Fontaine. La gauche rassemblée lance sa campagne pour les municipales
Par Edouard Schoene
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Communistes, insoumis et écologistes main dans la main. Le symbole est fort et traduit bien, au regard du contexte local et national, le défi relevé et brillamment accompli par la gauche fontainoise. C’est ainsi au nom de ces trois partis que Claudine Didier, tête de la liste « Fontaine nous rassemble », a remercié les élus présents, ce dimanche 16 novembre au matin, à la salle Marguerite-Tavel : Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère, Élisa Martin, députée de la troisième circonscription de l’Isère, Marie-Noëlle Battistel, députée de la quatrième circonscription (excusée pour son absence), Amandine Demore, maire d’Échirolles, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, Guillaume Lissy, maire de Seyssinet-Pariset, Sylvain Prat, adjoint au maire de Seyssinet-Pariset et président de l’union départementale des CCAS, et Yannick Boulard, ancien maire de Fontaine.

« C’est en ma qualité de tête de liste de l’union de la gauche, écologiste et citoyenne, que je salue le travail mené ensemble, depuis un an, avec mes camarades écologistes, insoumis, citoyennes, citoyens et communistes », a lancé Claudine Didier. « Notre objectif : rassembler la gauche fontainoise et citoyenne autour d’un projet commun, solide et crédible. Un projet municipal destiné à renverser la droite locale et populiste incarnée par Franck Longo et son équipe. Nous avons su dépasser les étiquettes pour nous concentrer sur l’essentiel : ce qui peut améliorer concrètement la vie des Fontainoises et des Fontainois », s’est-elle félicitée.
La tête de liste a alors détaillé : « Cette union se traduit aujourd’hui par une équipe : je serai candidate au poste de maire, et Slimane Raïs, de la France insoumise, sera le futur premier adjoint. Ce binôme, soutenu par une équipe paritaire et équilibrée, traduit notre volonté de fonctionner en confiance, avec transparence et esprit collectif. »
« Redonner la parole aux habitants »
La militante communiste a ensuite passé le relais à son colistier LFI Slimane Raïs, qui a énoncé la manière de conduire la campagne : « Ce que nous voulons pour la ville : une gouvernance collégiale, claire et partagée. Ce que nous voulons montrer, c’est une équipe unie, qui travaille ensemble, dans le respect de ses composantes. Nous avons aussi clarifié les principes de fonctionnement de la future équipe municipale : parité recherchée à chaque étape, répartition des dix adjoint·es, respectueuse des équilibres. »
Les autres intervenants et membres de la liste ont poursuivi sur le même ton. D’abord avec l’écologiste Franck Bonnaud : « Nous voulons une ville qui protège, qui relie et qui anticipe. Une ville qui écoute, qui agit, qui prend soin. Une ville qui garantit à chacune et chacun la dignité, l’accès aux droits, la proximité, l’écoute. »

Puis le militant PCF Renaud Lugli a indiqué vouloir aussi « redonner la parole aux habitantes et habitants. Une ville ne se gère pas d’en haut, a‑t-il souligné. Elle se construit avec celles et ceux qui la font vivre : les agents municipaux, les parents d’élèves, les associations, les collectifs, les syndicats, les voisins. Depuis des mois, nous allons à leur rencontre. Nous écoutons, nous débattons, nous construisons. Partout, nous entendons le même message : le besoin d’une ville qui fasse confiance à ses habitants, qui remette le collectif au cœur des décisions. »
Esma Raïs (LFI) a quant elle évoqué un point qui lui tenait à cœur : « La culture, ce n’est pas un supplément d’âme : c’est ce qui relie, ce qui émancipe, ce qui fait grandir. C’est ce qui permet de comprendre le monde, de le rêver, et de le transformer. À Fontaine, la culture a toujours été une force, une fierté populaire. Nous voulons la remettre au cœur de toutes nos politiques : dans les écoles, dans les quartiers, dans les espaces publics. Nous voulons soutenir la création, rouvrir des lieux d’échange et de partage, faire vivre les pratiques amateurs et les initiatives locales », a‑t-elle annoncé.
C’est enfin Anne Habozit (Les Écologistes) qui s’est exprimée, émettant le désir de construire « une ville écologique, populaire et durable. Une ville qui s’adapte aux changements climatiques, qui protège ses espaces naturels, qui verdit ses quartiers, qui repense ses mobilités et qui rende ses rues plus respirables, plus vivables. »
Des « valeurs communes » attaquées et à défendre
Après les interventions des représentants de la liste, plusieurs élus présents ont tenu à prendre la parole pour apporter leur soutien à « Fontaine nous rassemble ». Ainsi, le sénateur écologiste Guillaume Gontard a rendu hommage au passé de la ville, alors gérée par la gauche, lui qui, maire de Percy, a connu le centre de vacances de Fontaine créé en 1947. Il s’est également félicité du rassemblement opéré pour les municipales, avec un projet politique : « Nous avons des valeurs communes — je pense à l’État de droit — qui sont attaquées. Défendons-les unitairement. »

La députée de l’Isère Élisa Martin s’est elle aussi dit ravie d’être là : « Mon soutien à votre liste est indéfectible. Fontaine est porteuse des valeurs de gauche mises à mal par M. Longo. Il faudra remettre les choses à l’endroit. » Et la parlementaire insoumise d’énoncer quatre valeurs : « les services publics, le rassemblement, la diversité politique de la liste, le combat parlementaire ».
Amandine Demore, maire d’Échirolles, a ensuite témoigné, aux côtés de son premier adjoint Pierre Labrier, des changements apportés aux citoyens par une ville de gauche. L’élue communiste a cité en particulier la tranquillité publique qui serait bien mieux assurée à Fontaine, sur la base de ce que défend la liste de gauche. « Avec votre liste, les habitants de Fontaine trouveront la voie d’une ville où il fera bon vivre, pour tous », a‑t-elle assuré.
« Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. »
Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève
De son côté, Laurent Amadieu, maire de Saint-Égrève, a loué le nombre de présents à la réunion, précisant en quelques phrases l’importance d’une coalition de gauche, à travers les valeurs et réalisations opérées dans la ville qu’il gère. « En 2020 c’était un accident, vous êtes organisés pour gagner en 2026 », s’est exclamé l’édile écologiste. Avant de tirer à boulets rouges sur la municipalité Longo : « Vous voulez faire du commun face à des gens qui défendent la macronie à la Métro, la casse du service public, les riches. On vous souhaite de gagner. »

Guillaume Lissy, maire de Seyssinet (PS), est, lui, venu en voisin, en colistier de Claudine Didier aux élections départementales, « en ami sincère ». Il a défendu avec enthousiasme la perspective d’élection d’une liste de gauche à Fontaine, pour l’intérêt des citoyens de la ville et de la rive gauche du Drac « qui aurait besoin de plus de gauche. Je suis fier d’être à vos côtés, on a besoin de plus de gauche à la Métro. On a une extrême droite qui est en train de gagner. Nous avons à gauche une responsabilité importante : nous rassembler, travailler autour d’un projet politique porteur de valeurs », a‑t-il ajouté, sans oublier d’apporter le soutien de la députée socialiste Marie-Noëlle Battistel.
« Des affichettes avec croix gammée et insultes » visant LFI et Édouard Schoene
Cette matinée joyeuse et pleine d’espoir a malheureusement été entachée d’un incident aussi triste et inquiétant que scandaleux. Avant un modeste « pot d’amitié » concluant les prises de paroles, Claudine Didier a en effet fait une déclaration, d’un ton grave : « Ce matin, nous avons eu une grave surprise. Devant la salle, nous avons découvert des affichettes avec croix gammée et insultes envers LFI et envers notre camarade Édouard Schoene C’est très grave ! Nous apportons notre soutien à LFI et à Édouard. »
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Plusieurs personnes présentes ont par ailleurs répondu au Travailleur alpin, à la question « Avez-vous une raison majeure d’être ici ce dimanche matin ? »
Slimane Raïs : « Faire basculer Fontaine à gauche, faire barrage à la politique de droite-extrême droite de l’équipe de M. Longo, faire valoir justice sociale, égalité des chances pour nos concitoyens. »
Yves Contreras : « Je m’engage car j’aime ma ville Fontaine, parce que je suis communiste, parce que Fontaine je l’ai connue vivante, démocratique, sportive, culturelle. À travers ce que je vis avec mes petits enfants fontainois, m’engager, c’est très important. »
Yannick Boulard : « Parce que je suis content que la gauche ait pris conscience de la nécessité de s’unir sur cette commune pour battre la droite qui est en place. »
Une ville qui agit pour toutes et tous, qui fait de la solidarité, de l’écologie et de la culture les trois piliers d’un même projet : celui d’une ville juste, nature, vivante et humaine.


