Fontaine. Le Fil rouge : des créations audiovisuelles en prise avec la société

Par Edouard Schoene

/

Image principale
L'équipe du Fil rouge, le 4 juin, dans ses locaux fontainois : Michel Szempruch, Claire Berthier, Thibaud Frechet, Patrick Seyer et Martin Stahl.
L’association « Le Fil Rouge » présentait à la presse ce mardi 4 juin, à Fontaine, un moment de son évolution dans la création de films, de vidéos diffusées dans différents lieux, de prise en compte documentaire et participative de la société en mouvement et en crise dans la région Rhône-Alpes.

Depuis quelques semaines, Thi­baud Fre­chet pré­side le Fil rouge. Une struc­ture dont le siège est situé à Fon­taine, chez Artis, lieu de déve­lop­pe­ment de l’économie sociale et soli­daire (ESS) créé en 2008.

Thi­baud Fre­chet, nou­veau pré­sident de l’as­so­cia­tion Le Fil rouge, depuis le prin­temps 2025.

L’association pré­sen­tait ce mar­di 4 juin son der­nier pro­jet, le film Vio­lences mas­cu­lines, com­prendre et agir. Pro­chaine dif­fu­sion, ven­dre­di 13 juin à Fon­taine, pour une soi­rée ciné-débat à la Mai­son des asso­cia­tions Nel­son-Man­de­la.

L’occasion de détailler l’originalité du Fil rouge, asso­cia­tion regrou­pant des pro­fes­sion­nels de dif­fé­rents domaines tech­niques et artis­tiques ain­si que des mili­tants de l’éducation popu­laire. Lieu d’échange et de créa­ti­vi­té, l’association, issue de « Repé­rages » (1993), est pro­duc­trice de docu­men­taires, d’outils péda­go­giques, de chaînes de dif­fu­sion de films dans des struc­tures du han­di­cap, de ren­contres pro­fes­sion­nelles thé­ma­tiques. Et ce sur des thèmes très divers : han­di­cap, dis­cri­mi­na­tions, droit d’insertion, IA et tra­vail, vio­lences mas­cu­lines, his­toire contem­po­raine… La pro­duc­tion cumu­lée est ain­si consi­dé­rable !

Le réa­li­sa­teur Michel Szem­pruch — l’un des pro­fes­sion­nels de l’équipe — sou­ligne que tous les inter­ve­nants sont inter­mit­tents du spec­tacle (aucun contrat de sala­rié). Un sta­tut qui, mal­gré tous ses défauts, demeure un outil indis­pen­sable. Sans l’in­ter­mit­tence en effet, les réa­li­sa­tions du Fil Rouge ne pour­raient exis­ter, d’autant qu’aucun finan­ce­ment public ne porte sur le bud­get de fonc­tion­ne­ment.

Nuages noirs dans le ciel de la création culturelle

Tous les finan­ce­ments publics (col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales, uni­ver­si­té, jus­tice, CAF…) sont des­ti­nés à des pro­jets de pro­duc­tion. Par­mi ces der­niers, cer­tains ont mal­heu­reu­se­ment été mis à mal ou aban­don­nés après l’arrêt de finan­ce­ment d’État du pass Culture, dans l’Éducation natio­nale. D’autres ont été vic­times des sup­pres­sions de bud­get par le pré­sident de Région Laurent Wau­quiez, sur l’ESS ou sur l’entreprise (des jeunes décou­vraient le monde du tra­vail dans une entre­prise, pen­dant quatre mois, en réa­li­sant un film sur le lieu de leur stage).

Le Fil rouge a aler­té les jour­na­listes sur les nuages noirs qui s’accumulent dans le ciel de la créa­tion cultu­relle, dans une période où les deux tiers des finan­ce­ments de la culture pro­viennent de col­lec­ti­vi­tés locales rédui­sant gra­ve­ment les sub­ven­tions. Claire Ber­thier, pho­to­graphe, info­gra­phiste et rédac­trice en com­mu­ni­ca­tion, a expo­sé le tra­vail entre­pris dans le domaine de l’éducation à l’image en direc­tion des jeunes : « Pour deve­nir citoyen on doit com­prendre les images, déve­lop­per son esprit cri­tique. »

Claire Ber­thier, en charge de la pro­duc­tion audio­vi­suelle.

Patrick Seyer, pré­sident sor­tant mais tou­jours actif dans la struc­ture, a pré­sen­té avec Mar­tin Stahl, pho­to­graphe, une série de réa­li­sa­tions pas­sées, notam­ment dans le domaine de la for­ma­tion d’un large public à la pho­to-vidéo.

L’an­cien pré­sident Patrick Seyer a trans­mis le flam­beau à Thi­baud Fre­chet.

Les inter­ve­nants ont insis­té, exemples pré­cis à l’ap­pui, sur la chance dont dis­posent les habi­tants du dépar­te­ment, avec l’existence du Fil rouge. Sa démarche par­ti­ci­pa­tive peut en effet induire des conte­nus ori­gi­naux et per­cu­tants — illus­tra­tion avec le film sur les vio­lences mas­cu­lines. L’association va tra­vailler très pro­chai­ne­ment pour trou­ver les pistes pour des acti­vi­tés en direc­tion d’un public large, notam­ment jeune, hors des cir­cuits ins­ti­tu­tion­nels.

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *