Législative partielle : la défaite « ne marque en rien la fin de notre combat », assure Lyes Louffok

Par Manuel Pavard

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Lyes Louffok et sa suppléante Claire Nguyen après l'officialisation des résultats, dimanche 19 janvier au soir. © Luc Renaud
Pas de surprise malheureusement, pour Lyes Louffok, ce dimanche 19 janvier, au second tour de la législative partielle dans la première circonscription de l'Isère. Arrivé en tête au premier tour, le candidat du Nouveau Front populaire a cette fois récolté 35,72 % des voix, devancé par sa rivale macroniste Camille Galliard-Minier (Ensemble), élue députée avec 64,28 %.

Le « miracle » espé­ré n’au­ra fina­le­ment pas eu lieu. Bien qu’ar­ri­vé en tête au pre­mier tour, le 12 jan­vier, Lyes Louf­fok ne par­tait pas avec les faveurs des pro­nos­tics, ce dimanche 19 jan­vier, lors du second tour de cette légis­la­tive par­tielle dans la pre­mière cir­cons­crip­tion de l’I­sère. En cause, des réserves de voix a prio­ri plus limi­tées que celles de son adver­saire macro­niste, Camille Gal­liard-Minier. Pour faire men­tir ces pré­vi­sions, le can­di­dat du NFP devait cumu­ler au moins trois condi­tions : réa­li­ser un gros score à Gre­noble, « limi­ter la casse » dans les autres com­munes — à la socio­lo­gie moins favo­rable — et enfin mobi­li­ser une large par­tie des abs­ten­tion­nistes du pre­mier tour.

Lyes Louf­fok a remer­cié son équipe et les mili­tants du NFP, réunis ce dimanche soir au siège des Éco­lo­gistes, à Gre­noble. © Luc Renaud

Mal­heu­reu­se­ment, les pre­miers résul­tats par­ve­nant pro­gres­si­ve­ment en ce début de soi­rée ont très vite insuf­flé une ten­dance néga­tive. À Mey­lan, Corenc, La Tronche ou Mont­bon­not-Saint-Mar­tin, la large avance de Camille Gal­liard-Minier (entre 70 et 80 % des voix en moyenne) a ain­si éteint tout sus­pense, lan­çant la can­di­date Ensemble sur une auto­route. Quant à la par­ti­ci­pa­tion, son très léger regain n’au­ra pas suf­fi, avec un taux de 38,25 %, soit 2,4 points de plus qu’au pre­mier tour, bien loin des plus de 75 % enre­gis­trés aux légis­la­tives de juin 2024.

Une avance trop faible à Grenoble

Avant le dépouille­ment à Gre­noble, Lyes Louf­fok comp­tait déjà près de 9 000 voix à remon­ter. Beau­coup trop pour espé­rer une remon­ta­da. Car si le mili­tant des droits des enfants s’est impo­sé dans le bas­tion de gauche gre­no­blois, l’é­cart a été bien trop faible, avec un total de 50,10 % — et seule­ment 34,82 % de par­ti­ci­pa­tion dans la capi­tale des Alpes. C’est donc Camille Gal­liard-Minier, ancienne sup­pléante d’O­li­vier Véran, qui devient dépu­tée, en récol­tant 64,28 % des suf­frages sur l’en­semble de la cir­cons­crip­tion.

Lyes Louf­fok a reçu de nom­breux sou­tiens durant la cam­pagne, comme celui de Lucie Cas­tets, venue à Gre­noble le 16 jan­vier. © Manuel Pavard

La gauche perd ain­si un siège qu’elle avait réus­si à conqué­rir en juin der­nier, avant la démis­sion trois mois plus tard d’Hu­go Pre­vost. « La nuit élec­to­rale a ren­du son ver­dict, mais elle ne marque en rien la fin de notre com­bat », affirme néan­moins Lyes Louf­fok dans un com­mu­ni­qué, ce dimanche soir. Le can­di­dat du Nou­veau Front popu­laire remer­cie sa sup­pléante Claire Nguyen, son équipe et les mili­tants « venus des quatre coins de la France » pour le sou­te­nir, à l’ins­tar des per­son­na­li­tés ayant fait le dépla­ce­ment à Gre­noble, de Lucie Cas­tets à Marine Ton­de­lier en pas­sant par de nom­breux dépu­tés LFI.

« Je conti­nue­rai à me battre pour une Répu­blique sociale, pro­tec­trice et fidèle à ses idéaux. »

Lyes Louf­fok

Pour lui, cette cam­pagne était « un défi » afin de « défendre les plus vul­né­rables », mais aus­si « d’incarner une gauche unie, soli­daire et pro­fon­dé­ment humaine ». Une bataille lui offrant « une tri­bune pour par­ler de ce qui compte vrai­ment : les droits des enfants ». Lyes Louf­fok ne manque pas non plus de tacler Emma­nuel Macron : « La can­di­date qu’il sou­tient a béné­fi­cié d’un report signi­fi­ca­tif des voix de la droite et de l’extrême droite, révé­lant une inquié­tante conver­gence d’intérêts entre le macro­nisme et des cou­rants idéo­lo­giques fas­cistes oppo­sés à nos valeurs de jus­tice et de soli­da­ri­té. »

« Ce soir, je ne tourne pas la page. Je ne quitte pas la scène poli­tique », pro­met tou­te­fois le mili­tant. « Je conti­nue­rai à me battre pour une Répu­blique sociale, pro­tec­trice et fidèle à ses idéaux », conclut-il, évo­quant un com­bat qui « est et res­te­ra au ser­vice de celles et ceux que le sys­tème oublie ou aban­donne ». Des mots que Lyes Louf­fok a éga­le­ment répé­tés devant une cen­taine de mili­tants — et Le Tra­vailleur alpin — réunis ce dimanche soir à la Mai­son des éco­lo­gistes, à Gre­noble.

Inter­ve­nu peu après 23 heures, le can­di­dat a salué l’im­pli­ca­tion de l’en­semble des mili­tants et du col­lec­tif enga­gés dans la cam­pagne ain­si que le tra­vail col­lec­tif sur le ter­rain. Sans oublier de louer l’unité entre mili­tants des dif­fé­rentes com­po­santes du Nou­veau Front popu­laire, mal­gré les cris­pa­tions consta­tées au niveau natio­nal ces der­nières semaines. Lyes Louf­fok a aus­si sou­li­gné de nou­veau la mobi­li­sa­tion de la droite qui a choi­si le vote utile au béné­fice de la can­di­date macro­niste. Il a enfin insis­té sur l’importance des contacts éta­blis au porte-à-porte. Les­quels « contri­bue­ront à la bataille des idées ».

La décep­tion des mili­tants NFP ras­sem­blés aux côtés de Lyes Louf­fok et sa sup­pléante Claire Nguyen. © NFP

Inutile de l’é­lu­der, la décep­tion est réelle pour le NFP, même si les pro­jec­tions arith­mé­tiques comme la socio­lo­gie de la cir­cons­crip­tion lais­saient peu d’es­poir. Un revers pour les pro­gres­sistes, dont le prin­ci­pal res­pon­sable reste bien sûr Hugo Pre­vost, pous­sé à la démis­sion par des accu­sa­tions de vio­lences sexistes et sexuelles. Le temps de l’a­na­lyse vien­dra cepen­dant, à froid, dans un second temps. Avec des ensei­gne­ments, à la fois posi­tifs et néga­tifs, à tirer pour la suite.

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