Les salariés de Logiplast-Team Tex se sont rassemblés devant l’usine, à Charvieu-Chavagneux, en attendant la décision du tribunal.

Le tribunal de commerce de Grenoble a prononcé, ce mercredi 23 octobre, la liquidation judiciaire de l’entreprise Logiplast-Team Tex, basée à Charvieu-Chavagneux et spécialisée dans les sièges auto pour enfant. Les 161 salariés, bientôt licenciés, restent néanmoins déterminés à faire pression sur le groupe Mutares pour négocier des indemnités de départ correctes.

Froide et brutale, la liquidation judiciaire de l’entreprise Logiplast-Team Tex, à Charvieu-Chavagneux, prononcée mercredi 23 octobre par le tribunal de commerce de Grenoble, n’a pourtant pas entamé la détermination des salariés rassemblés devant l’usine. À la colère de voir disparaître les 161 emplois de cette entreprise, spécialisée dans les sièges auto pour enfant, succède la volonté de se battre pour obtenir des indemnités de départ dignes de ce nom. Ceci auprès du groupe financier Mutares, qui a repris la société en 2023.

La décision du tribunal ne constitue malheureusement pas une surprise. Cela reste cependant un nouveau coup dur pour l’industrie iséroise, après les menaces de fermetures pour Photowatt, Vencorex et Valéo, entreprises elles aussi plongées dans une crise profonde.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Avec cette liquidation, 161 salariés vont perdre leur emploi.

Christian Geisler, secrétaire de l’Union locale CGT de Pont-de-Cheruy, souligne une dynamique négative nationale. Il rappelle ainsi que la CGT a mis au jour, dans son recensement des plans de licenciements de septembre 2023 à septembre 2024, 180 plans de suppression d’emplois programmés par les actionnaires. Dans le détail, 125 sites à caractère industriel et 21 191 emplois sont concernés auxquels s’ajoutent désormais ceux de Logiplast-Team Tex.

La CGT accuse le groupe Mutares

Le secrétaire de l’UL CGT dénonce les méfaits du groupe financier Mutares. Un fonds d’investissement allemand, spécialisé dans les redressements – comme celui de Lapeyre – et liquidations d’entreprises, avec des dizaines de fermetures de site à son actif.

Grenoble Veynes SNCF

Les salariés réunis devant l’entreprise, à l’appel de la CGT.

Après le redressement puis la liquidation, les salariés doivent en outre se battre pour obtenir l’ouverture de négociations afin de pouvoir partir dignement, s’insurge Christian Geisler. Des salariés qui, pour bon nombre d’entre eux, se sont pourtant abîmés au travail ou se trouvent actuellement en maladie professionnelle ou accident du travail.

Si la désindustrialisation du Nord-Isère et la fermeture de Logiplast ne sont pas fatales, il y a aujourd’hui urgence à soutenir les salariés de ces entreprises. Mais également à investir dans des productions utiles – ce que sont indéniablement les sièges auto pour enfant – plutôt que de fermer ou délocaliser.

Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes

Salariés et syndicats ciblent clairement le groupe financier Mutares.

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