Échirolles. Une adolescente blessée et victime collatérale, la maire redemande un commissariat
Par Manuel Pavard
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Le drame a été évité de justesse. Dans la nuit du samedi 4 au dimanche 5 janvier, deux blessés par balles ont été découverts à Échirolles, peu après une fusillade survenue dans le quartier du Village 2, vers 23h30. L’un deux, un jeune homme de 20 ans connu de la justice, s’est rendu à la clinique des Cèdres avec « une plaie par balle traversante au niveau de la cuisse droite », précise le procureur de la République de Grenoble Éric Vaillant. S’il n’a pas reconnu sa présence sur les lieux, ses explications ont été jugées peu convaincantes par les enquêteurs. La seconde blessée, en revanche, était assurément une victime collatérale.
Cette adolescente de 16 ans, inconnue de la justice, « se promenait avec une amie quand une dizaine d’individus seraient arrivés cagoulés rue Galilée », raconte le magistrat. « Plus d’une dizaine de tirs seraient intervenus. Les deux jeunes filles se sont couchées au sol mais l’une d’elles a tout de même été touchée à la cuisse », ajoute-t-il. La victime a été prise en charge et médicalisée sur place par le Samu, avant d’être transportée au CHU Grenoble Alpes où « un éclat d’ogive a été retrouvé dans sa cuisse ».
Heureusement, ses jours ne sont pas en danger, selon le procureur, qui confirme également que l’adolescente « n’était pas visée par les tirs dont elle a été victime ». Des coups de feu d’ailleurs très nourris, Éric Vaillant évoquant « une quinzaine d’étuis de deux types de munitions différents » retrouvés au niveau du point de deal, ainsi que « sept véhicules dégradés par les tirs ». La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie d’une enquête ouverte pour tentative de meurtre.
Amandine Demore s’adressera de nouveau à Emmanuel Macron
Réagissant dans un communiqué diffusé ce lundi 6 janvier, la maire d’Échirolles Amandine Demore a pu s’entretenir le matin même avec la famille de la jeune fille, profondément « traumatisée ». L’occasion de lui assurer son « soutien le plus total », mais aussi d’exprimer son « extrême colère face à cette nouvelle expression intolérable de la guerre des gangs sur notre commune et notre agglomération ». Pour l’édile, « il est absolument inacceptable que les Échirolloises et les Échirollois n’aient pas le droit de pouvoir vivre en paix et en sécurité sur des secteurs entiers de la commune ».
Malgré une réelle collaboration, au niveau local, avec les services de l’État, « les moyens dont nous disposons sont largement insuffisants », déplore Amandine Demore. Et ce, « malgré les déclarations démagogiques et coups de communication hors sol des membres du gouvernement », tacle l’élue PCF, qui interpelle une nouvelle fois ces derniers, appelant à « une réelle prise de conscience de leur part face à l’angoisse et au sentiment d’injustice qui touchent nos concitoyennes et nos concitoyens ».
Un mois et demi après le rassemblement organisé à cet effet, le 26 novembre, par la municipalité, Amandine Demore réaffirme donc « la nécessité de l’implantation d’un commissariat de police de plein exercice sur Échirolles ». Elle s’appuie pour cela sur une pétition qui a déjà recueilli plus de 5 000 signatures. Et la maire communiste de conclure : « Je m’adresserai à nouveau au président de la République dans les prochains jours à ce sujet, en portant également l’urgence d’un débat global sur la lutte contre le narcotrafic, prenant en compte la prévention, les raisons sanitaires et économiques et la crise sociale inédite menant au développement de la consommation de stupéfiants. »
Refus d’obtempérer à Grenoble : deux policiers blessés
Les faits se sont produits peu avant 2 heures, dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier. Après un refus d’obtempérer rue Gabriel-Péri, à Grenoble, une Peugeot 308 a pris la fuite, s’engageant sur l’autoroute A480 à contresens, avant de revenir vers l’agglomération puis d’être interceptée rue du Docteur Schweitzer, indique la Direction interdépartementale de la police nationale de l’Isère (DIPN).
Un policier a été « blessé au bras , au genou et à la cheville droite après avoir été traîné par le VL auteur qui a délibérément foncé sur les fonctionnaires qui tentaient de l’interpeller ». Un deuxième agent a été blessé au doigt lors de l’arrestation, tandis qu’un autre policier a fait « un malaise sans conséquences », selon la DIPN. Le conducteur du véhicule, un homme de 27 ans, a été interpellé et placé en garde à vue pour « refus d’obtempérer et tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique ».