Transports en commun gratuits pour 47 000 Grenoblois : le PCF salue « une victoire qui en appelle d’autres »

Par Manuel Pavard

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Les transports en commun sont désormais gratuits pour plus du quart des Grenoblois.

La ville de Grenoble a annoncé la mise en place de la gratuité des transports en commun et de la location de vélo à partir de septembre 2024, pour les plus précaires, soit 47 000 Grenoblois. Faute d’accord avec le Smmag, seuls les habitants de la commune peuvent en bénéficier, en se faisant rembourser leur abonnement. Une première étape, salue la section Grenoble Meylan du PCF, qui milite maintenant pour la gratuité totale et son extension à l’ensemble de la métropole.

C’est « une vic­toire qui en appelle d’autres », pour la sec­tion Gre­noble Mey­lan du PCF, qui « se féli­cite de la mise en œuvre par­tielle de la gra­tui­té des trans­ports en com­mun par la ville de Gre­noble via le Centre com­mu­nal d’action sociale ». La mesure, appli­quée à par­tir de sep­tembre 2024, concerne envi­ron 47 000 Gre­no­blois, soit plus du quart des habi­tants de la ville, selon le CCAS.
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Les Gre­no­blois les plus pré­caires béné­fi­cient des trans­ports gra­tuits depuis début sep­tembre, sur rem­bour­se­ment de leur abon­ne­ment.

Le sujet est un vieux ser­pent de mer du débat poli­tique local, comme le rap­pelle le PCF, évo­quant « le fruit d’une longue mobi­li­sa­tion mili­tante et poli­tique, ini­tiée il y a plus de dix ans ». Une reven­di­ca­tion qui figu­rait éga­le­ment par­mi les pro­messes de cam­pagne d’Éric Piolle en 2020, les com­mu­nistes étant « à l’origine de [son] ins­crip­tion dans le pro­gramme muni­ci­pal », sou­lignent-ils.

Un quo­tient fami­lial infé­rieur à 715 euros

La vic­toire de Gre­noble en com­mun aux muni­ci­pales 2020 n’avait pour­tant pas suf­fi à la mettre en place. La com­pé­tence étant métro­po­li­taine, l’é­chec de Yann Mon­ga­bu­ru, can­di­dat sou­te­nu par la majo­ri­té muni­ci­pale, lors de l’é­lec­tion à la pré­si­dence de Gre­noble Alpes Métro­pole — pré­lude à plu­sieurs années d’in­tense riva­li­té à gauche — avait en effet don­né un coup d’ar­rêt au pro­jet de gra­tui­té… Du moins pro­vi­soi­re­ment.

La ville a ain­si annon­cé en 2023 l’instauration du dis­po­si­tif, asso­cié à son bou­clier social et cli­ma­tique, finan­cé par la hausse de 25 % du taux de la taxe fon­cière. Après quelques péri­pé­ties et détails à régler, celui-ci est donc offi­ciel­le­ment opé­ra­tion­nel depuis le mois de sep­tembre 2024, mais avec un petit bémol. Car le Smmag, auto­ri­té régu­la­trice des trans­ports, a refu­sé de par­ti­ci­per, décli­nant les sol­li­ci­ta­tions de la mai­rie.

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Seuls les rési­dents gre­no­blois sont éli­gibles à ce stade.

Par consé­quent, seuls les rési­dents gre­no­blois peuvent en béné­fi­cier. Prin­ci­pal cri­tère d’éligibilité, avoir un quo­tient fami­lial infé­rieur à 715 euros. Sont éga­le­ment concer­nés les étu­diants bour­siers ain­si que les béné­fi­ciaires de l’aide médi­cale d’État (AME), de la com­plé­men­taire san­té soli­daire (CSS) et de l’allocation de soli­da­ri­té spé­ci­fique (ASS). Faute d’intervention du Smmag, les béné­fi­ciaires doivent d’abord ache­ter leur abon­ne­ment (men­suel, tri­mes­triel ou annuel) aux trans­ports en com­mun ou à Mvé­lo+, avant de se faire rem­bour­ser les frais. Un dos­sier à rem­plir soit sur inter­net (grenoble.fr ou grenoble.iziici.fr), soit dans une mai­son des habi­tants. Le rem­bour­se­ment inter­vient dans un délai maxi­mal de trois mois, via un vire­ment ban­caire du CCAS. Bien qu’incomplète, la mesure consti­tue « une pre­mière étape bien­ve­nue pour le pou­voir d’achat, la redis­tri­bu­tion équi­table des richesses et l’accompagnement néces­saire aux tran­si­tions éco­lo­gistes », estime le PCF Gre­noble. Inves­tis au sein du col­lec­tif pour la gra­tui­té des trans­ports publics de l’agglomération gre­no­bloise, les com­mu­nistes res­tent néan­moins mobi­li­sés pour « obte­nir la géné­ra­li­sa­tion de la gra­tui­té totale dans la métro­pole gre­no­bloise, à l’image de ce qui se pra­tique dans d’autres agglo­mé­ra­tions comme celle de Mont­pel­lier ».

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