La CGT veut renforcer sa présence au plus près des entreprises et des enjeux locaux

Par Luc Renaud

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A Alpexpo, près de deux cents délégués représentant soixante-dix syndicats se sont réunis pour deux journées de travail.

L’union départementale CGT a réuni un comité général. Une assemblée qui constitue un point d’étape entre deux congrès pour débattre de son organisation et de ses orientations.

« L’économie, le déve­lop­pe­ment indus­triel, cela doit répondre aux besoins des popu­la­tions et non à la seule exi­gence du pro­fit à court terme. » Nico­las Benoit, secré­taire géné­ral de l’union dépar­te­men­tale CGT, évoque ain­si l’un des débats qui a eu lieu à l’occasion du comi­té géné­ral de l’union dépar­te­men­tale, les 29 et 30 sep­tembre der­nier. « Concen­trer les inves­tis­se­ments sur des bouts de filières indus­trielles, concen­trer le déve­lop­pe­ment éco­no­mique sur cer­tains ter­ri­toires et en lais­ser d’autres se déser­ti­fier, ce n’est pas répondre aux besoins », ajoute-t-il. La réunion de ce comi­té géné­ral avait une impor­tance par­ti­cu­lière. Cette forme du débat interne au syn­di­cat se déroule tra­di­tion­nel­le­ment entre deux congrès. Le der­nier a eu lieu en 2021 et il avait été tron­qué par le contexte sani­taire : dif­fi­cul­tés à réunir les syn­di­qués dans sa pré­pa­ra­tion, durée écour­tée… Ce comi­té géné­ral, avant le pro­chain congrès pré­vu en 2024, était donc l’occasion de renouer avec un fonc­tion­ne­ment hors covid, assu­rant le débat dans les syn­di­cats et les unions locales.

Des per­ma­nences syn­di­cales plus acces­sibles aux sala­riés

Les débats pré­pa­ra­toires ont notam­ment por­té sur l’organisation locale du syn­di­cat et sur son expres­sion dans les ter­ri­toires. Ce qui s’est tra­duit par des déci­sions concer­nant la struc­tu­ra­tion de la CGT en Isère. Les unions locales de Saint-Martin‑d’Hères, de Saint-Egrève et de Gre­noble deviennent ain­si des antennes d’une struc­ture locale dont il appar­tien­dra aux syn­di­cats de défi­nir le fonc­tion­ne­ment, celui d’une union locale de bas­sin d’emploi sus­cep­tible d’animer des antennes locales dotées de locaux et de per­ma­nences de proxi­mi­té. « Nous rap­pro­cher des sala­riés des zones d’activité, de la Presqu’île par exemple, c’est l’une de nos pré­oc­cu­pa­tions », insiste Nico­las Benoit. A l’image d’initiatives prises à Vil­le­fon­taine ou dans le pays rous­sillon­nais : la créa­tion d’une antenne CGT à Beau­re­paire, en lien avec l’union locale de Rous­sillon, a per­mis de déve­lop­per le syn­di­cat dans ce sec­teur.

Don­ner plus de force à l’expression locale

Le rayon­ne­ment ter­ri­to­rial de la CGT, c’est aus­si son expres­sion sur des enjeux qui concernent les habi­tants d’un bas­sin d’emploi. Le cas de la zone à faible émis­sion de la métro­pole gre­no­bloise, par exemple : « les syn­di­qués ont des choses à dire sur la lutte contre la pol­lu­tion et la manière dont elle se met en oeuvre », sou­ligne Nico­las Benoit. Sur les trans­ports, que ce soit dans le Nord Isère, l’agglomération gre­no­bloise ou l’Isère rho­da­nienne. « Nous sou­hai­tons mul­ti­plier les échanges entre syn­di­cats concer­nés pour mettre sur la table du débat public des ana­lyses et des pro­po­si­tions », indique Nico­las Benoit. Un exemple : « dans mon entre­prise, Cater­pillar, l’approvisionnement de l’usine et le trans­port de sa pro­duc­tion pas­sait par le rail, il y a une tren­taine d’années ; pour­quoi ne pas réflé­chir aujourd’hui, avec les che­mi­nots, sur une uti­li­sa­tion de la voie de che­min de fer qui passe à côté de l’usine, ça repré­sente des cen­taines de camions et la pol­lu­tion qui va avec ». Et mul­ti­plier les dépla­ce­ments pour aller tra­vailler dans les métro­poles gre­no­bloise ou lyon­naise est une aber­ra­tion envi­ron­ne­men­tale, consé­quence de l’abandon de ter­ri­toires comme le pla­teau mathey­sin.

Des pro­po­si­tions pour les ser­vices publics

Autre dos­sier d’importance, celui des ser­vices publics. « Nous avons eu un échange sur la concen­tra­tion ins­ti­tu­tion­nelle autour des régions, l’augmentation des pou­voirs des pré­fets, le tout au nom de l’Europe, avec comme corol­laire l’éloignement quand ce n’est pas la casse pure et simple des ser­vices publics. » Les locaux France ser­vices, le numé­rique obli­ga­toire qui réduit les pos­si­bi­li­tés de contact avec les agents du ser­vice public, tout cela par­ti­cipe de la réduc­tion de l’accès aux droits. L’importance du nombre de chô­meurs qui ne demandent pas l’indemnisation à laquelle ils ont droit, esti­mé entre 25 et 40 % par une récente étude gou­ver­ne­men­tale, en est une illus­tra­tion. « Nos cama­rades du Can­tal ont eu une ini­tia­tive inté­res­sante, note Nico­las Benoit, ils ont dres­sé un état des lieux des ser­vices publics dans leur dépar­te­ment et mis en face les pro­po­si­tions qu’ils ont éla­bo­rées pour répondre aux besoins des popu­la­tions ; ce docu­ment a été ren­du public, adres­sé aux élus locaux et sert de base aux ini­tia­tives prises pour la pro­mo­tion de ser­vices publics qui répondent aux besoins d’aujourd’hui ». Démarche notam­ment per­ti­nente dans le domaine de la san­té, face à la situa­tion de l’hôpital et à l’extension des déserts médi­caux. L’union locale CGT de Rous­sillon est ain­si enga­gée dans l’action pour la créa­tion d’un centre de san­té. Une étape dans la réflexion syn­di­cale et des pers­pec­tives d’élaboration et d’action. « Nous en ferons le bilan lors de notre pro­chain congrès dépar­te­men­tal, en 2024. »
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