MC2 — Grenoble – Les Gros patinent bien. Hilarant et déjanté !

Par Régine Hausermann

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Le spectacle de Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan est joué tous les soirs à la MC2 (salle Georges-Lavaudant), jusqu'au 21 décembre. © Fabienne Rappeneau
Jeudi 5 décembre 2024 – Affluence aux alentours du parvis pour la première à Grenoble d’un spectacle précédé par sa réputation, Molière du théâtre public en 2022. Avec leur spectacle construit pour un tandem à la Laurel et Hardy et à partir de cartons d’emballage, Pierre Guillois, créateur d’œuvres originales, et son compère comédien Olivier Martin-Salvan ont voulu toucher un public plus large et plus divers. Objectif réussi ! La salle s’est emballée !

Au centre du pla­teau, une estrade avec, en son centre, un gros car­ton. De chaque côté, des car­tons d’emballage de toutes tailles. Un grand esco­griffe en maillot de bain tra­verse la scène en atten­dant le début du spec­tacle qu’il ins­crit sur le car­ton cen­tral : début dans 15 minutes, puis 10, puis 5, puis 2, puis une minute, sans s ! Pré­ci­sion ortho­gra­phique comique dans ce caphar­naüm.

C’est l’heure ! Le bai­gneur au corps élan­cé enlève le car­ton cen­tral sous lequel atten­dait, assis sur un tabou­ret, son com­parse, « le gros ». Et c’est par­ti pour un voyage impro­bable depuis les fjords de Nor­vège vers le Sud, jamais loin de la mer. Voyage immo­bile pour le gros, vis­sé à son siège, véri­table mou­lin à paroles, dans un sabir qu’on essaie de com­prendre dans un pre­mier temps mais qui ne signi­fie rien… sauf pour son par­te­naire qui ne cesse de cou­rir, tou­jours en maillot de bain, accro­chant à l’arrière-plan les étapes du voyage et com­mu­ni­quant par car­tons et objets inter­po­sés.

Résu­mons ! Un gros homme chauve et bar­bu, éruc­tant et immo­bile, en cos­tume trois pièces, par­court l’Europe en cou­rant, pati­nant, nageant, à trot­ti­nette, à moto ou sur un bau­det, tombe amou­reux d’une sirène. En face de lui, son exact contraire, un jeune homme che­ve­lu, mince et infa­ti­gable, court à droite à gauche, por­tant des cen­taines de car­tons sur les­quels sont ins­crits des mots ou des mor­ceaux de phrase qui éclairent le décor, l’action, des réflexions, des sen­ti­ments… Le grand mince ne se contente pas de por­ter les car­tons, petits et grands, il mime les bes­tioles ou les per­sonnes nom­mées, imite leur cri, celui de la mouette, de l’ours ou du vau­tour. Il enfile la per­ruque de la sirène dont « le gros » est tom­bé amou­reux.

Hélas ! Tout résu­mé est impos­sible tant la mise en scène est foi­son­nante. Un spec­tacle d’une grande inten­si­té, d’une grande géné­ro­si­té et d’une grande inven­ti­vi­té.

Un irré­sis­tible « road trip », Molière du théâtre public en 2022. © Fabienne Rap­pe­neau

À voir jusqu’au 21 décembre, tous les soirs à 20h (sauf same­di à 17h).

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