Exposition Yves Monnier au musée de Grenoble

Par Edouard Schoene

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visite guidée par Yves Monnier
L’artiste plasticien Yves Monnier présentait au musée de Grenoble son exposition "Strates" - dans le cadre de la biennale Experimenta - coproduite par l’Hexagone de Meylan et le musée de peinture. En une heure trente, les visiteurs ont pu pénétrer dans une œuvre née de la rencontre entre l'artiste et des chercheurs.es travaillant sur l’expérience sensible des milieux de vie. Yves Monnier, particulièrement talentueux pour donner à comprendre l’origine, la mise en œuvre et l’objet de son travail, a passionné le groupe présent ce samedi 15 février.

«  Le nom Strates, don­né au pro­jet, résulte de cette couche maté­rielle, par­fois sup­port pour le vivant, qui résulte d’un geste col­lec­tif, humain et non-humain : de quoi une strate est-elle le témoi­gnage ? Com­ment notre socié­té réagit-elle face aux strates qu’elle copro­duit ? Com­ment obser­ver sa lente consti­tu­tion dans un lieu don­né ? Pour rendre visible l’invisible, l’artiste Yves Mon­nier tra­vaille à par­tir de pochoirs sur les­quels se déposent pol­lens, par­ti­cules, feuilles et sable. Après un temps de dépose en exté­rieur, le néga­tif de l’image est décol­lé pour en révé­ler un posi­tif atmo­sphé­rique. L’image inter­roge et fait par­ler. Elle rend visible ce que l’on res­pire. »

L’ar­tiste plas­ti­cien Yves Mon­nier.

La visite a com­men­cé avec une pre­mière œuvre, issue d’un pochoir col­lé sur une plaque de Fer­ma­cell (mélange de fibres de papier et de plâtre). Se réfé­rant à nos ancêtres qui uti­li­saient leur main, comme pochoir, pour souf­fler des par­ti­cules sur le mur des cavernes, l’artiste s’est ser­vi de la nature pour que des dépôts agissent autour d’un adhé­sif en forme de main.

Puis trois séries d’œuvres ont été com­men­tées. Six tableaux, « ligne des pol­lens » où l’on voit les agis­se­ments de l’air, du pol­len, de la pluie et du vent sur des sup­ports pré-tra­vaillés par l’artiste selon le pro­cé­dé expli­ci­té pré­cé­dem­ment. Chaque tableau cor­res­pond à un arbre (tilleul, frêne…). Six autres tableaux d’une série « ligne des acti­vi­tés humaines  » où les isé­rois recon­naî­tront des sites connus : via­duc du col du Fau, échan­geur d’Échirolles,…Enfin une série d’œuvres où le tra­vail du temps sur les falaises est trai­té par Yves Mon­nier.

Le fruit d’un tra­vail artis­tique et col­lec­tif impres­sion­nant.

Ce tra­vail artis­tique, réa­li­sé en quelques années, dans la région — l’artiste habite dans le Ver­cors — est le fruit d’un col­lec­tif, « strates », regrou­pant l’artiste, Yves Mon­nier, et des scien­ti­fiques, à l’ins­tar de Laure Brayer, maî­tresse de confé­rence en arts et tech­niques de la repré­sen­ta­tion, et Marc Hig­gin, anthro­po­logue, géo­graphe. Un film est par ailleurs à voir dans l’exposition. En outre, Strates a été l’occasion de recueils de paroles, d’expériences scien­ti­fiques, de ren­contres… Une pas­sion­nante aven­ture sen­sible, avec des œuvres éton­nantes et d’une grande beau­té.

Détail d’une œuvre expo­sée au musée de Gre­noble.

Un immense tra­vail a été réa­li­sé avec des publics de toute la région où les œuvres ont été conçues. Une pla­quette pré­cieuse pour décou­vrir dans le détail le pro­jet Strates, sera réédi­tée sous peu, après épui­se­ment de la pre­mière édi­tion. Elle est d’ores et déjà acces­sible en numé­rique.

Encore dix jours pour décou­vrir l’ex­po

Expo­si­tion acces­sible au musée de Gre­noble jusqu’au 1er mars ; entrée gra­tuite.

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