Législative partielle. Lyes Louffok à Grenoble, avant la décision du NFP
Par Manuel Pavard
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Depuis la démission d’Hugo Prevost et le retrait de Lucie Castets, c’est lui qui tient la corde pour porter les couleurs du NFP lors de la législative partielle dans la première circonscription de l’Isère. Investi par la France insoumise, Lyes Louffok a quitté son domicile du Val-de-Marne pour se rendre à Grenoble, ce premier week-end de novembre. Une première visite dans la capitale des Alpes visant à se présenter, mais aussi à convaincre les militants, notamment lors d’une rencontre prévue ce samedi 2 novembre à la Maison des habitants du Vieux temple.
Aucun entretien n’était en revanche programmé avec la presse locale lors de ce déplacement. Si le Travailleur alpin a pu échanger brièvement en amont avec Lyes Louffok, par messages interposés, son équipe de campagne a ensuite reprécisé le cadre de sa venue. Les médias n’étaient ainsi pas conviés à ce rendez-vous et les interviews jugées encore prématurées.
Décisions attendues du PS et du NFP
De fait, le militant des droits de l’enfant n’est pas le candidat officiel du Nouveau Front populaire à ce stade, plusieurs points restant à régler à gauche. Choisi par LFI – à laquelle la circonscription a été attribuée, selon l’accord national conclu en juin dernier –, ce dernier a également reçu le soutien des écologistes.
Sans citer nommément Lyes Louffok, le PCF Grenoble s’est quant à lui prononcé « en faveur d’une candidature unique » de la coalition de gauche, à l’issue d’une réunion locale organisée le 30 octobre. « Dans un esprit de responsabilité, les communistes s’engageront résolument dans la campagne pour l’élection d’un député NFP dans la première circonscription de l’Isère », ont-ils assuré.
Le principal point d’interrogation vient donc du PS. La fédération de l’Isère a en effet désigné Amandine Germain, le 17 octobre. La conseillère départementale a pour elle son ancrage local et ses bonnes relations avec les autres partis de gauche, soulignent ses partisans, qui mettent également en avant l’intérêt d’une candidature sociale-démocrate, plus apte à gagner, selon eux, dans une telle circonscription.
Amandine Germain l’a toutefois rappelé le 30 octobre : elle est simplement candidate à l’investiture et n’entend nullement être une dissidente du NFP. Les socialistes isérois, qui appellent à renégocier l’accord électoral pour cette circonscription, seront-ils entendus par la direction nationale ? Tout reste ouvert. Des décisions sont attendues dans les prochains jours du côté du PS – certaines sources évoquant un bureau national ce mardi – ainsi que du NFP, dont les partis doivent se retrouver ce jeudi 7 novembre, pour leur réunion hebdomadaire, à Paris.
Échange avec les insoumis et écologistes isérois
En attendant le feu vert (ou non) de la coalition, Lyes Louffok a mené son « opération séduction », samedi matin, à Grenoble, devant une assemblée composée, sans surprise, essentiellement de militants insoumis, écologistes et Génération.s. Selon nos informations, le travailleur social, qui a fêté ses 30 ans dimanche 3 novembre, a notamment balayé les doutes liés au parachutage, pointant l’absence d’ancrage due à son passé d’enfant placé.
« Je me sens partout chez moi », a‑t-il affirmé. Pour ses partisans isérois idem, le parachutage n’est « pas une question ». Lyes Louffok a par ailleurs admis qu’il ne maîtrisait pas encore totalement tous les sujets locaux et qu’il serait surtout à l’aise sur les questions sociales, son domaine de prédilection.
Reste maintenant pour le Nouveau Front populaire à trancher définitivement en faveur d’une candidature. Ceci afin de lancer enfin la campagne pour la législative partielle, qui devrait normalement se tenir à la mi-janvier 2025. Mais à un peu plus de deux mois de l’échéance, on n’est peut-être pas au bout de nos surprises…