Le 11 juin, des habitants s’étaient rassemblés pour la défense des barbecues du parc de la Poya.
Un « atelier participatif » a été réuni le 22 juin par la ville de Fontaine. A l’ordre du jour, les barbecues qui équipent le parc de la Poya et dont la disparition avait été annoncée. La mairie déclare finalement sa préférence pour le passage à l’électrique. Vraiment utile, cette dépense ?
77% des répondants se sont dits favorables au maintien des barbecues existants
Les résultats sont présentés par la chargée de mission démocratie participative sur la ville de Fontaine. Tout le monde écoute attentivement les interprétations autour de ces résultats jusqu’à la question qui intéressait le plus grand nombre : « Des barbecues sont installés dans certains parcs. Etes-vous favorables à ce qu’ils soient maintenus ? » 77% des répondants se sont dits favorables au maintien de ces installations.
Diverses réactions se font entendre : « Ah oui ! Quand même, les gens sont attachés aux installations », « Seulement 304 personnes, c’est peu représentatif de la population fontainoise ».
Des barbecues électriques à l’horizon 2023, quel coût pour les Fontainois ?
D’autres diapositives sont diffusées par la suite, dont une amenant à la décision prise par le maire et sa municipalité : les barbecues existants seront remplacés par des barbecues électriques à l’horizon 2023. Les participants se demandent alors en quoi cet atelier est participatif puisque la décision semble déjà prise, un compromis qui vient questionner de nombreuses personnes dans la salle :
• peut-on parler de déni démocratique, puisqu’une réponse ayant obtenu 77% d’avis favorables par un panel de citoyens est remise en cause ?
• les barbecues électriques d’un prestataire privé seront-ils payants pour les utilisateurs ?
• pourquoi la municipalité ne fait-elle pas d’information et de prévention sur ce sujet au sein des parcs afin de limiter les incivilités constatées du fait d’une minorité d’habitants ?
Le maire de Fontaine annonce le prix d’un barbecue électrique à hauteur de 5000€. Il en existe cinq au sein du parc la Poya. Soit une dépense de 25000€, sans compter la démolition des barbecues actuels et l’acheminement de l’électricité, alors que cela ne coûterait rien aux contribuables en conservant l’existant.
Entre le barbecue le plus proche et la forêt, 217 mètres.
Un arrêté préfectoral pour seul argument ?
L’argument de poids pour cette suppression est un arrêté préfectoral en date du 28 avril 2017 réglemente l’emploi du feu à moins de 200 mètres des bois et forêts et à l’intérieur de ceux-ci. Or, d’après le maire, « le parc la Poya est à moins de 200 mètres de la forêt ».
Lorsqu’on fait le calcul de distance sur Géoportail, le barbecue le plus proche actuellement de la forêt est en fait à 217,17 mètres de la forêt. Les barbecues sont ainsi hors périmètre d’interdiction et conformes à l’arrêté préfectoral. L’argument réglementaire ne tient donc pas.
Que penser des barbecues connectés ?
Outre les questions citées plus haut, soulignons que ce genre de dispositif est assez récent. La ville de Bourgoin-Jallieu vient d’en installer un pour un budget de 9600€ et la ville de Rennes l’expérimente depuis un an. Peu de recul, donc sur l’efficacité et la durabilité de ce dispositif. Peu de recul également sur les coûts induits (dépenses énergétiques, entretien).
L’hôtel de ville de Fontaine.
À suivre…
Ce sera un dossier à suivre donc : le maire de Fontaine ira-t-il au bout de la démarche ? Sera-t-il rattrapé par les contraintes financières très lourdes qui pèseront de tout leur poids sur les collectivités en raison de l’inflation des prix, notamment énergétiques ?
Satisfaire la minorité qui rêve de parcs aseptisés, débarrassés de ses usagers sans se mettre trop à dos la majorité adepte de la convivialité est un exercice d’équilibriste délicat !
Saluons dans l’attente la victoire, fût-elle provisoire, du collectif pour la défense des barbecues publics et le talent de M. Longo et de son équipe pour reculer en marche avant !
Renaud Lugli