Cinq auditeurs – ils ne sont pas tous sur notre photo – autour de l’animateur qui jouait du ukulele.

On allait voir ce qu’on allait voir. C’était la fête, ce 15 décembre, à Fontaine. La municipalité lançait l’équipe qu’elle a installée dans le bâtiment de la MJC Mandela. Et bien… on a vu.

De lourds moyens de communication avaient été mis en place dont une lettre du maire aux présidents d’associations et une lettre diffusée dans toutes les boîtes aux lettres. En somme, l’association qui gère désormais le bâtiment s’apparente à un service de la ville.

La fête en elle-même n’a pas eu le succès escompté : cinq auditeurs autour de l’animateur, qui jouait de l’ukulele, (les artistes de l’agglomération très refroidis par l’expulsion de la MJC avaient décliné l’invitation) et quelques petits enfants qui ont suivi un atelier graphique.


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Des ateliers peu suivis.

Il aura fallu attendre 17h pour qu’une délégation de la MJC arrive ainsi que les élus mobilisés derrière leur maire, qui fut bref : « Nous voulions un nouveau projet. M. Julien Bouvier a piloté ce dossier difficile. »

L’adjoint qui a marqué l’année écoulée par son hostilité à la MJC et son refus de dialogue s’est réjoui que « l’histoire soit faite de changements ».

 Conspué par les anciens acteurs de la vie de la MJC, chaque fois qu’il parlait de l’activité de la « MJC Mandela » (au lieu d’évoquer la nouvelle structure), M. Bouvier a annoncé le montant de la subvention prévue au budget 2022 pour Viltais, 285 000 €.
 Le maire, pendant des mois, avait annoncé sa volonté de réduire les moyens à la structure nouvelle qui serait retenue, car les services de la ville (enfance, jeunesse faisaient doublon).

Il n’en sera rien : moyens et effectifs seront maintenus. Seul objectif atteint : l’expulsion de la MJC du superbe bâtiment qu’elle faisait vivre.

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A l’heure des discours.

Mme Bénédicte Farigon (directrice du pôle jeunesse Viltaïs, directrice à Fontaine) a bien voulu répondre à quelques questions.



Pourquoi avoir répondu à un appel à projet en Isère, votre structure étant très géographiquement très éloignée de Fontaine ? « On a déjà travaillé avec le département de l’Isère pour un travail sur des jeunes en rupture. On a voulu se lancer un défi en répondant à l’appel à projet »

Quel est votre projet ? 
« On a répondu sur la façon dont nous allions construire notre projet, , et c’est sur cette base qu’on a surtout été retenus. Nous allons travailler dans le cadre d’une consultation à projet. »

Quelle équipe ? 
« Huit personnes hors moi : un chef de service, deux coordinateurs, trois animateurs, une secrétaire, un agent de nettoyage ».

Recrutement de salariés licenciés ? « 
C’est notre souhait. Je ne peux rien vous dire aujourd’hui. »

Qu’est ce qui vous intéresse sur le territoire ? 
« La richesse des associations et réseaux. On travaillera en complémentarité des centres sociaux, sur le numérique, la parentalité, les pratiques artistiques, l’été à Fontaine ».

Qu’est-ce qui vous différenciera de ce qui a été fait par la MJC? 
« Je n’en sais rien, je ne connais pas ce qu’ils ont fait ».

Quelle gouvernance ? « 
On proposera un comité de pilotage, par trimestre, avec associations partenaires, habitants, services de la ville. Consultations tous les deux à trois ans. Il n’y aura pas d’adhérents. Les usagers participeront aux activités mises en œuvre par les animateurs Viltaïs, gratuitement. Si nous sommes amenés à faire appel à des prestataires extérieurs, il y aura un coût pour les usagers. »

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Philippe Genin.

A l’issue des discours, nous avons interrogé Philippe Genin, ancien directeur de la MJC, licencié en fin d’année avec toute l’équipe des salariés (sauf une, qui reste en CDD un an). « Il n’y avait cet après midi que très très peu de monde. Pour le discours du maire, que des élus en face de nous avec la nouvelle équipe à qui on ne peut que souhaiter réussite. Nous nous sommes abstenus donc d’intervenir. La méthode utilisée par le maire, M. Longo a été détestable, violente. Un tissu de mensonges a été inlassablement répété. Il n’y a pas eu « un an de travail » mais cinq réunions. Ces cinq réunions n’ont débouché sur aucun contenu probant.
Le maire dit que nous n’avons pas la même vision de la place d’une association locale. C’est vrai. Se réclamer de l’éducation populaire, chacun peut le faire.
A voir ce qu’il y aura dans la réalité. » L’association MJC Mandela survivra sous une forme différente et gardera sa place à Fontaine, avec les Fontainois. »

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Dehors, les communistes fontainois distribuaient un tract d’information.

Dehors, devant la MJC, dans le froid, des militants du PCF distribuaient depuis plusieurs heures un tract titré « Franck Longo, mémoire sélective ou défaillante ». 
Ce tract rétablissait les faits notamment lorsque le maire déclarait récemment ne pas connaître l’association Viltaïs, ni Yannick Lucot, directeur général de Viltaïs. 
Le tract reproduit la liste conduite par M. Wauquiez aux élections régionales sur laquelle figurent M. Longo et M. Lucot.

Le personnel licencié par la fin de contrat ville/MJC distribuait un court communiqué dans lequel on pouvait lire, « pour nous le changement voulu par M. Longo et sa majorité municipale , c’est Pôle emploi dès le 1er janvier 2022. »

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