Les étudiants ont pris la tête du cortège.
Près de 4 000 personnes ont manifesté ce samedi 7 septembre dans les rues de Grenoble, pour protester contre le « coup de force » d’Emmanuel Macron et la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre.
La gauche ne désarme pas. L’appel, lancé par des organisations de jeunesse (dont l’Union étudiante de Grenoble) et partis (LFI, PCF, EELV), visait à l’origine le « coup de force » d’Emmanuel Macron et son refus d’installer Lucie Castets à Matignon. Mais la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, à 48 heures du rendez-vous, a incontestablement dopé la mobilisation, faisant gonfler les rangs des manifestants.
La foule des manifestants a investi la rue Félix-Poulat et la place Grenette dès 18h.
Le constat s’est d’ailleurs confirmé dès 18h, ce samedi 7 septembre, avec une rue Félix-Poulat et une place Grenette noires de monde. Le rassemblement annoncé s’est alors inévitablement transformé en manifestation. Entre 3 000 (d’après la police) et 4 000 personnes (selon les organisateurs) ont ainsi défilé dans les rues de la capitale des Alpes, de l’hypercentre jusqu’à la place Lavalette, devant le Musée de Grenoble.
« On s’est fait voler l’élection »
Les étudiants, présents en nombre, ont pris la tête du cortège, derrière une banderole annonçant la couleur : « La jeunesse contre-attaque« . Ceux-ci, tout comme l’ensemble des manifestants, affichaient le même mélange de colère et détermination, la première n’entamant nullement la seconde. Avec deux cibles principales, omniprésentes dans les slogans et sur les pancartes : Emmanuel Macron et Michel Barnier… Soit « le manipulateur et l’usurpateur« , comme les qualifiait un jeune militant.
Les étudiants ont pris la tête d’un cortège truffé de nombreuses pancartes, banderoles et drapeaux.
De fait, un même sentiment était largement partagé au sein du cortège : celui d’avoir été victime d’un véritable « hold-up électoral« , pour reprendre les termes de Camille, étudiante à l’Université Grenoble Alpes (UGA). « Clairement, on s’est fait voler l’élection« , s’insurge la jeune femme. « On peut tourner le truc dans tous les sens, c’est quand même le Nouveau Front populaire qui est arrivé en tête, même sans majorité absolue. Mais au lieu de nommer Lucie Castets, Macron nous fait un gros doigt d’honneur en nommant un Premier ministre d’un parti qui pèse à peine plus de 5 % aujourd’hui !«
Cet écœurement, beaucoup affirment le ressentir. « Le pire, c’est que LR a ouvertement refusé le front républicain alors que nous, on a joué le jeu en faisant barrage une énième fois« , souligne Alban, fonctionnaire territorial. « Pourtant, c’est bien eux qui sont à Matignon et nous qui nous retrouvons comme des c… (sic) !«
A ses côtés, sa compagne Chloé se lamente : « Je vois plein de proches dépités, qui disent que voter ne sert plus à rien, la preuve. Comment on va pouvoir les convaincre la prochaine fois ? » Au sein du cortège, la combativité reste toutefois présente. Certains réclament ainsi l’abrogation de la réforme des retraites ou la hausse du Smic et des salaires. D’autres, défilant autour d’un immense drapeau palestinien, dénoncent la complicité d’Emmanuel Macron avec Israël. Touchés mais pas coulés, tous promettent de redescendre dans la rue, notamment le 1er octobre.
Désabusés mais toujours déterminés, les manifestants ont défilé jusqu’à la place Lavalette, devant le Musée de Grenoble.
Sur le même sujet
Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Politique »
Alimentation. Les démonstrations concrètes du PCF
Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, et Claire Tranchant, responsable de l'organisation des points de vente. Cette année, les conditions...
Le PCF Isère rend hommage à Claude Bertrand, ancien élu communiste « visionnaire », décédé à 84 ans
Claude Bertrand, ancien élu communiste de premier plan, s'est éteint fin août. Claude Bertrand, ancien élu communiste à Saint-Martin-d'Hères,...
Grenoble. Mobilisation le 7 septembre 2024 contre le « coup de force de Macron »
Un rassemblement est prévu à partir de 18h, rue Félix-Poulat. À Grenoble comme partout en France, plusieurs organisations appellent à manifester...
Roussillon. 80 ans après l’assassinat de Marcel Guigal et Jean Capelli
Un monument rappelle les faits rue de Champanay, au Péage-de-Roussillon.Une soixantaine de personnes ont assisté à la cérémonie commémorative de...
Législatives. Pour le PCF, rien n’est fini et tout commence
Jérémie Giono. Dans une déclaration publiée le 8 juillet au lendemain du second tour des élections législatives, Jérémie Giono, secrétaire...
Rassemblement de fin de campagne à Fontaine
A Fontaine, la gauche s'est retrouvée à l'invitation du PCF.Vendredi 5 juillet sous la halle du marché Cachin à Fontaine se tenait un rassemblement...
Retrouvez nos articles de la rubrique politique dans ces dossiers
Élections européennes. L’enjeu industriel
Marc Dorel, ingénieur à Moirans, est candidat sur la liste conduite présentée par le PCF aux élections européennes. Outre les enjeux démocratiques d’un fonctionnement de l’Union européenne aujourd’hui confisqué aux peuples, il met en cause des stratégies industrielles soumises aux marchés financiers et contraires aux intérêts de la France et du monde.
Fête du TA. « Nous espérons bien nous poser là pour un nouveau cycle »
Une nouvelle équipe et des ambitions intactes. La fête du Travailleur alpin prend ses quartiers à Saint-Egrève, parc Marius Camet, devant l’hôtel de ville. Une édition 2024 qui retrouve l’herbe verte et les grands arbres avec une perspective, le centième anniversaire de sa création, en 1929. Entretien avec Adrien Guerre, son nouveau directeur.
La majorité grenobloise à la recherche d’un second souffle
Mi-mandat pour l’équipe municipale grenobloise. Interrogations sur son fonctionnement et son avenir. Et projets en cours et à venir. Comment les différentes sensibilités de la gauche majoritaire envisagent-elles les deux ans qui viennent ? Comment construire l’après Éric Piolle qui a fait part de son intention de ne pas briguer un troisième mandat ? Décryptage.