Municipales 2026 à Fontaine. Le bilan peu glorieux du maire Franck Longo
Par Edouard Schoene
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Il y a cinq ans, Franck Longo, maire de Fontaine, se lançait en campagne pour les municipales, en annonçant au Dauphiné libéré « la transparence » et 160 propositions. À observer la réalité du mandat de la majorité municipale de droite, on comprend mieux les conclusions du récent sondage du Cevipof : « Seuls 26 % des Français déclarent avoir confiance dans la politique. La défiance est particulièrement marquée envers le gouvernement, qui n’inspire confiance qu’à 23 % des Français. »
L’élément phare du mandat devait être la construction scolaire. Un vaste chantier dont l’adjoint à l’urbanisme Laurent Thoviste avait pourtant fait reculer les échéances, durant le précédent mandat, en contestant la réalisation de l’écoquartier Robespierre. Le nouveau groupe scolaire a toutefois connu une évolution : sa débaptisation… Car le nom de Robespierre déplaît à la majorité de droite. Mais la construction ne sera pas réalisée sous ce mandat.

Le candidat Franck Longo s’était également engagé à organiser, dès le début du mandat, un référendum local sur les Portes du Vercors, projet important de construction d’un nouveau quartier avec commerces, cinéma… In fine, ce projet métropolitain peine à voir le jour dans les délais promis il y a quelques années. Quant au référendum, celui-ci n’a pas eu lieu.
La fermeture de la MJC Nelson-Mandela, scandale du début de mandat
La transparence s’est vite transformée en opacité tandis que le mandat s’est ouvert par un scandale, la fermeture de la MJC Nelson-Mandela, fierté des Fontainois depuis cinquante ans. Et ce, au profit de l’association Viltais, retenue pour suppléer la MJC. Une structure dont le patron est « curieusement » proche politiquement du maire. Un million d’euros ont ainsi été versés à Viltais sans services rendus à la population. Le bilan de ce scandale n’a pas été remis au groupe d’opposition présidé par Jean-Paul Trovero, qui le réclamait. Une action en justice est par ailleurs en cours, engagée par la MJC.
Les cahiers fontainois, publiés par les communistes dans le cadre de réflexions-concertations à Fontaine (deux livrets diffusés à ce jour), ne sont pas avares pour fustiger les réalisations du maire Longo et énoncer des propositions. La politique enfance-jeunesse s’est par exemple traduite par des pertes de places d’accueil dans les centres de loisirs, la suppression de la gratuité du périscolaire, la fin des activités dans les quartiers, la fin des coordinations ville, éducateurs et collèges. La municipalité a peu à peu fermé ou laissé à l’abandon l’accès aux espaces libres de pratiques sportives tandis que les tarifs municipaux ont explosé.
Tout est contrôlé par le maire
Le bilan est également très triste en matière de démocratie participative, clairement maltraitée. Le conseil municipal des jeunes a ainsi été supprimé pour remplacer ce dispositif par des rencontres et consultations, objets de propagande municipale. Les structures de concertation ouvertes à la population (médiathèque, la Source, le VOG) ont elles aussi été annihilées. Certaines commissions obligatoires ne sont pas convoquées, à l’instar du comité d’éthique sur les caméras.

De leur côté, les élus d’opposition sont quasi systématiquement écartés de l’information. Nombre de citoyens se plaignent en outre de ne pas être écoutés. Leurs propositions sont en effet régulièrement ignorées, en particulier sur les aménagements (pistes cyclables, reprise de l’avenue du Vercors…) ou la nécessaire modernisation du parc d’habitation social. De fait, tout est contrôlé par le maire, même les comptes-rendus de conseils d’école, avant leur diffusion !
Personnel municipal malmené et culture en danger
Et que dire du personnel municipal, malmené depuis le début du mandat ? Deux cents personnes ont quitté le navire depuis 2020, le maire en ayant profité pour faire SES recrutements. Le climat est ainsi devenu très lourd avec un silence de nombreux agents qui évoquent à mots couverts, sous le sceau de l’anonymat, les conditions de travail qui se dégradent. Illustration : les arrêts maladie sont aujourd’hui très importants au sein de la ville, signe d’un malaise indéniable.

Enfin, impossible de ne pas pointer la culture en danger à Fontaine. Il y a deux ans, l’espace municipal d’art contemporain a failli disparaître pour laisser place à une salle d’exposition. C’est la mobilisation des enseignantes attachées au VOG qui a heureusement permis de sauver ce lieu.
La Source a, elle, connu des suppressions de postes d’enseignants, de personnel. Ce qui a dû être rattrapé, pour ne pas voir fondre le public jeunes, par le départ d’un médiateur, remplacé depuis peu. L’ambition affichée d’en faire le lieu de toutes les musiques a alors été revue à la baisse.
Pour Claudine Didier et plus globalement pour l’ensemble de la gauche fontainoise, le moment est donc venu de faire front commun pour reprendre les commandes… Et mettre ainsi fin à la sombre parenthèse actuelle.