Grenoble. Les salariés de Mvélo+ en grève

Par Manuel Pavard

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Rassemblés une grande partie de la matinée devant l'agence de la gare, les salariés se sont ensuite rendus à vélo jusqu'au siège du Smmag.
Les salariés de Mvélo+, le service de location de vélos du Smmag géré par l'entreprise Cykleo, sont en grève depuis ce jeudi 13 novembre, à l'appel du syndicat Sud Solidaires. Ils dénoncent la suppression du tarif solidaire pour les vélos électriques ou vélos-cargos ainsi que la dégradation de leurs conditions de travail (manque de moyens, salaires trop faibles...) depuis la reprise du marché par Cykleo, en 2020.

« Dans notre ser­vice, on est tous des pas­sion­nés de vélo et on est tous en pointe sur les mobi­li­tés alter­na­tives. » La pré­ci­sion appor­tée par Jérôme Ber­trand est loin d’être ano­dine. Pour le délé­gué syn­di­cal Sud Soli­daires de Cyk­leo, la socié­té opé­ra­trice du ser­vice de loca­tion Mvé­lo+ pour le compte du Smmag, cette par­ti­cu­la­ri­té explique en par­tie l’am­pleur de la mobi­li­sa­tion des sala­riés, en grève depuis ce jeu­di 13 novembre.

Beau­coup refusent en effet d’ac­cep­ter la récente mesure du Smmag qui a mis le feu aux poudres et qui consti­tue l’une des deux prin­ci­pales causes de ce mou­ve­ment : la sup­pres­sion du tarif soli­daire, depuis le 1er novembre, pour la loca­tion des vélos à assis­tance élec­trique (VAE), des vélos-car­gos et des tan­dems. « On n’a pas du tout été concer­tés », déplore Jérôme Ber­trand, qui dénonce une « déci­sion tota­le­ment ver­ti­cale ».

Les sala­riés sur le piquet de grève ins­tal­lé par le syn­di­cat Sud Soli­daires, devant l’a­gence Mvé­lo+ de la gare de Gre­noble.

« Je suis en contact quo­ti­dien avec les usa­gers et je voyais bien que ce tarif béné­fi­ciait aux mères iso­lées, aux gens en recherche d’emploi, aux jeunes pré­caires, explique-t-il. Aujourd’­hui, on exclut toutes ces per­sonnes à faibles reve­nus de l’ac­cès à un moyen de loco­mo­tion qui leur per­met­tait pour­tant d’a­mé­lio­rer leur vie. »

« Pour nous, le 15, c’est la fin du mois »

L’autre grande reven­di­ca­tion, plus clas­sique, est liée aux condi­tions de tra­vail des 49 sala­riés Mvé­lo+ de Cyk­leo. Les­quelles « se dégradent depuis la reprise du mar­ché par Cyk­leo, le 1er jan­vier 2020 », affirme le syn­di­ca­liste Sud. Celui-ci cite ain­si, pêle-mêle, « les 40 % de turn-over, le mana­ge­ment ver­ti­cal, les outils de tra­vail vieillis­sants et en nombre insuf­fi­sant, le logi­ciel de ges­tion de flotte inadap­té » et ne per­met­tant pas gérer effi­ca­ce­ment les 13 500 vélos de Mvé­lo+.

Et que dire des salaires ? « Les salaires les plus bas sont seule­ment une cen­taine d’eu­ros au-des­sus du seuil de pau­vre­té », s’in­digne Jérôme Ber­trand. Et ce ne sont pas les reva­lo­ri­sa­tions com­prises « entre 0,4 et 1,2 % », lors des NAO, qui ont suf­fi à com­pen­ser les « vagues d’in­fla­tion suc­ces­sives », pour­suit-il. Le constat est sans appel : « On en dis­cute sou­vent entre col­lègues. Pour nous, le 15, c’est la fin du mois ! »

La grève reconduite le 14 novembre

Mal­heu­reu­se­ment, toutes les sol­li­ci­ta­tions adres­sées par les sala­riés à la direc­tion de Cyk­leo pour trou­ver des axes d’a­mé­lio­ra­tion se sont avé­rées vaines, regrette le délé­gué syn­di­cal, qui assure être ouvert au dia­logue : « Dans un sys­tème capi­ta­liste, une entre­prise doit réa­li­ser des béné­fices, on peut le com­prendre. Mais tout dépend où on place le cur­seur… » Et dans le cas pré­sent, les sala­riés sont clai­re­ment péna­li­sés.

La mobi­li­sa­tion est mas­sive chez les 49 sala­riés Mvé­lo+, employés par Cyk­leo depuis jan­vier 2020.

Après s’être ras­sem­blés toute la mati­née sur le piquet de grève, devant l’a­gence Mvé­lo+ de la gare, les gré­vistes se sont ren­dus à vélo jus­qu’au siège du Smmag. Sans avan­cée à ce stade. Réunis ce jeu­di soir en assem­blée géné­rale, les sala­riés ont donc déci­dé de recon­duire le mou­ve­ment de grève pour le ven­dre­di 14 novembre.

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