. Le tout dans l’optique d’une can­di­da­ture en 2027.

L’enjeu est pour­tant de taille, comme le sou­ligne Jéré­mie Gio­no : « Tout le monde doit prendre ses res­pon­sa­bi­li­tés. On ne peut pas se per­mettre de se répondre à coups de com­mu­ni­qués incen­diaires et de com­men­taires sur les réseaux sociaux. »

En effet, pour­suit-il, « l’avenir du Nou­veau Front popu­laire se joue dans cette cir­cons­crip­tion. Concrè­te­ment, c’est l’unité de la gauche qui est en jeu. » Il faut donc, estime le res­pon­sable com­mu­niste, « accep­ter les condi­tions posées par Lucie Cas­tets pour qu’elle soit can­di­date, qu’on puisse gar­der cette cir­co à gauche et que le NFP per­dure ».

Législatives
Hugo Pre­vost a démis­sion­né offi­ciel­le­ment de son man­dat de dépu­té le 15 octobre.

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