Grenoble. Le bureau de poste de Malherbe a rouvert ses portes

Par Luc Renaud

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Une centaine d'habitants du quartier se sont donnés rendez-vous pour fêter la réouverture de leur bureau de poste.
Après deux ans de mobilisation de l’union de quartier, du collectif J’aime ma poste et de la ville de Grenoble, le bureau de poste des quartiers Malherbe et Teisseire a rouvert ce mardi 17 juin. Un site que la direction de la Poste avait pourtant placé sur sa liste des bureaux grenoblois à fermer.

Et le rideau se leva. Sous des applau­dis­se­ments nour­ris : c’était la pre­mière fois depuis deux ans. Le bureau de poste de Mal­herbe Teis­seire, bou­le­vard Jean-Per­rot, était en effet fer­mé depuis les vio­lences urbaines de juin 2023. Il avait été par­tiel­le­ment détruit par un incen­die. Depuis, c’était l’incertitude.

Dans un pre­mier temps, la direc­tion de la Poste n’avait pris aucun enga­ge­ment sur une hypo­thé­tique date de réou­ver­ture. Et pour cause. Ce bureau fai­sait par­tie de la liste des sites que la Poste enten­dait fer­mer.

Le moment où le rideau s’est levé, ce 17 juin à 9 heures.

Aus­si était-ce avec sou­la­ge­ment que la réou­ver­ture de ce mar­di 17 juin était l’occasion de petite fête, à l’initiative de l’union de quar­tier Mal­herbe et du col­lec­tif J’aime ma poste. Il y avait là une cen­taine de per­sonnes, qui repré­sen­taient les quelque 1700 signa­taires de la péti­tion lan­cée pour exi­ger le lan­ce­ment des indis­pen­sables tra­vaux de réha­bi­li­ta­tion.

Sté­pha­nie Simo­net, direc­trice du bureau.

Un ren­dez-vous fes­tif, avec café et vien­noi­se­ries ; avec prises de parole, aus­si. À com­men­cer par celle de Sté­pha­nie Simo­net, la direc­trice des bureaux de Mal­herbe, Baja­tière et Albert 1er qui se féli­ci­tait de l’attachement des habi­tants du quar­tier à leur bureau de poste. Effec­ti­ve­ment.

Pour l’union de quar­tier, Georges Duclot sou­li­gnait à l’attention des per­son­nels du bureau que « nous avons besoin de vous » et pré­ci­sait avec un brin d’humour que cette réou­ver­ture « nous y sommes un peu pour quelque chose ».

Georges Duclot, l’un des res­pon­sables de l’u­nion de quar­tier de Mal­herbe.

Fran­çois Auguste pre­nait la parole au nom du col­lec­tif J’aime ma poste, dont fait par­tie l’union de quar­tier Mal­herbe, pour sou­li­gner que « ce suc­cès a été obte­nu par la mobi­li­sa­tion des habi­tants et celle des adhé­rents du col­lec­tif ain­si que par le sou­tien de la ville de Gre­noble qui a la pos­si­bi­li­té, de par la loi, de s’opposer à la fer­me­ture d’un bureau de poste dans un quar­tier clas­sé poli­tique de la ville ».

Ce qui lui per­met­tait une inter­ro­ga­tion, à moins d’un an de la pro­chaine élec­tion muni­ci­pale : « est-ce qu’une muni­ci­pa­li­té de droite aurait fait le même choix, tan­dis que les élus de droite sont les pro­mo­teurs les plus actifs des attaques contre les ser­vices publics ? »

Fran­çois Auguste pro­po­sait d’ailleurs une évo­lu­tion légis­la­tive : que ce droit d’opposition à la fer­me­ture d’un bureau soit éten­du à tous les ter­ri­toires. Et s’inquiétait d’une demande du Pre­mier ministre Fran­çois Bay­rou qui entend don­ner le pou­voir au gou­ver­ne­ment et non plus au Par­le­ment de choi­sir le conces­sion­naire du ser­vice pos­tal uni­ver­sel. En clair la pos­si­bi­li­té d’une pri­va­ti­sa­tion tout ou par­tielle du ser­vice public pos­tal.

Fran­çois Auguste, res­pon­sable du col­lec­tif J’aime ma poste.

Alan Confes­son, adjoint au maire de Gre­noble, Pau­line Couvent, conseillère dépar­te­men­tale, et Sté­phane Gem­ma­ni, conseiller régio­nal, se sont ensuite suc­cé­dé au micro pour se féli­ci­ter de cette réou­ver­ture si atten­due par les usa­gers et les com­mer­çants et saluer la mobi­li­sa­tion qui l’a per­mise.

Albin Duban­chet, atta­ché par­le­men­taire d’Élisa Mar­tin, dépu­tée de Gre­noble, rap­pe­lait par ailleurs que le gou­ver­ne­ment et les dépu­tés de droite se sont tout récem­ment oppo­sés à l’instauration de la taxe dite Zuc­man, qui, en effleu­rant la for­tune d’environ 1800 foyers en France, aurait rap­por­té 20 mil­liards d’euros au bud­get de l’État.

Aman­dine Ger­main était pré­sente pour le par­ti socia­liste et Serge Beni­to repré­sen­tait la CGT.

Et les dis­cus­sions, sou­rire aux lèvres, se sont pour­sui­vies autour d’un café, en par­ta­geant la satis­fac­tion d’une vic­toire obte­nue de haute lutte.

Un ras­sem­ble­ment cha­leu­reux sous un soleil esti­val.
Les horaires d’ou­ver­ture du bureau

Du mar­di au ven­dre­di de 9h à 12h00 et 14h à 17h ;

Le same­di, de 9h à 12h.

Une nouvelle génération de bureaux de poste

C’est ain­si que la Poste évoque la réou­ver­ture du bureau de Jean Per­rot. « Dès l’entrée de l’espace de vente, la pre­mière impres­sion est la moder­ni­té, avec un amé­na­ge­ment et un mobi­lier contem­po­rains. Le nou­veau bureau est plus cha­leu­reux et confor­table », s’enthousiasme la Poste.

L’entreprise pos­tale note en outre que « trois bureaux ban­caires » per­met­tront de ren­con­trer « son conseiller avec ou sans ren­dez-vous » et que « le bureau dis­pose des auto­mates der­nières géné­ra­tions dont un dis­tri­bu­teur auto­ma­tique de billets ». Sans oublier « un pho­to­co­pieur à dis­po­si­tion du public ».

Natu­rel­le­ment, la per­for­mance éner­gé­tique du bâti­ment a été amé­lio­rée et la chau­dière rem­pla­cée par une pompe à cha­leur.

Bref, ça valait le coup. De quoi se deman­der pour­quoi la Poste a été si longue à la détente : l’annonce de la réou­ver­ture a eu lieu le 2 avril 2024, les tra­vaux étant alors annon­cés pour le second semestre 2024 et la déci­sion d’ouvrir le chan­tier a été ren­due publique en mars 2025, vingt-et-un mois après l’incendie du 30 juin 2023.

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