À Fontaine, une association qui assure la réduction des déchets menacée d’expulsion

Par Edouard Schoene

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La matériauthèque permet d’accéder gratuitement à des fournitures pour le bâtiment et réduit le coût de traitement des déchets dans la métropole grenobloise. Respect de l’environnement, solidarité, lien social… l’avenir, somme toute.

Connu à Fontaine pour sa matériauthèque , « le Chantier » a essaimé tracts et affiches depuis dix jours pour appeler au soutien des Fontainois face à une menace d’expulsion.

Que se passe-t-il rue Paul Vaillant Cou­tu­rier, à Fon­taine ? La nou­velle muni­ci­pa­li­té veut expul­ser le Chan­tier. Une asso­cia­tion d’u­ti­li­té publique : elle per­met le réem­ploi de maté­riaux de construc­tion qui fini­raient à la décharge sans le dévoue­ment de ses mili­tants. Et per­met à tous ceux qui bri­colent de se four­nir, gra­tui­te­ment, en fenêtres et car­re­lages dont tous ceux qui ont un jour réno­vé un bâti­ment connaissent le prix.

Le ter­rain appar­tient à l’é­ta­blis­se­ment public fon­cier local. Un outil qui per­met aux col­lec­ti­vi­tés d’in­ter­ve­nir sur la ges­tion des ter­rains dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise. Un pro­jet immo­bi­lier devait y voir le jour ; il a avor­té après la déci­sion pré­fec­to­rale de le rendre incons­truc­tible pour cause de risques d’i­non­da­tions.

L’eau et l’élec­tri­ci­té ont été cou­pées

Le bâti et le ter­rain ont été mis en loca­tion. C’est ain­si qu’est né un pro­jet de « maté­riau­thèque », lieu de dépôt et de récu­pé­ra­tion de maté­riaux de construc­tion (bois, métal, tuiles, car­re­lages,…). Les loca­taires de la mai­son sont par­tis et une nou­velle équipe a repris ce pro­jet.

Un ani­ma­teur béné­vole du lieu nous explique : « Une conven­tion d’occupation du ter­rain était en pré­pa­ra­tion avec l’ancienne équipe muni­ci­pale qui nous pro­po­sait en outre un bâti­ment pour ins­tal­ler l’atelier. Avec la nou­velle équipe muni­ci­pale arri­vée aux affaires en juin 2020, la donne a chan­gé. Nous n’avons plus accès à l’atelier, plus d’eau ni d’électricité. La muni­ci­pa­li­té ne veut plus entendre par­ler du local qui nous avait été pro­po­sé. Ils veulent nous expul­ser et nous pro­posent un ter­rain qui ne convient pas du tout en face de la salle Edmond Vigne : nous n’aurions pas de pos­si­bi­li­té de construire un abri de maté­riau. »

Ce qui compte, aus­si, ce sont les liens éta­blis dans ce quar­tier de Fon­taine. « Le lien social est essen­tiel pour nous. Nous pen­sions que les élus en charge de l’environnement, des soli­da­ri­tés pour­raient défendre notre pro­jet. » Mais non.

Ce que pro­pose le site géré par l’as­so­cia­tion le Chan­tier

Le prin­cipe, c’est que tout un cha­cun peut venir dépo­ser et/ou récu­pé­rer gra­tui­te­ment des maté­riaux de construc­tion.

Les res­pon­sables du lieu ima­ginent que des maté­riau­thèques pour­raient vivre dans plu­sieurs quar­tiers et ain­si créer des liens sociaux, aider au bri­co­lage et per­mettre la réuti­li­sa­tion de maté­riaux qui ne fini­raient pas en déchet­te­ries (avec le coût de trai­te­ment que cela repré­sente pour la col­lec­ti­vi­té) puis, le plus sou­vent en décharge faute de pou­voir être recy­clés.

Pen­dant le confi­ne­ment des col­lec­tifs sont nés :

  • Can­tines les same­dis matin. Repas sur place et dis­tri­bu­tion ali­men­taire (récup sur mar­ché et bio­coop) . «
     On avait ins­tal­lé une petite cui­sine. On ne peut plus sans eau/électricité »

  • Un autre col­lec­tif a fait un jar­din col­lec­tif, pour les gens du quar­tier.

« Nous sommes mena­cés d’expulsion et la mai­rie ne veut entendre par­ler que de la maté­riau­thèque, igno­rant les acti­vi­tés qui se déve­loppent. »

Un pro­jet inno­vant, soli­daire, impli­quant essen­tiel­le­ment des jeunes est mena­cé. La soli­da­ri­té gran­dit pour que cette démarche de pro­tec­tion de l’en­vi­ron­ne­ment et de réduc­tion de la dépense publique ait un ave­nir.

Carreaux

Car­re­lages ou fenêtres, par exemple.

Jardins/

Un jar­din par­ta­gé a été créé à des­ti­na­tion des habi­tants du quar­tier.

Batiment/

Mon­ter une cloi­son de briques ? Venez vous ser­vir.

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