Le PCF Isère rend hommage à Claude Bertrand, ancien élu communiste « visionnaire », décédé à 84 ans

Par Manuel Pavard

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Claude Bertrand, ancien élu communiste de premier plan, s’est éteint fin août.

Claude Bertrand, ancien élu communiste à Saint-Martin-d’Hères, Échirolles et au conseil départemental, est décédé le 23 août 2024, à l’âge de 84 ans. Vice-président du Département en charge de la culture durant une décennie, il fut également président du SMTC. Une figure de la vie politique iséroise, dont l’action et le parcours auront marqué les militants qu’il a côtoyés.

« Claude Ber­trand fait par­tie de cette géné­ra­tion d’é­lus com­mu­nistes vision­naires, qui ont su mar­quer l’his­toire du dépar­te­ment à bien des égards. Son par­cours ins­pi­rant res­te­ra dans les mémoires. » Les pro­pos de Jéré­mie Gio­no, secré­taire dépar­te­men­tal du PCF, témoigne à la fois de la trace lais­sée par l’in­fa­ti­gable mili­tant et élu et du pro­fond res­pect que celui-ci ins­pire, au sein de son par­ti comme en dehors. Le Drô­mois d’o­ri­gine — et Isé­rois d’a­dop­tion — s’est éteint le 23 août, à l’âge de 84 ans.

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Claude Ber­trand a notam­ment œuvré pour la culture, l’é­du­ca­tion et les trans­ports.

Claude Ber­trand, ensei­gnant et mili­tant depuis « tou­jours » au Par­ti com­mu­niste, a cumu­lé de nom­breux man­dats et fonc­tions au cours de sa vie poli­tique. D’abord à Saint-Martin‑d’Hères où il fut conseiller muni­ci­pal à par­tir de 1977. Puis sur­tout à Échi­rolles où il s’installa au début des années 1980, pré­lude à un long bail au conseil muni­ci­pal, de 1983 à 2008, dont 18 ans comme adjoint des maires Gil­bert Bies­sy et Ren­zo Sul­li. Ses délé­ga­tions ? L’éducation, le déve­lop­pe­ment éco­no­mique et la culture.

« Il avait le sou­ci de défendre toutes les formes de culture »

Saluant la « vie d’engagement » de Claude Ber­trand, Aman­dine Demore, maire d’Échirolles, a fait part de son immense « res­pect » envers l’ancien élu, dont elle a loué les nom­breux com­bats menés « pour le bien col­lec­tif ». L’édile PCF a notam­ment sou­li­gné son rôle dans le pas­sage du col­lège Jean-Vilar en zone d’éducation prio­ri­taire ain­si que dans la créa­tion du Musée de la Vis­cose ou encore dans l’expansion de l’espace Com­boire.

Si Claude Ber­trand s’imposa comme un acteur phare de la poli­tique échi­rol­loise durant près de trois décen­nies, son autre grand théâtre fut la scène dépar­te­men­tale. Sié­geant au conseil géné­ral — comme on l’appelait à l’époque — comme élu du can­ton d’Échirolles-Est, durant trois man­dats, de 1992 à 2011, il a sur­tout endos­sé le cos­tume de vice-pré­sident en charge de la culture et du patri­moine. Une délé­ga­tion qu’il assu­ma sans dis­con­ti­nuer, entre 2001 et 2011.

José Arias a connu Claude Ber­trand à Saint-Martin‑d’Hères, puis au Dépar­te­ment où il lui a suc­cé­dé à la pré­si­dence du groupe com­mu­niste. Il garde en mémoire « son action en tant que vice-pré­sident à la culture », mar­quée par de nom­breuses inno­va­tions, telles « l’accès à la gra­tui­té des musées ». Il se sou­vient aus­si, lorsque lui-même était vice-pré­sident à l’action sociale, de la volon­té qu’avait son cama­rade de conduire « des actions conjointes pour per­mettre l’accès à la culture de tous les habi­tants du dépar­te­ment, quelle que soit leur situa­tion sociale ».

José Arias sou­ligne éga­le­ment le « sou­tien [de Claude Ber­trand] à l’ensemble des troupes de théâtre et du spec­tacle vivant » du ter­ri­toire isé­rois. Un élu qui avait « le sou­ci de défendre toute forme de culture, capable d’argumenter aus­si bien en faveur d’un bon équi­libre bud­gé­taire pour la MC2 que pour le main­tien d’une troupe de théâtre dans le Nord-Isère », salue-t-il.

Bien qu’étant d’une autre géné­ra­tion, Claude Ber­trand mon­trait en outre un fort inté­rêt pour l’actualité cultu­relle, « notam­ment les cultures urbaines, comme le hip-hop », sou­ligne José Arias, qui évoque un homme « sans pré­ju­gés ». « S’il était encore en fonc­tion, il se pose­rait la ques­tion de défendre le street art, tout en ayant le sou­ci du créa­teur », assure ain­si l’ancien pre­mier adjoint de Saint-Martin‑d’Hères. « Pour lui, il n’y avait pas de culture éli­tiste ou de sous-culture. »

D’im­por­tantes réa­li­sa­tions à la tête du SMTC

Par­mi ses autres cas­quettes, Claude Ber­trand a aus­si été pré­sident du Syn­di­cat inter­com­mu­nal des eaux de la région gre­no­bloise (Sierg) et bien sûr du Syn­di­cat mixte des trans­ports en com­mun (SMTC), ancêtre du Smmag, de 2001 à 2008. Syl­vain Laval, actuel pré­sident du Smmag, a ain­si adres­sé tout son « res­pect à cet homme de gauche, mili­tant du par­ti com­mu­niste, à cet homme d’engagements et de réa­li­sa­tions au ser­vice de toutes et de tous ».

Claude Ber­trand a pilo­té d’im­por­tants pro­jets pour le réseau de trans­ports en com­mun. Citons notam­ment l’implosion de l’auto-pont pour la réa­li­sa­tion de la ligne C et le futur pas­sage de la ligne E dont il a ini­tié la réflexion, ain­si que l’extension de la ligne B jusqu’à Gières (2006) et la mise en ser­vice des lignes C (2006) et D (2007).

« Les com­mu­nistes de l’I­sère lui rendent hom­mage, et apportent leur sou­tien à sa famille et ses proches », conclut de son côté Jéré­mie Gio­no, au nom de la fédé­ra­tion PCF.

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Claude Ber­trand a notam­ment pilo­té la mise en ser­vice de la ligne C du tram.

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