La ligne des Alpes est sauvée. Son avenir reste à construire.

Des travaux et des réouvertures entre Valence Briançon et Marseille. Un chantier ouvert en Trièves. Des années de mobilisation ont permis d’écarter la disparition du train dans les Alpes entre Dauphiné et Provence. Reste à garantir un futur.

« Nous avons un rêve. Revenir en… 1960 ». Façon de témoigner, un brin d’humour aux lèvres, combien ce serait beau, la ligne des Alpes, telle qu’elle roulait il y a soixante ans. Près d’une dizaine de gares desservies de plus qu’aujourd’hui, une demi-heure de moins pour aller de Grenoble à Gap en train…

écologiste

Les militants se sont retrouvés le 11 décembre en gare de Grenoble comme devant dix-huit autres gares de l’étoile ferriviaire de Veynes.

Pourtant, militants du collectif de l’étoile de Veynes, syndicalistes et élus rassemblés en gare de Grenoble avaient quelques sujets de satisfaction. Satisfaction également exprimée ce samedi 11 décembre dans les gares de Briançon à Digne et de Gap à Grenoble en passant par Veynes et le Trièves, naturellement.

Après travaux, les circulations ferroviaires ont repris entre Marseille et Briançon. Le Paris-Briançon par Valence et Veynes roule à nouveau ce lundi 13 décembre. Et les travaux s’engagent avec fermeture pour un an de la ligne entre Vif et Aspres-sur-Buech.

Les fermetures définitives ont été écartées. Il y aura fallu des années de mobilisations. « J’en vois ici qui se retrouvés presque nus dans la neige », souriait Stéphane Coulon, syndicaliste CGT dont l’organisation fait partie du collectif de l’étoile ferroviaire, évoquant une parmi les nombreuses actions qui ont émaillé l’histoire de la ligne ces dernières années.

Palestine Jérusalem Grenoble

Stéphane Coulon, cheminot CGT.

Le pire a été évité par l’accord de 2019, entre l’État et les collectivités territoriales concernées, qui permet aux travaux d’urgence d’être programmés pour 2022 en Trièves et vallée du Buech.

Mais tous les intervenants étaient là pour le souligner : ce n’est pas fini. Ce qui est prévu permettra aux trains de rouler jusqu’en 2025 ou 25. Il est d’ores et déjà indispensable de prévoir la suite, en dizaines de millions d’euros, sur une ligne dont certains rails sont en place depuis… 1930. Au chemin de fer, on fait dans le durable, mais quand même.

Alors on se prend à faire des comparaisons. Quand il faut élargir une route, pas besoins de manifester : c’est automatique. Quand on prend le train pour aller à l’école, il faut payer plus que pour monter dans un car. Quand les camions traversent l’agglomération grenobloise faute de transports de marchandises par rail, ils polluent – ailleurs aussi d’ailleurs.

Grenoble Alpes métropole

Guillaume Gontard, sénateur écoogiste de l’Isère.

Les membres du collectif de l’étoile se prennent à réfléchir à toutes les possibilités de développement qu’offre la ligne des Alpes. Domicile travail, scolaires, étudiants, tourisme, contribution au RER à la grenobloise…

Le sénateur Guillaume Gontard parlait de gratuité des transports, pour certaines catégories d’usagers dans un premier temps. Et se félicitait de l’étude commandée par la métropole de Grenoble et la communauté de communes du Trièves pour envisager une utilisation optimisée de la ligne des Alpes.

On aura compris que du pain sur la planche, il en reste. La mobilisation du collectif de l’étoile de Veynes, dans la diversité de ses composantes, a permis de sauver l’essentiel. Gageons qu’elle grandira encore pour parler d’avenir.

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