Grenoble. Un an après le 7 octobre, des manifestants déterminés pour imposer un cessez-le-feu au Moyen-Orient

Par Edouard Schoene

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Cela fait désormais un an que les manifestations de soutien aux Palestiniens rythment les samedis à Grenoble.
Un an après les attaques du 7 octobre, un cortège fourni à défilé ce samedi 5 octobre, à Grenoble comme partout en France, à l'appel du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI). Des manifestants qui ont affiché leur solidarité avec les peuples palestinien et libanais, tout en réclamant un cessez-le-feu au Moyen-Orient et des sanctions contre Israël.

À deux jours du triste anni­ver­saire du 7 octobre, la colère et le déses­poir s’exprimaient par­mi les quelque 1 500 mani­fes­tants (selon les orga­ni­sa­teurs) qui ont défi­lé lon­gue­ment de la rue Félix-Pou­lat à la pré­fec­ture, ce same­di 5 octobre, à Gre­noble. Une foule qui scan­dait des mots d’ordre de soli­da­ri­té avec les peuples pales­ti­nien et liba­nais, vic­times des frappes ordon­nées par le pou­voir en place en Israël.

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Le cor­tège est par­ti de la rue Félix-Pou­lat, après plu­sieurs prises de parole suc­ces­sives.

À l’i­ni­tia­tive de cette mobi­li­sa­tion hexa­go­nale, le Col­lec­tif natio­nal pour une paix juste et durable entre Pales­ti­niens et Israé­liens (CNPJDPI), qui regroupe 52 orga­ni­sa­tions (asso­cia­tions, syn­di­cats et par­tis). Deux res­pon­sables de l’As­so­cia­tion France Pales­tine soli­da­ri­té (AFPS) ont don­né lec­ture de son com­mu­ni­qué, au départ de la mani­fes­ta­tion.

« Le 7 octobre, cela fera douze mois que la popu­la­tion pales­ti­nienne de Gaza subit les attaques d’une vio­lence inouïe de l’ar­mée israé­lienne. Les bom­bar­de­ments se pour­suivent et n’é­pargnent, ni les écoles où la popu­la­tion s’est réfu­giée, ni les zones décla­rées comme sûres, ni les infra­struc­tures vitales. La popu­la­tion est affa­mée, assoif­fée, épui­sée par les ordres de dépla­ce­ment inces­sants », dénonce le CNPJDPI.

« Le bilan offi­ciel de plus de 41 000 tués, dont une majo­ri­té de femmes et d’en­fants, déjà effroyable pour une popu­la­tion de 2,3 mil­lions d’ha­bi­tants (lar­ge­ment plus de 1 mil­lion à l’é­chelle de la France), ne prend en compte, ni les dis­pa­rus sous les décombres esti­més à au moins 15 000, ni les dizaines de mil­liers de bles­sés en attente de soins, ni les innom­brables per­sonnes mortes d’é­pui­se­ment, de faim, de soif, de mala­dies non soi­gnées en dehors de ce qui reste des hôpi­taux », sou­ligne le col­lec­tif. Et de fus­ti­ger « les États occi­den­taux, États-Unis en tête, [qui] enchaînent les décla­ra­tions de façade en faveur d’un ces­sez-le-feu mais ne pro­posent aucune sanc­tion pour l’im­po­ser et conti­nuent à livrer des armes à l’É­tat d’Is­raël ».

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L’AFPS a lu le com­mu­ni­qué du Col­lec­tif natio­nal pour une paix juste et durable entre Pales­ti­niens et Israé­liens.

Tan­dis que cette condam­na­tion était applau­die, les com­mu­ni­qués de presse annon­çaient qu’Em­ma­nuel Macron récla­mait l’arrêt des livrai­sons d’armes pour mener les com­bats sur Gaza. Les inter­ve­nants ont par ailleurs condam­né avec force les bom­bar­de­ments israé­liens contre le Liban qui ont fait, depuis le 23 sep­tembre, plus de 1 100 morts et des mil­liers de bles­sés — bilan en date du dimanche 6 octobre.

Le CNPJDPI a éga­le­ment rap­pe­lé ses reven­di­ca­tions. À savoir (liste non exhaus­tive) un ces­sez-le-feu immé­diat à Gaza, le retrait de l’ar­mée israé­lienne et la fin du blo­cus ; la fin de l’oc­cu­pa­tion, de la colo­ni­sa­tion et de la poli­tique d’a­par­theid ; l’ar­rêt immé­diat de l’at­taque israé­lienne contre le Liban ; la libé­ra­tion de toutes les per­sonnes déte­nues, qu’il s’a­gisse des otages israé­liens rete­nus par le Hamas ou des 10 000 déte­nus poli­tiques pales­ti­niens empri­son­nés au mépris du droit inter­na­tio­nal ; un sou­tien maté­riel et poli­tique à l’Unr­wa ; la pro­tec­tion des jour­na­listes pales­ti­niens et l’ou­ver­ture de Gaza à la presse inter­na­tio­nale ; la fin de l’im­pu­ni­té de l’É­tat d’Is­raël (embar­go sur les livrai­sons d’armes, sanc­tions diplo­ma­tiques, sus­pen­sion de l’ac­cord d’as­so­cia­tion avec l’UE) ; la recon­nais­sance par la France de l’E­tat de Pales­tine, asso­ciée au rap­pel du droit au retour des réfu­giés pales­ti­niens et à l’af­fir­ma­tion du droit du peuple pales­ti­nien à l’au­to­dé­ter­mi­na­tion.

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Gilles Vin­çon, de l’U­JFP, a lu le témoi­gnage d’un Gazaoui.

S’ex­pri­mant à son tour, Gilles Vin­çon, mili­tant de l’U­nion juive fran­çaise pour la paix (UJFP), a don­né lec­ture du témoi­gnage d’A­bu Amir, cor­res­pon­dant de l’or­ga­ni­sa­tion à Gaza : « Au cours de sa guerre dévas­ta­trice et conti­nue contre la bande de Gaza, qui dure depuis près d’un an, Israël a com­mis une série de crimes qui ont affec­té le sec­teur agri­cole d’une manière sans pré­cé­dent, détrui­sant plus de 75 % des terres agri­coles de Gaza, selon les rap­ports de ter­rain. Cette des­truc­tion mas­sive a par­ti­cu­liè­re­ment tou­ché les zones agri­coles, entraî­nant l’ef­fon­dre­ment de l’un des sec­teurs éco­no­miques les plus impor­tants dont dépendent les habi­tants de la bande. »

Le cor­tège a ensuite défi­lé dans les rues de Gre­noble, jus­qu’à la place de Ver­dun, lieu d’ar­ri­vée de la mani­fes­ta­tion où plu­sieurs mili­tants asso­cia­tifs et membres de la dia­spo­ra liba­naise ont pris la parole.

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Dans le cor­tège, des dra­peaux de la Pales­tine et du Liban.

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