Congrès du PCF : la délégation iséroise part pour Marseille !

Par Travailleur Alpin

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Plus d’une cinquantaine de délégués a participé au congrès départemental du PCF, les 25 et 26 mars derniers.

Le 39e congrès du Parti communiste français se tiendra du 7 au 10 avril, à Marseille. L’événement rassemblera plus d’un millier de délégués de toute la France, et viendra clôturer un processus de démocratie interne débuté il y a plus de huit mois. Rencontre avec une partie de la délégation iséroise.

Ils seront dix isé­rois à faire le voyage jusqu’à la cité pho­céenne, pour quatre jours de débats col­lec­tifs. Cinq femmes et cinq hommes, de tous âges et des quatre coins du dépar­te­ment. « Notre fonc­tion­ne­ment démo­cra­tique, c’est vrai­ment ce qui fait notre ori­gi­na­li­té : au PCF, tout le monde par­ti­cipe à la réflexion et à la déci­sion ! » com­mente Clau­dine Didier. Alors que le pay­sage poli­tique est de plus en plus mar­qué par des for­ma­tions très ver­ti­cales, dans un contexte de mon­tée des auto­ri­ta­rismes et de récits média­tiques où un buzz chasse l’autre, le PCF fait effec­ti­ve­ment figure d’OVNI. « Ça fait plu­sieurs mois qu’on dis­cute tous ensemble en sec­tion, qu’on ana­lyse et qu’on confronte les points de vue, pour avan­cer ensemble. Et par­fois finir bien tard dans la nuit, mais tou­jours dans la bonne humeur ! » plai­sante Clau­dine, qui milite à la sec­tion « Fon­taine – Rive gauche du Drac », une des plus dyna­miques du dépar­te­ment. Un par­ti tour­né vers l’avenir Jéré­mie Gio­no, réélu secré­taire dépar­te­men­tal lors du congrès local des 25 et 26 mars, abonde dans son sens : « Le par­ti com­mu­niste, c’est avant tout une fra­ter­ni­té et une soro­ri­té mili­tante. Être com­mu­niste, ce n’est pas seule­ment être convain­cu qu’il faut en finir avec le capi­ta­lisme pour sor­tir l’humanité de l’ornière, c’est sur­tout être convain­cu que pour y par­ve­nir, il faut s’organiser ensemble ».
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Asma Houm­ma­da, Clau­dine Didier, Jéré­mie Gio­no, Willy Pepel­j­nak, Mar­tine Briot et Eric Hours.

Et mal­gré les dif­fi­cul­tés et les chan­ge­ments de codes sociaux, la for­mule semble séduire. « Depuis quelques années, une nou­velle géné­ra­tion de mili­tants et de res­pon­sables locaux émerge, des tren­te­naires qui prennent pro­gres­si­ve­ment leurs marques et impulsent une nou­velle dyna­mique aux côtés des plus anciens », ajoute le secré­taire. Et les plus jeunes ne sont pas en reste : depuis la ren­trée de sep­tembre, le Mou­ve­ment des jeunes com­mu­nistes engrange les adhé­sions dans le dépar­te­ment, repre­nant en quelques mois sa place comme une des prin­ci­pales orga­ni­sa­tions de jeu­nesse à gauche dans l’agglomération gre­no­bloise. Le congrès, un temps de réflexion col­lec­tive Si la délé­ga­tion isé­roise se rend à Mar­seille, ce n’est pas (seule­ment) pour décou­vrir la Cane­bière. « Nous sommes por­teurs des dizaines d’heures de réflexions entre com­mu­nistes isé­rois, pour faire pro­gres­ser le par­ti, pous­ser sur des sujets qui nous semblent impor­tants » explique Mar­tine Briot, mili­tante dans le Sud-Gre­no­blois (ndlr : Vizille / Pont de Claix / Vif). Et de citer la ques­tion de la démo­cra­tie dans les métro­poles. L’ancienne col­la­bo­ra­trice de Michel Couë­toux (maire du Pont-de-Claix de 1977 à 1999), qui habite désor­mais à Vif, déve­loppe : « Aujourd’hui, toutes les grandes poli­tiques publiques sont déci­dées par la Métro­pole, dans des com­bats poli­tiques voir poli­ti­ciens sou­vent très loin des citoyens. Nous sou­hai­tons défendre plus for­te­ment notre vision de la poli­tique locale, le besoin de remettre la com­mune au centre des déci­sions, de retrou­ver une proxi­mi­té ! ».

Soutien-PCF-grevistes/

Le sou­tien aux gré­vistes des délé­gués du congrès dépar­te­men­tal du PCF.

Jéré­mie Gio­no évoque quant à lui un autre sujet : la Sécu­ri­té sociale de l’alimentation. « Alors que nous sommes à l’aube d’une crise de l’eau, et que l’inflation impacte toutes les classes labo­rieuses, il y a urgence de sor­tir l’alimentation des griffes du mar­ché ! » La délé­ga­tion isé­roise est ain­si por­teuse du vœu de tra­vailler ce pro­jet, qui per­met­trait de réorien­ter en pro­fon­deur les poli­tiques agri­coles. Un débat sera d’ailleurs orga­ni­sé sur le sujet le same­di 22 avril à la foire de Beau­crois­sant, sur le stand du Tra­vailleur alpin, en par­te­na­riat avec le MODEF, la Confé­dé­ra­tion pay­sanne et la CGT. Du local au mon­dial « Le capi­ta­lisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage. » Willy Pepeln­jak, co-secré­taire de la sec­tion de Fon­taine, fait sienne la célèbre for­mule pro­non­cée par Jau­rès cinq jours avant son assas­si­nat. Il faut dire que dans un contexte de guerre en Europe de l’Est, les com­mu­nistes ont consa­crés de longues heures de dis­cus­sion à la ques­tion de la Paix. « Si nous condam­nons l’agression russe, nous sou­hai­tons aus­si por­ter plus fort notre dénon­cia­tion de l’impérialisme états-uniens, qui ali­mente des conflits sur l’ensemble de la pla­nète. » Dans le viseur du diri­geant com­mu­niste, les livrai­sons d’armes inces­santes opé­rées par l’OTAN à l’Ukraine. « Il faut arrê­ter cette esca­lade, défendre un ces­sez-le-feu immé­diat et incon­di­tion­nel, et enga­ger des négo­cia­tions de Paix ! » Pour Asma Houm­ma­da, jeune délé­guée échi­rol­loise, l’enjeu des logi­ciels libres est au cœur du com­bat pour une socié­té com­mu­niste : « Dans nos socié­tés hyper-connec­tées, le poid des mul­ti­na­tio­nales du numé­rique – les GAFAM – est exor­bi­tant et dan­ge­reux. Ces entre­prises capi­ta­listes pri­va­tisent l’espace numé­rique, et remo­dèlent nos socié­tés à leur image. En tant que com­mu­nistes, nous devons pro­mou­voir les alter­na­tives qui se déve­loppent. » La fédé­ra­tion de l’Isère pour­sui­vra ain­si à Mar­seille son mili­tan­tisme en faveur des logi­ciels ouverts, et por­te­ra la néces­si­té d’un tra­vail en com­mun avec les orga­ni­sa­tions de ce domaine telles qu’April – l’association de pro­mo­tion et de défense du logi­ciel libre – ou la Fra­ma­soft, pour une sou­ve­rai­ne­té popu­laire du numé­rique. Une fois les inter­ven­tions ter­mi­nées, nous lais­sons les délé­gués qui font le point autour d’un café sur l’organisation des covoi­tu­rages… et sur les spé­cia­li­tés régio­nales à empor­ter à Mar­seille, convi­via­li­té oblige !

Robert W. Ewellnes

La délégation iséroise au congrès national du PCF

La délé­ga­tion élue lors du congrès dépar­te­men­tal est com­po­sée de : Fran­çoise Bre­fort, membre du Conseil natio­nal, Mar­tine Briot, mili­tante du sud gre­no­blois, Clau­dine Didier, mili­tante à Fon­taine, Jéré­mie Gio­no, secré­taire dépar­te­men­tal, Didier Gos­se­lin, mili­tant à Bour­goin-Jal­lieu et cor­res­pon­dant du TA sur le Nord Isère, Asma Houm­ma­da, mili­tante échi­rol­loise, Eric Hours, conseiller régio­nal, Pierre Labriet, conseiller métro­po­li­tain et adjoint au maire d’Echirolles, Willy Pepel­j­nak, co-secré­taire de la sec­tion de Fon­taine rive gauche, Isa­belle Peters, pre­mière adjointe au maire de Gre­noble.

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