Près de 4 000 personnes ont manifesté à Grenoble, derrière la banderole de l’intersyndicale rappelant les principaux thèmes de la mobilisation.
Grenoble, Bourgoin-Jallieu, Voiron… En parallèle de la manifestation pour Vencorex à Pont-de-Claix, des milliers de personnes ont défilé en Isère à l’occasion de la journée de grève du mardi 1er octobre, à l’appel de la CGT, Solidaires et FSU ainsi que de plusieurs organisations de jeunesse.
Mobilisation en Isère, ce mardi 1er octobre. Tandis que 700 personnes défilaient à Pont-de-Claix, pour soutenir les salariés de Vencorex et des plateformes chimiques, des manifestants battaient le pavé à Grenoble, Bourgoin-Jallieu, Vienne ou Voiron, dans le cadre de la journée de grève initiée par la CGT, Solidaires, FSU et différentes organisations de jeunesse. Des manifestations intervenant le jour où le Premier ministre Michel Barnier prononçait son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale.
À Grenoble, ils étaient ainsi près de 4 000 (selon les syndicats) à sillonner les rues du centre-ville, entre la gare et la place de Verdun. Avec trois revendications principales : l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la défense des services publics. Et un leitmotiv, résumé par la banderole de tête de l’intersyndicale (CGT, FSU, Solidaires, Unef, UNL) : « C’est nous qui produisons, c’est nous qui décidons ! »
De nombreux jeunes (notamment lycéens et étudiants) étaient présents dans le cortège.
Outre les thèmes précités, les manifestants ont exprimé une large palette de mots d’ordre, de la solidarité avec la Kanaky et la Palestine à la lutte des livreurs à vélo (Deliveroo ou Uber Eats) CGT, en passant par les revendications propres à l’enseignement. Illustration au sein du cortège jeunes, très fourni, où les syndicats lycéens et étudiants dénonçaient l’austérité budgétaire, réclamant « de l’argent pour les facs et les lycées ».
Partage des richesses
Les livreurs Deliveroo CGT sont toujours mobilisés.
Contexte politique oblige, de nombreux slogans et pancartes fustigeaient un « déni de démocratie » de la part d’Emmanuel Macron, appelant à la démission du président de la République, accusé d’avoir refusé de nommer Lucie Castets à Matignon. Le gouvernement de Michel Barnier était d’ailleurs particulièrement ciblé, à l’instar de Bruno Retailleau dont les déclarations, depuis son arrivée au ministère de l’Intérieur, inquiètent et choquent les manifestants.
Le cortège du PCF à Grenoble.
Ailleurs en Isère, la CGT a comptabilisé 150 manifestants à Voiron, 200 à Vienne… Et davantage à Bourgoin-Jallieu où près de 350 personnes, emmenées par les retraités du Nord-Isère, se sont retrouvées dans les rues, à l’appel des syndicats CGT, FSU et Sud. Outre l’abrogation de la contre-réforme sur la retraite à 64 ans, les mots d’ordre ont porté sur la défense et la promotion des services publics – notamment ceux de la santé et de l’éducation -, sur le maintien et le développement de Photowatt avec EDF comme acteur majeur, sur la paix et contre l’économie de guerre.
Entre 300 et 350 personnes dans les rues à Bourgoin-Jallieu.
Les orateurs ont rappelé que les moyens d’une autre politique passaient par un partage et une réorientation des richesses, mais aussi par plus de démocratie, en particulier dans l’entreprise. En fin de manifestation, les prises de paroles ont mis l’accent sur le besoin de renforcer les mobilisations sociales afin de peser sur le rapport de forces. Des appels ont également été lancés en faveur de l’exigence de paix à Gaza, au Liban et partout où la guerre fait rage, dans le cadre d’une réelle action diplomatique.
La banderole des retraité.e.s CGT du Nord-Isère, à Bourgoin-Jallieu.
Didier Gosselin, à Bourgoin-Jallieu
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