Législative partielle : la défaite « ne marque en rien la fin de notre combat », assure Lyes Louffok
Par Manuel Pavard
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Le « miracle » espéré n’aura finalement pas eu lieu. Bien qu’arrivé en tête au premier tour, le 12 janvier, Lyes Louffok ne partait pas avec les faveurs des pronostics, ce dimanche 19 janvier, lors du second tour de cette législative partielle dans la première circonscription de l’Isère. En cause, des réserves de voix a priori plus limitées que celles de son adversaire macroniste, Camille Galliard-Minier. Pour faire mentir ces prévisions, le candidat du NFP devait cumuler au moins trois conditions : réaliser un gros score à Grenoble, « limiter la casse » dans les autres communes — à la sociologie moins favorable — et enfin mobiliser une large partie des abstentionnistes du premier tour.
Malheureusement, les premiers résultats parvenant progressivement en ce début de soirée ont très vite insufflé une tendance négative. À Meylan, Corenc, La Tronche ou Montbonnot-Saint-Martin, la large avance de Camille Galliard-Minier (entre 70 et 80 % des voix en moyenne) a ainsi éteint tout suspense, lançant la candidate Ensemble sur une autoroute. Quant à la participation, son très léger regain n’aura pas suffi, avec un taux de 38,25 %, soit 2,4 points de plus qu’au premier tour, bien loin des plus de 75 % enregistrés aux législatives de juin 2024.
Une avance trop faible à Grenoble
Avant le dépouillement à Grenoble, Lyes Louffok comptait déjà près de 9 000 voix à remonter. Beaucoup trop pour espérer une remontada. Car si le militant des droits des enfants s’est imposé dans le bastion de gauche grenoblois, l’écart a été bien trop faible, avec un total de 50,10 % — et seulement 34,82 % de participation dans la capitale des Alpes. C’est donc Camille Galliard-Minier, ancienne suppléante d’Olivier Véran, qui devient députée, en récoltant 64,28 % des suffrages sur l’ensemble de la circonscription.
La gauche perd ainsi un siège qu’elle avait réussi à conquérir en juin dernier, avant la démission trois mois plus tard d’Hugo Prevost. « La nuit électorale a rendu son verdict, mais elle ne marque en rien la fin de notre combat », affirme néanmoins Lyes Louffok dans un communiqué, ce dimanche soir. Le candidat du Nouveau Front populaire remercie sa suppléante Claire Nguyen, son équipe et les militants « venus des quatre coins de la France » pour le soutenir, à l’instar des personnalités ayant fait le déplacement à Grenoble, de Lucie Castets à Marine Tondelier en passant par de nombreux députés LFI.
« Je continuerai à me battre pour une République sociale, protectrice et fidèle à ses idéaux. »
Lyes Louffok
Pour lui, cette campagne était « un défi » afin de « défendre les plus vulnérables », mais aussi « d’incarner une gauche unie, solidaire et profondément humaine ». Une bataille lui offrant « une tribune pour parler de ce qui compte vraiment : les droits des enfants ». Lyes Louffok ne manque pas non plus de tacler Emmanuel Macron : « La candidate qu’il soutient a bénéficié d’un report significatif des voix de la droite et de l’extrême droite, révélant une inquiétante convergence d’intérêts entre le macronisme et des courants idéologiques fascistes opposés à nos valeurs de justice et de solidarité. »
« Ce soir, je ne tourne pas la page. Je ne quitte pas la scène politique », promet toutefois le militant. « Je continuerai à me battre pour une République sociale, protectrice et fidèle à ses idéaux », conclut-il, évoquant un combat qui « est et restera au service de celles et ceux que le système oublie ou abandonne ». Des mots que Lyes Louffok a également répétés devant une centaine de militants — et Le Travailleur alpin — réunis ce dimanche soir à la Maison des écologistes, à Grenoble.
Intervenu peu après 23 heures, le candidat a salué l’implication de l’ensemble des militants et du collectif engagés dans la campagne ainsi que le travail collectif sur le terrain. Sans oublier de louer l’unité entre militants des différentes composantes du Nouveau Front populaire, malgré les crispations constatées au niveau national ces dernières semaines. Lyes Louffok a aussi souligné de nouveau la mobilisation de la droite qui a choisi le vote utile au bénéfice de la candidate macroniste. Il a enfin insisté sur l’importance des contacts établis au porte-à-porte. Lesquels « contribueront à la bataille des idées ».
Inutile de l’éluder, la déception est réelle pour le NFP, même si les projections arithmétiques comme la sociologie de la circonscription laissaient peu d’espoir. Un revers pour les progressistes, dont le principal responsable reste bien sûr Hugo Prevost, poussé à la démission par des accusations de violences sexistes et sexuelles. Le temps de l’analyse viendra cependant, à froid, dans un second temps. Avec des enseignements, à la fois positifs et négatifs, à tirer pour la suite.