Fontaine. La gauche dénonce les tags antisémites et « attaques ignobles » contre LFI et Édouard Schoene

Par Manuel Pavard

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Plus de 150 personnes, dont plusieurs élus de gauche (communistes, insoumis et écologistes), avaient pris place dans la salle Marguerite-Tavel - où ont été découverts les tags - pour le meeting de la liste "Fontaine nous rassemble" lançant sa campagne des municipales.
Les forces de gauche de la liste "Fontaine nous rassemble" expriment dans un communiqué leur "indignation unanime" face aux inscriptions antisémites et haineuses découvertes sur la porte de la salle accueillant leur meeting de lancement de campagne, dimanche 16 novembre. Des "attaques ignobles" qui visaient plus particulièrement la France insoumise et le militant communiste fontainois Édouard Schoene. Lesquels ont déposé plainte ce lundi 17 novembre.

Clau­dine Didier, tête de liste de « Fon­taine nous ras­semble », avait déjà évo­qué ces faits « très graves », appor­tant son sou­tien à ses cama­rades, à la fin de sa prise de parole, dimanche 16 novembre, devant les quelque 150 per­sonnes venues assis­ter au lan­ce­ment de cam­pagne, à la salle Mar­gue­rite-Tavel. Peu avant le début du mee­ting, « nous avons décou­vert sur les portes de la salle publique des ins­crip­tions anti­sé­mites, anti-LFI, ain­si que des com­pa­rai­sons nau­séa­bondes avec le nazisme, visant notam­ment notre cama­rade Édouard Schoene, avec des réfé­rences expli­cites aux camps de la mort », s’in­dignent, dans un com­mu­ni­qué daté du lun­di 17 novembre, les forces de gauche réunies au sein de la liste (PCF, LFI, Les Éco­lo­gistes), avec le sou­tien du séna­teur de l’I­sère Guillaume Gon­tard.

La tête de liste Clau­dine Didier, entou­rée de ses colis­tiers, avait déjà dénon­cé au micro ces actes odieux, ce dimanche matin.

Dénon­çant « avec la plus grande fer­me­té ces actes odieux, qui n’ont pas leur place dans l’espace et le débat publics », les forces de gauche, éco­lo­gistes et citoyennes de Fon­taine expriment « leur pleine soli­da­ri­té à LFI, ain­si qu’à Édouard Schoene ». Des « attaques ignobles » qui cherchent, selon elles, « à inti­mi­der, à frac­tu­rer et à salir l’engagement démo­cra­tique ». Mais qui auront l’ef­fet inverse, ne fai­sant que « ren­for­cer [leur] déter­mi­na­tion à mener une cam­pagne digne, ouverte et construc­tive au ser­vice des Fon­tai­nois et Fon­tai­noises ».

« Cette répétition témoigne d’un climat inquiétant »

Ces faits sur­viennent dans un contexte par­ti­cu­lier à Fon­taine. Les locaux du PCF et de la CGT ain­si que la salle de prière Eugé­nie-Cot­ton ont en effet été « la cible d’inscriptions racistes, xéno­phobes et isla­mo­phobes il y a quelques mois », sou­ligne la liste « Fon­taine nous ras­semble ». Rap­pe­lons en outre qu’É­douard Schoene avait déjà été visé par des graf­fi­tis anti­sé­mites et anti­com­mu­nistes en 2023. Ce qui avait entraî­né une mobi­li­sa­tion des forces pro­gres­sistes et anti­fas­cistes locales.

Le local de l’UL CGT de Fon­taine avait été dégra­dé par des ins­crip­tions racistes le 1er mai der­nier.

« Cette répé­ti­tion témoigne d’un cli­mat inquié­tant, auquel nous devons col­lec­ti­ve­ment mettre un terme », assènent les mili­tants de gauche fon­tai­nois. Et ces der­niers de lan­cer un appel : « Face à la haine, nous oppo­sons l’unité, la soli­da­ri­té et le res­pect des valeurs répu­bli­caines. Nous œuvrons à bâtir le pro­jet muni­ci­pal qui garan­ti­ra un véri­table vivre ensemble. »

Quant aux vic­times, Édouard Schoene comme les repré­sen­tants de la France insou­mise ont cha­cun dépo­sé plainte contre X, ce lun­di 17 novembre. Mais les regards sont tous tour­nés vers un cer­tain cou­rant poli­tique. « Il serait temps que la jus­tice donne suite aux plaintes dépo­sées contre les agis­se­ments nau­séa­bonds de l’extrême droite sur notre ter­ri­toire », espèrent ain­si les membres de la liste.

Édouard Schoene « choqué par ces agissements fascistes » et par l’inaction de la municipalité

De nou­veau pris pour cible, le mili­tant com­mu­niste et ancien élu fon­tai­nois Édouard Schoene, par ailleurs rédac­teur au Tra­vailleur alpin, a livré sa réac­tion, ce mar­di 18 novembre.

« J’ai été for­te­ment per­tur­bé, cho­qué par ces agis­se­ments fas­cistes. Ils sont mena­çants au regard de leur mul­ti­pli­ca­tion depuis 2023. Les ins­crip­tions sont néo-nazies (croix gam­mées), obs­cènes, anti­sé­mites. Une nou­velle fois, l’auteur ou les auteurs me nomment par mon nom en y asso­ciant Dran­cy où mes parents ont été inter­nés, parce que juifs, en juillet 1944. Le même pro­cé­dé (écrits sur affi­chettes poli­tiques) a été uti­li­sé en mars 2023 : j’avais reçu à mon domi­cile des insultes me nom­mant, com­mu­niste, juif, regret­tant que ma famille n’ait pas péri en camp de concen­tra­tion.

Un ancien élu FN de la ville de Fon­taine, tou­jours actif dans la facho­sphère, m’avait mena­cé de mort, devant témoins, au tri­bu­nal, lorsqu’il avait été condam­né en pre­mière ins­tance pour racisme, en 2017. Ma plainte avait été clas­sée sans suite. Les actes odieux de 2023 n’ont pas été condam­nés (per­sonnes non iden­ti­fiées sans que l’on sache si la moindre enquête a été menée). Mon dépôt de plainte avec mon avo­cat Me Schmid, consti­tu­tion de par­tie civile, est tou­jours blo­qué dans les méandres de la jus­tice.

Le nombre impor­tant de mes­sages de sou­tien m’est pré­cieux. Les démo­crates sont nom­breux sur l’agglomération pour se mobi­li­ser contre la mon­tée de l’extrême droite. Mais l’équipe muni­ci­pale en place, diri­gée par M. Lon­go, reste muette face aux agis­se­ments infâmes, comme ce fut le cas en mars 2023 où aucun élu de cette équipe ne par­ti­ci­pait à la mani­fes­ta­tion qui réunis­sait 250 anti­fas­cistes. »

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