Échirolles. Une adolescente blessée et victime collatérale, la maire redemande un commissariat

Par Manuel Pavard

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Amandine Demore avait déjà plaidé pour l'implantation d'un commissariat à Échirolles, le 26 novembre, devant près de 500 personnes.
Une fusillade a éclaté dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier, dans le quartier du Village 2, à Échirolles, à proximité d'un point de deal. Des tirs qui auraient fait deux blessés, dont une victime collatérale, une adolescente de 16 ans touchée à la cuisse. Exprimant son "extrême colère", ce lundi 6 janvier, la maire communiste Amandine Demore a vivement interpellé le gouvernement, réclamant de nouveau des moyens ainsi que l'implantation d'un commissariat de plein exercice.

Le drame a été évi­té de jus­tesse. Dans la nuit du same­di 4 au dimanche 5 jan­vier, deux bles­sés par balles ont été décou­verts à Échi­rolles, peu après une fusillade sur­ve­nue dans le quar­tier du Vil­lage 2, vers 23h30. L’un deux, un jeune homme de 20 ans connu de la jus­tice, s’est ren­du à la cli­nique des Cèdres avec « une plaie par balle tra­ver­sante au niveau de la cuisse droite », pré­cise le pro­cu­reur de la Répu­blique de Gre­noble Éric Vaillant. S’il n’a pas recon­nu sa pré­sence sur les lieux, ses expli­ca­tions ont été jugées peu convain­cantes par les enquê­teurs. La seconde bles­sée, en revanche, était assu­ré­ment une vic­time col­la­té­rale.

Plu­sieurs cen­taines d’É­chi­rol­lois s’é­taient ras­sem­blés devant la mai­rie le 26 novembre pour exi­ger l’ou­ver­ture d’un com­mis­sa­riat dans la com­mune.

Cette ado­les­cente de 16 ans, incon­nue de la jus­tice, « se pro­me­nait avec une amie quand une dizaine d’individus seraient arri­vés cagou­lés rue Gali­lée », raconte le magis­trat. « Plus d’une dizaine de tirs seraient inter­ve­nus. Les deux jeunes filles se sont cou­chées au sol mais l’une d’elles a tout de même été tou­chée à la cuisse », ajoute-t-il. La vic­time a été prise en charge et médi­ca­li­sée sur place par le Samu, avant d’être trans­por­tée au CHU Gre­noble Alpes où « un éclat d’o­give a été retrou­vé dans sa cuisse ».

Heu­reu­se­ment, ses jours ne sont pas en dan­ger, selon le pro­cu­reur, qui confirme éga­le­ment que l’a­do­les­cente « n’é­tait pas visée par les tirs dont elle a été vic­time ». Des coups de feu d’ailleurs très nour­ris, Éric Vaillant évo­quant « une quin­zaine d’étuis de deux types de muni­tions dif­fé­rents » retrou­vés au niveau du point de deal, ain­si que « sept véhi­cules dégra­dés par les tirs ». La Divi­sion de la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée et spé­cia­li­sée (DCOS, ex-PJ) a été sai­sie d’une enquête ouverte pour ten­ta­tive de meurtre.

Amandine Demore s’adressera de nouveau à Emmanuel Macron

Réagis­sant dans un com­mu­ni­qué dif­fu­sé ce lun­di 6 jan­vier, la maire d’É­chi­rolles Aman­dine Demore a pu s’en­tre­te­nir le matin même avec la famille de la jeune fille, pro­fon­dé­ment « trau­ma­ti­sée ». L’oc­ca­sion de lui assu­rer son « sou­tien le plus total », mais aus­si d’ex­pri­mer son « extrême colère face à cette nou­velle expres­sion into­lé­rable de la guerre des gangs sur notre com­mune et notre agglo­mé­ra­tion ». Pour l’é­dile, « il est abso­lu­ment inac­cep­table que les Échi­rol­loises et les Échi­rol­lois n’aient pas le droit de pou­voir vivre en paix et en sécu­ri­té sur des sec­teurs entiers de la com­mune ».

La maire PCF Aman­dine Demore inter­pelle une nou­velle fois les membres du gou­ver­ne­ment, récla­mant des moyens.

Mal­gré une réelle col­la­bo­ra­tion, au niveau local, avec les ser­vices de l’É­tat, « les moyens dont nous dis­po­sons sont lar­ge­ment insuf­fi­sants », déplore Aman­dine Demore. Et ce, « mal­gré les décla­ra­tions déma­go­giques et coups de com­mu­ni­ca­tion hors sol des membres du gou­ver­ne­ment », tacle l’é­lue PCF, qui inter­pelle une nou­velle fois ces der­niers, appe­lant à « une réelle prise de conscience de leur part face à l’angoisse et au sen­ti­ment d’injustice qui touchent nos conci­toyennes et nos conci­toyens ».

Un mois et demi après le ras­sem­ble­ment orga­ni­sé à cet effet, le 26 novembre, par la muni­ci­pa­li­té, Aman­dine Demore réaf­firme donc « la néces­si­té de l’implantation d’un com­mis­sa­riat de police de plein exer­cice sur Échi­rolles ». Elle s’ap­puie pour cela sur une péti­tion qui a déjà recueilli plus de 5 000 signa­tures. Et la maire com­mu­niste de conclure : « Je m’adresserai à nou­veau au pré­sident de la Répu­blique dans les pro­chains jours à ce sujet, en por­tant éga­le­ment l’urgence d’un débat glo­bal sur la lutte contre le nar­co­tra­fic, pre­nant en compte la pré­ven­tion, les rai­sons sani­taires et éco­no­miques et la crise sociale inédite menant au déve­lop­pe­ment de la consom­ma­tion de stu­pé­fiants. »

Refus d’ob­tem­pé­rer à Gre­noble : deux poli­ciers bles­sés

Les faits se sont pro­duits peu avant 2 heures, dans la nuit du dimanche 5 au lun­di 6 jan­vier. Après un refus d’ob­tem­pé­rer rue Gabriel-Péri, à Gre­noble, une Peu­geot 308 a pris la fuite, s’en­ga­geant sur l’au­to­route A480 à contre­sens, avant de reve­nir vers l’ag­glo­mé­ra­tion puis d’être inter­cep­tée rue du Doc­teur Schweit­zer, indique la Direc­tion inter­dé­par­te­men­tale de la police natio­nale de l’I­sère (DIPN).

Un poli­cier a été « bles­sé au bras , au genou et à la che­ville droite après avoir été traî­né par le VL auteur qui a déli­bé­ré­ment fon­cé sur les fonc­tion­naires qui ten­taient de l’interpeller ». Un deuxième agent a été bles­sé au doigt lors de l’ar­res­ta­tion, tan­dis qu’un autre poli­cier a fait « un malaise sans consé­quences », selon la DIPN. Le conduc­teur du véhi­cule, un homme de 27 ans, a été inter­pel­lé et pla­cé en garde à vue pour « refus d’ob­tem­pé­rer et ten­ta­tive d’ho­mi­cide sur per­sonne dépo­si­taire de l’au­to­ri­té publique ».

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