L’assemblée constitutive de l’association « Secours populaire français – Isère » a eu lieu le 8 avril à Vif.

La direction nationale du Secours populaire français a radié la fédération iséroise qui n’a désormais plus le droit d’utiliser le nom de « secours populaire ». Une association a été créée pour représenter l’organisation en Isère. Association seule habilitée aujourd’hui à distribuer les aides. « Nous voulions qu’à aucun moment les familles ne soient victimes de cette situation », souligne Claude Esclaine, membre du bureau national du SPF.

« Nous n’avons jamais cessé d’être sur le terrain, surtout avec ce qui se passe en Ukraine, simplement ce qui change maintenant c’est que les choses sont claires et que nous allons pouvoir éviter de perdre du temps et de l’énergie avec des problèmes qui n’ont rien à voir avec ce que nous sommes. » Sylvie Loyau a présenté publiquement ce 8 avril la nouvelle association dont elle est secrétaire général : Secours populaire français – Isère.

La perte du droit d’utiliser le nom « Secours populaire français »

Reprenons les faits. Le congrès de la fédération départementale du 16 octobre s’est déroulé dans des conditions qui ont conduit le Secours populaire français à mettre sous tutelle la fédération de l’Isère. Un processus qui est parvenu à son terme le 1er avril dernier. Dans un courrier adressé aux responsables des vingt comités du Secours populaire dans l’Isère, Henriette Steinberg, secrétaire générale nationale, écrit ainsi : « le conseil d’administration du Secours populaire français réuni le 1er avril 2022 a décidé à l’unanimité, en application de l’article 4b des statuts nationaux, de radier la fédération de l’Isère du Secours populaire français et, en application de l’article 3b, de lui retirer l’agrément, entraînant ainsi la perte du droit de porter le titre ‘’Secours Populaire Français’’ ». Aussi l’actuelle fédération n’est-elle plus membre du Secours populaire français.

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Sylvie Loyau, secrétaire générale de Secours populaire français – Isère.

« Notre première préoccupation était que les familles que nous aidons ne subissent en rien les conséquences de cette situation de crise », explique Claude Esclaine, responsable régional et membre du bureau national de l’organisation. Immédiatement, des mesures ont été prises.

Un congrès prévu d’ici l’été

La création d’une association départementale, tout d’abord. Une assemblée générale constitutive s’est réunie le 8 avril à Vif. Elle a créé le Secours populaire français Isère, association reconnue par la direction nationale comme représentant désormais le Secours populaire en Isère. Cette association va tout prochainement ouvrir des locaux dans l’agglomération grenobloise, avec le concours de l’union régionale. Elle organisera avant la fin juin un congrès départemental – « là, tous les présents seront membres du Secours », insiste Sylvie Loyau – pour procéder à l’élection d’une direction départementale. Pour l’heure, un bureau provisoire a été désigné pour assurer l’activité. Il est composé de Sylvie Loyau, secrétaire générale, Françoise Robert, secrétaire adjointe, Damien Gaspard, trésorier, Angélique Skorski, trésorière adjointe, ainsi que de membres des comités de Saint-Martin-d’Hères, Voiron et Saint-Egrève.

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Françoise Robert, Sylvie Loyau et Claude Esclaine.

Une nouvelle association et un bureau provisoire car la fédération radiée ne peut plus assurer la distribution des aides du Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) notamment. Ce qu’explique Sylvie Loyau. « La gestion du FEAD, mais aussi des chèques vacances ou des reçus fiscaux pour les personnes qui font des dons au Secours populaire… tout cela, c’est l’association nationale qui en est comptable : la traçabilité de ce qui se passe jusque dans les départements doit être parfaite ; ce ne pouvait plus être le cas avec un groupe qui interdit l’accès aux locaux à des bénévoles ou traine l’association nationale devant la justice ».

Procédures judiciaires

Le temps de la justice n’est certes pas celui des exigences de la solidarité. Plusieurs procédures vont donc prospérer, comme disent les avocats.

Tout d’abord, la direction nationale a fait appel du jugement en référé du 9 mars, qui faisait droit à l’exigence du groupe issu du congrès du 16 octobre de disposer à son usage exclusif des locaux isérois du Secours populaire. Par ailleurs, comme les y invitait le juge des référés, des bénévoles isérois vont demander au tribunal judiciaire de constater la nullité des décisions prises par le congrès du 16 octobre, et notamment l’élection de Pierre-Edouard Cardinal au poste de secrétaire général d’une association dont il n’était pas membre.

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Claude Esclaine, membre du bureau national du Secours popuaire français.

Un temps long qui ne constitue désormais plus une entrave à l’exercice de la solidarité. « C’est pour ça que nous existons, tout ce qui est humain est nôtre », rappelle Claude Esclaine. Et c’est bien cet attachement aux valeurs du Secours populaire qui sort grandi de cette parenthèse de crise. « Nous avons pu mesurer combien ce qui nous unit est solide », témoigne Françoise Robert.

Aux bénéficiaires grenoblois

Dans l’attente de l’ouverture prochaine de locaux du Secours populaire à Grenoble, les bénéficiaires grenoblois des aides du Secours populaire sont invités à se rendre dans les locaux du comité de Saint-Martin-d’Hères pour continuer à bénéficier des aides.

Secours populaire, 66 avenue du 8 mai 45, quartier Renaudie, face au supermarché Leclerc.

Urgence Ukraine

Les dons financiers peuvent être envoyés au Secours populaire français, 9/11, rue Froissart BP 3303 75 123 Paris Cedex 03.

Les dons sont aussi possible sur cette adresse internet.

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