Au départ de la manifestation.
Ce jeudi 23 mai une nouvelle manifestation a eu lieu à Fontaine pour défendre l’école publique. Des rassemblements sont organisés devant les collèges. En cause la réforme gouvernementale qui prévoit le tri des élèves par groupes de niveaux, sous l’appellation de « choc des savoirs ».
« Si nous sommes là mobilisés et réunis aujourd’hui, c’est parce que que nous sommes inquiets pour l’école et en colère à cause de ce qui est en train de se passer. Nous pensons que le projet de société qui se dessine à travers la mise en place du « Choc des savoirs » et la destruction du service public d’éducation, organisés par le gouvernement, est dangereux », déclare Marie, enseignante dans le primaire.
Elle ajoute : « Nous voulons une école publique qui soit accessible à toutes et à tous, qui accompagne chaque enfant vers son émancipation, qui construise un rapport critique aux savoirs et apprenne à questionner, pour que chacun·e puisse décider de son avenir, une école qui soit un lieu de vie collective où on apprend l’entraide, la coopération et la solidarité. Or, l’école qui nous est promise aujourd’hui est une école privée des moyens nécessaires pour fonctionner, une école qui trie et sélectionne les élèves dès leur plus jeune âge, une école qui prône la compétition et la concurrence, une école toujours plus inégalitaire, une école qui stigmatise, qui divise et qui exclut. Je suis enseignante en maternelle, et à l’école primaire, nous ne pouvons pas nous résoudre à laisser nos élèves les plus fragiles, au bord du chemin, dès leur plus jeune âge ».
Laetitia une enseignante du secondaire explique que « le « choc des savoirs » est synonyme de mise à mort du collège unique et de l’égalité des chances. »
Des parents d’élèves s’indigent : «nous ne voulons pas que nos enfants soient étiquetés, mis dans des cases. Privilégier les uns, dans le savoir et la connaissance, mettre à l’écart les autres tels des parias, humiliés, rabaissés. Nos enfants sont notre présent, individuellement aujourd’hui. Mais ils seront le futur collectif, communautaire de tous demain. »
Plusieurs s’interrogent : « Comment développer l’empathie, le vivre ensemble, le partage de connaissance, de culture, de savoir être et de savoir faire, si dès le plus jeune âge nous les séparons, les parquons dans un schéma, un futur presque déjà choisi d’avance pour chacun d’eux, mais pas par eux. Nous parents souhaitons, au-delà de l’éducation, l’élévation de notre jeunesse, l’élévation intellectuelle, philosophique. Le savoir est la clé de l’épanouissement. Le sans critique est la clé de la liberté individuelle et de l’émancipation. L’école, au sens noble, est une chance une richesse. Nous parents voulons le mieux pour nos enfants, pour la jeunesse pour le futur ».
Les manifestants s’accordent pour dire « non à l’école du tri, non au groupes de niveau, non aux fermetures de classes ; non à l’école du choc des savoirs ».
Un rassemblement avait eu lieu le mardi 21 mai devant le collège Gérard Philipe et un nouveau rassemblement s’est déroulé le jeudi 23 mai à 18h devant les collèges Gérard Philipe et Jules Vallès.
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