Grenoble. La tribune Ouest du Stade des Alpes fermée (au moins) pour GF38 — Caen par la LFP

Par Manuel Pavard

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La tribune Ouest — où sont installés les ultras du Red Kaos 1994 — sera fermée au moins pour GF38 — Caen, le 16 septembre.

Les supporters du GF38 sont sanctionnés par la commission de discipline de la LFP, après l’utilisation de lasers, le 30 août 2024, pour protester contre beIN Sports et la tenue des matchs de Ligue 2 le vendredi. La tribune Ouest du Stade des Alpes est ainsi fermée au moins jusqu’au rendu de la décision définitive, le 18 septembre. Une mesure effective pour la venue de Caen, le 16 septembre. Mais le Red Kaos 1994 entend bien maintenir la pression.

Sont-ils sur­pris ? « Oui et non. Der­rière une action radi­cale, on ris­quait une fer­me­ture », recon­naît Supra, membre du Red Kaos 1994. Les sup­por­ters du GF38 avaient en effet une épée de Damo­clès au-des­sus de la tête depuis la récep­tion de Pau, ven­dre­di 30 août. Ce soir-là, des lasers avaient été uti­li­sés dans les tri­bunes du Stade des Alpes, afin de per­tur­ber la dif­fu­sion par beIN Sports et dénon­cer la pro­gram­ma­tion des matchs de Ligue 2 le ven­dre­di soir.
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La tri­bune Ouest res­te­ra vide au moins un match, peut-être plus.

Le cou­pe­ret est tom­bé mer­cre­di 4 sep­tembre, via un com­mu­ni­qué de la LFP. La com­mis­sion de dis­ci­pline a pro­non­cé « à titre conser­va­toire » la fer­me­ture de la tri­bune Ouest du Stade des Alpes. Ceci, au moins jusqu’au 18 sep­tembre, date du ren­du de la déci­sion défi­ni­tive. La mesure s’appliquera ain­si pour le pro­chain match à domi­cile du GF38, pré­vu 48 heures aupa­ra­vant, contre le SM Caen.

Fronde des sup­por­ters contre beIN Sports et le Qatar

Les sup­por­ters gre­no­blois risquent donc in fine une sanc­tion encore plus lourde. Mais pas de quoi décou­ra­ger ni impres­sion­ner ces der­niers. « Tout ce qu’on fait, on l’assume », lance Supra. Lequel replace leur lutte locale dans le cadre de la fronde menée, à l’échelle hexa­go­nale, par l’Association natio­nale des sup­por­ters (ANS) et la qua­si-tota­li­té des groupes ultras de Ligue 2.

Le Red Kaos 1994 a ain­si entre­pris « plu­sieurs actions » depuis le début de sai­son, affi­chant son mécon­ten­te­ment dès l’ouverture du cham­pion­nat, contre Laval. Celles-ci sont ensuite « mon­tées en inten­si­té », à l’image de l’action com­mune réa­li­sée avec les Mer­lus Ultras, lors du dépla­ce­ment à Lorient, le 24 août. Objec­tif ? « Viser les pres­ta­taires de beIN Sports et dégra­der la retrans­mis­sion », explique le sup­por­ter.

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Le Red Kaos comme les sup­por­ters des autres clubs s’op­posent aux matchs le ven­dre­di.

La demande du Red Kaos 1994 et des autres groupes reste inchan­gée, à savoir « les matchs le same­di. Le ven­dre­di, les gens tra­vaillent et ne peuvent pas venir en famille », pour­suit le Gre­no­blois. Celui-ci l’assure, les échos sont « remon­tés jusqu’à Doha », où la pilule a tou­jours du mal à pas­ser. « Avec beIN, ils ont l’impression de sau­ver le foot­ball fran­çais », iro­nise-t-il, fus­ti­geant le « soft power » du Qatar.Néanmoins, le bras-de-fer enga­gé « nuit à leur image de marque », affirme Supra. « Leurs clients ne sont pas satis­faits, nos actions les gênent énor­mé­ment. » Face au Qatar et aux ins­tances, les ultras ne manquent pas d’atouts. « Pour la pre­mière fois, l’ensemble des sup­por­ters de Ligue 2 et même les Sté­pha­nois et Len­sois, en Ligue 1 », font ain­si front uni, se féli­cite l’Isérois.Le Red Kaos « milite contre le foot busi­ness » Au-delà de la polé­mique actuelle, le Red Kaos 1994 défend plus lar­ge­ment une cer­taine idée du foot popu­laire en « mili­tant contre le foot busi­ness ». Alors que les recettes pro­ve­naient essen­tiel­le­ment de la billet­te­rie aupa­ra­vant, « cela fait vingt ans que le foot­ball pro­fes­sion­nel est per­fu­sé aux droits TV », constate Supra. Pour lui, les res­pon­sa­bi­li­tés et les torts sont d’ailleurs lar­ge­ment par­ta­gés. Pour­quoi les chaînes de télé­vi­sion ont-elles inves­ti autant d’argent pen­dant toutes ces années ? « Les gens vou­laient des stars, ils vou­laient voir des Ney­mar et Mbap­pé », rétorque-t-il. « Tout le monde s’est gavé et les clubs n’ont pas du tout anti­ci­pé », déplore le sup­por­ter. En atten­dant de trou­ver un ter­rain d’entente, les membres du Red Kaos 1994 ont pris leur bâton de pèle­rin, ren­con­trant plu­sieurs dépu­tés et séna­teurs qui aujourd’hui les sou­tiennent sur le fond. Une réunion est éga­le­ment pré­vue avec le GF38, même si le club est, lui, plu­tôt favo­rable au ven­dre­di. Le com­bat est donc loin d’être ter­mi­né. Et Supra de lan­cer un aver­tis­se­ment à leurs détrac­teurs : « On va conti­nuer à mettre la pres­sion jusqu’à ce qu’ils fassent une pro­po­si­tion. Ils vont être obli­gés de lâcher du lest. Et on a plein d’idées pour les embê­ter ! »
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Les sup­por­ters veulent main­te­nir la pres­sion sur les ins­tances.

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