Vinay. Les AESH et les parents d’élèves en colère
Par Bernard TOURNIER
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Ce mardi 11 février 2025, vingt ans jour pour jour après le vote de la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées — dite « loi handicap » -, les parents d’élèves du collège Joseph-Chassigneux, à Vinay, appelaient à soutenir le mouvement des AESH. Alors que cette loi aurait dû permettre l’inclusion scolaire avec un accompagnement et un soutien dans les apprentissages, la situation se dégrade, faute de moyens suffisants pour encadrer les élèves.

En effet, comment assurer un accompagnement optimal avec une AESH présente seulement trois heures par semaine, pour un ou plusieurs élèves ? La réduction du nombre d’heures allouées à ces élèves aura des répercussions importantes sur le bien-être et l’apprentissage des enfants, défavorisés pour l’accès à une éducation de qualité et pour leur épanouissement dans un environnement véritablement inclusif.
La double peine pour les enfants et la communauté éducative
Moins d’AESH, c’est plus de détresse et d’isolement pour ces enfants, et c’est intolérable ! Mais cette situation impacte aussi les enseignants, obligés de compenser le manque d’AESH, débordés et partagés entre l’aide à apporter à ces enfants et la nécessité de s’occuper de l’ensemble de la classe. C’est la double peine pour les enfants comme pour la communauté éducative.
C’est donc tout le système qu’il faut revoir. Un système qui garantisse à tous les enfants un droit à la scolarité et à la réussite scolaire, avec toutes les adaptations nécessaires à leur apprentissage, leur sociabilisation et leur émancipation. Un système qui donne des droits aux AESH pour éviter toutes les « précarisations ».

Déjà en grève le 16 janvier dernier, au niveau national, les AESH continueront à se mobiliser pour que l’inclusion scolaire ne soit pas un simple slogan mais une réalité concrète et effective pour chaque élève en situation de handicap. Et ce, à Vinay comme partout en France.
Les AESH de nouveau rassemblés devant le rectorat
Comme le 16 janvier, les AESH, soutenus par des enseignants, se sont rassemblés devant le rectorat de Grenoble, ce mardi 11 février, pour les vingt ans de la loi handicap. Une cinquantaine de personnes étaient ainsi présentes pour dénoncer leurs conditions de travail et rappeler leurs revendications, réclamant notamment plus de moyens humains et matériels, un « vrai » statut (de fonctionnaire catégorie B) au sein de la fonction publique, une revalorisation salariale ou encore la fin des temps partiels imposés.