Arié Alimi, entre Zaïm Bouhafs (LFI), adjoint à Échirolles, et Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF.

L’avocat et militant de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Arié Alimi, auteur de Juif, français, de gauche… dans le désordre (éditions La Découverte), était l’invité des Rencontres du Travailleur alpin, ce vendredi 25 octobre, à Grenoble. Un exposé clair, alimenté par le récit d’un parcours de vie, et suivi par un échange avec le public.

Proche-Orient, judéité, antisémitisme, sionisme, Israël, Palestine, Hamas, Netanyahou… Autant de sujets balayés par Arié Alimi, entouré ce vendredi soir de Zaïm Bouhafs, adjoint (LFI) à la ville d’Échirolles, et Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, chargés respectivement d’introduire et animer le débat. Reçu par le Travailleur alpin, à la fédération de l’Isère, pour un échange autour de son dernier livre, l’avocat n’a esquivé aucune question.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Arié Alimi était l’invité des Rencontres du Travailleur alpin.

Ce qui apparaît d’entrée dans le récit de vie d’Arié Alimi, c’est son parcours construit avec ses origines familiales et culturelles, ses rencontres et son intelligence. Enfant, il suit des cours dans un établissement scolaire privé, juif, à Sarcelles.

Tandis qu’il se prépare à « faire son Alyah » – émigrer en Israël, où il a déjà fait plusieurs séjours -, il rencontre un Palestinien à Jérusalem. Sa vie va ainsi basculer lorsqu’il découvre la réalité du quotidien des habitants et prend conscience du fait colonial israélien. Arié Alimi renonce alors à s’établir dans le pays.

« On m’a traité de juif honteux »

Le second choc dans sa vie interviendra en 2014, après les bombardements massifs de Gaza par les autorités israéliennes (2 000 morts). Une manifestation de solidarité avec les Gazaouis est interdite à Sarcelles par le maire (PS), puis par le préfet. Des incidents violents se produisent malheureusement en marge du défilé, se traduisant par des magasins juifs saccagés. L’avocat choisit de défendre de jeunes auteurs de ces actes de vandalisme.

Arié Alimi est aussitôt vivement attaqué par des membres de la communauté juive de Sarcelles, dont il est issu : « J’ai subi une exclusion ; on m’a traité de juif honteux. J’ai écrit une tribune sur le blog de Mediapart, intitulée “Français, avocat, juif, né à Sarcelles, dans le désordre”. »

Le public au siège de la fédération PCF de l’Isère, rue Émile-Gueymard.

Au lendemain du 7 octobre 2023, les éditions La Découverte demandent à Arié Alimi d’écrire un livre. Les trois chapitres de Juif, français, de gauche… dans le désordre s’intitulent : « De la question juive à la réponse des identités » ; « La question antisémite » ; « Après le 7 octobre 2023. Etre juif, décolonial et humaniste ».

Arié Alimi expliquera qu’il a participé à la manifestation contre l’antisémitisme, le 12 novembre 2023, à Paris, avec une centaine de militants qui ont tenté de s’opposer à la présence du cortège du Rassemblement national. Lors du débat avec la salle, sa présence, ce jour-là, a soulevé certaines remarques. De même lorsque l’avocat a qualifié les faits commis le 7 octobre par des groupes islamistes.

« Je suis profondément internationaliste »

Dans l’introduction du livre, l’auteur écrit : « Le modus operandi choisi par le Hamas est celui d’une mise e scène macabre qui a consisté à filmer et à diffuser sur les réseaux sociaux, en direct, des exécutions d’une exceptionnelle atrocité. (…) Ce qui caractérise la violence du Hamas, c’est qu’elle est une option stratégique à un conflit asymétrique visant à annihiler toute possibilité future de processus politique de négociation. »

Pour le militant de la LDH, « le massacre du 7 octobre et celui commis en retour par l’État israélien à Gaza – plus de 30 000 nourrissons, enfants, femmes, hommes tués sous les bombardements – portent le signe de l’irrévocable ».

Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes

Arié Alimi a présenté son dernier livre paru aux éditions La Découverte.

Après ces propos, d’une clarté totale sur la condamnation des autorités israéliennes et du système colonial, Arié Alimi a conclu cette soirée très riche par une mise en garde. « Je suis profondément internationaliste. Je suis pour la disparition des frontières », a-t-il souligné. Avant de poursuivre : « Un danger immense se présente face à nous. La gauche est un puzzle. La dissolution de l’Assemblée nationale dans huit mois nous oblige à être unis. L’extrême droite fait profil bas en France et en Europe. Ils attendent ! Travaillons ensemble sur le commun ! »

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