Fontaine. « Collège mort » à Jules Vallès

Par Edouard Schoene

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Ce mardi 7 avril, à l’entrée du collège Jules Vallès, à Fontaine.

La résistance au projet de réforme « le choc des savoirs », le projet du tri des élèves, se poursuit au collège Jules Vallès de Fontaine. L’association des parents d’élèves appelait les parents à ne pas envoyer leurs enfants au collège ce mardi 7 avril.

La veille 50% des ensei­gnants étaient en grève dans ce même col­lège. Xavier, parent d’élève et Lae­ti­tia Ruchier, ensei­gnante pré­sents pour l’action expli­citent leur mou­ve­ment.

Les élèves en dif­fi­cul­té ont besoin d’un accueil adap­té ; avec la réforme ils seront mis dans des groupes faibles et vont de fait être mis de côté, mas­sa­crés. En fin d’école pri­maire nombre de parents d’élèves, pous­sés par l’idéologie de Macron vont envoyer leurs enfants dans le pri­vé, qui ne donne pas (mal­gré la pub qu’ils font) de meilleurs résul­tats.

Laetitia

Lae­ti­cia Ruchier, ensei­gnante.

On se bat pour la mixi­té, pour le « vivre ensemble ». Nous vou­lons faire socié­té
Les lycéens ont vécu la réforme des lycées qui ont cas­sé les « classes ». Ils n’avaient plus de cama­rades, se sen­taient iso­lés : on a vu le « mal être «  évo­luer gra­ve­ment.

Pour les col­lé­giens ce type de fonc­tion­ne­ment fera des dégâts. Les parents évoquent un exemple, celui d’un enfant en cin­quième : il ne va plus au col­lège depuis plu­sieurs semaines. Il est pas­sé d’un espace pro­té­gé, le pri­maire, à un espace qu’il vit mal.

Face à cela, le pou­voir, menace, pour les parents d’élèves de lycées, de cou­per les allo­ca­tions fami­liales si l’enfant lycéen ne va plus en classe ! C’est une situa­tion nou­velle que vivent les parents d’élèves désem­pa­rés et les ensei­gnants qui perdent leur cré­di­bi­li­té avec une mul­ti­pli­ca­tion de réformes impro­vi­sées qu’ils ne peuvent expli­quer aux élèves.

Rabut

Mathilde Rabut, parente d’é­lève.

Mathilde Rabut, parente d’élève témoigne aus­si du res­sen­ti des col­lé­giens, à tra­vers son fils, 13 ans, en cin­quième. « Il a le sen­ti­ment d’injustice. Les col­lé­giens en parlent entre eux. Ils n’ont plus de prin­ci­pal depuis plu­sieurs mois ; son prof de phy­sique n’a pas été rem­pla­cé pen­dant plu­sieurs mois, de même qu’une ensei­gnante d’anglais, plu­sieurs semaines. Il expli­quait à ses grands parents que cette réforme, le tri des élèves par groupe de niveau, n’était pas bon. Les col­lé­giens ont conscience du manque de moyens avec des classes nom­breuses ; le cli­mat n’est pas serein. On leur parle de « par­cours sup » en cin­quième. Ils ont déjà conscience d’être dans la concur­rence. »

Le col­lec­tif qui appe­lait à l’action (dont au col­lège Val­lès) avait dis­tri­bué un tract aux parents d’élèves défi­nis­sant les reven­di­ca­tions à Fon­taine :

• L’an­nu­la­tion des cinq fer­me­tures de classes
• Des effec­tifs à vingt élèves par classe maxi­mum (ce qui cor­res­pond à la moyenne euro­péenne) quel que soit le niveau
• Le retrait total de la réforme du « Choc des savoirs » qui stig­ma­tise et trie les élèves
• Des moyens à hau­teur des besoins : recru­te­ment de per­son­nels for­més et titu­laires en nombre suf­fi­sant avec un vrai sta­tut (ensei­gnant-es, per­son­nels médi­co-sociaux et RASED , AESH, AED, etc … ) et aug­men­ta­tion des bud­gets
• Le retour du col­lège J.Vallès et des écoles rat­ta­chées en Édu­ca­tion prio­ri­taire
• Des loge­ments pour tou.te.s les élèves à la rue

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