Fontaine. Le Fil rouge : des créations audiovisuelles en prise avec la société
Par Edouard Schoene
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Depuis quelques semaines, Thibaud Frechet préside le Fil rouge. Une structure dont le siège est situé à Fontaine, chez Artis, lieu de développement de l’économie sociale et solidaire (ESS) créé en 2008.

L’association présentait ce mardi 4 juin son dernier projet, le film Violences masculines, comprendre et agir. Prochaine diffusion, vendredi 13 juin à Fontaine, pour une soirée ciné-débat à la Maison des associations Nelson-Mandela.

L’occasion de détailler l’originalité du Fil rouge, association regroupant des professionnels de différents domaines techniques et artistiques ainsi que des militants de l’éducation populaire. Lieu d’échange et de créativité, l’association, issue de « Repérages » (1993), est productrice de documentaires, d’outils pédagogiques, de chaînes de diffusion de films dans des structures du handicap, de rencontres professionnelles thématiques. Et ce sur des thèmes très divers : handicap, discriminations, droit d’insertion, IA et travail, violences masculines, histoire contemporaine… La production cumulée est ainsi considérable !
Le réalisateur Michel Szempruch — l’un des professionnels de l’équipe — souligne que tous les intervenants sont intermittents du spectacle (aucun contrat de salarié). Un statut qui, malgré tous ses défauts, demeure un outil indispensable. Sans l’intermittence en effet, les réalisations du Fil Rouge ne pourraient exister, d’autant qu’aucun financement public ne porte sur le budget de fonctionnement.
Nuages noirs dans le ciel de la création culturelle
Tous les financements publics (collectivités territoriales, université, justice, CAF…) sont destinés à des projets de production. Parmi ces derniers, certains ont malheureusement été mis à mal ou abandonnés après l’arrêt de financement d’État du pass Culture, dans l’Éducation nationale. D’autres ont été victimes des suppressions de budget par le président de Région Laurent Wauquiez, sur l’ESS ou sur l’entreprise (des jeunes découvraient le monde du travail dans une entreprise, pendant quatre mois, en réalisant un film sur le lieu de leur stage).
Le Fil rouge a alerté les journalistes sur les nuages noirs qui s’accumulent dans le ciel de la création culturelle, dans une période où les deux tiers des financements de la culture proviennent de collectivités locales réduisant gravement les subventions. Claire Berthier, photographe, infographiste et rédactrice en communication, a exposé le travail entrepris dans le domaine de l’éducation à l’image en direction des jeunes : « Pour devenir citoyen on doit comprendre les images, développer son esprit critique. »

Patrick Seyer, président sortant mais toujours actif dans la structure, a présenté avec Martin Stahl, photographe, une série de réalisations passées, notamment dans le domaine de la formation d’un large public à la photo-vidéo.

Les intervenants ont insisté, exemples précis à l’appui, sur la chance dont disposent les habitants du département, avec l’existence du Fil rouge. Sa démarche participative peut en effet induire des contenus originaux et percutants — illustration avec le film sur les violences masculines. L’association va travailler très prochainement pour trouver les pistes pour des activités en direction d’un public large, notamment jeune, hors des circuits institutionnels.