Fontaine. Claudine Didier, candidate communiste aux municipales 2026
Par Manuel Pavard
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Pour les communistes fontainois, c’était un secret de Polichinelle, les militants s’étant déjà prononcés à la mi-décembre. Mais la section PCF Fontaine rive gauche du Drac a profité de sa cérémonie des vœux, ce vendredi 17 janvier, pour l’annoncer officiellement et publiquement : c’est bien Claudine Didier qui sera la candidate communiste — et sans doute d’union de la gauche — aux municipales 2026, à Fontaine.
Celle-ci l’assure, l’idée d’une candidature lui est venue très récemment, « il y a quelques mois » seulement. Cette décision est le fruit d’un long processus qui prend sa source « dès le lendemain du second tour, en 2020 ». À l’époque, « on a pris une claque », avoue-t-elle. Aux commandes de Fontaine depuis la Libération, le PCF venait de perdre ce bastion de la ceinture rouge grenobloise, cédant les clés de la mairie au MoDem Franck Longo.
Un appel au rassemblement de la gauche
Dès lors, il a fallu rapidement tirer les leçons de cet échec. Et en trouver les causes. « On les a bien analysées », affirme Claudine Didier. La conclusion ? « Il ne faut pas qu’on ait de divisions au sein de la gauche. » Une désunion qui a en effet grandement fait le jeu du maire centriste actuel lors des précédentes municipales. La section communiste a donc impulsé des discussions ces dernières années. Puis, tout s’est accéléré au printemps 2024.
« On a décidé de lancer un appel au rassemblement pour la population et de solliciter tous les partis de gauche pour monter une liste contre Franck Longo », explique la candidate. Suivront d’intenses débats en commission élections, qui déboucheront dans un premier temps, en juin 2024, sur la désignation d’un binôme constitué de Renaud Lugli et Claudine Didier. « En décembre, on a eu une nouvelle assemblée générale sur ce sujet et on a débattu pour voir ce qui était le plus favorable », précise cette dernière.
Les militants ont alors investi cette communiste de 66 ans, « née en Ardèche mais arrivée en Isère à l’âge de trois mois ». Après un bac sténo-dactylo, Claudine Didier « a commencé à travailler à 18 ans », rentrant dans l’administration, d’abord avec des emplois précaires, avant d’évoluer dans les grades, grâce aux concours. Une carrière dans la gestion du personnel passée notamment par la préfecture, puis le conseil général, et enfin une mairie iséroise où elle entra en 2000, comme directrice des ressources humaines, pour y prendre sa retraite seize ans plus tard, finissant attachée principale.
« Quand je mets les pieds quelque part, c’est pour avoir des responsabilités »
Claudine Didier
Militante CFDT à partir de 1981, elle s’investit aussi en tant que parent, dans les établissements scolaires de ses enfants, et grimpe les échelons à la FCPE, devenant sa secrétaire générale en Isère. C’est paradoxalement ce qui explique son adhésion assez tardive au PCF. Car la fédération de parents d’élèves ne souhaitait pas de représentants marqués politiquement. « J’ai pris ma carte seulement en 2005–2006, après mon départ de la FCPE », confie-t-elle.
Néanmoins, Claudine Didier a toujours été « communiste dans l’âme. J’ai été élevée dedans, mon père était militant PCF et CGT. Dès le début, j’ai toujours voté communiste », raconte-t-elle. Rapidement, la néo-militante intègre l’exécutif de la section PCF Fontaine rive gauche du Drac ainsi que celui de la fédération de l’Isère du parti. « Quand je mets les pieds quelque part, c’est pour avoir des responsabilités », souligne-t-elle.
Confirmation au conseil municipal de Fontaine où Claudine Didier est élue pendant deux mandats, adjointe successive des maires Yannick Boulard et Jean-Paul Trovero, de 2008 à 2020. Sa délégation : égalité femmes-hommes, lutte contre les discriminations, emploi insertion, lutte contre le harcèlement scolaire et accès aux droits des migrants.
« La politique de Longo, une catastrophe pour les services publics »
Pour ramener le PCF et la gauche aux manettes en 2026, tout l’enjeu sera d’éviter « les divisions qui mettent en danger les intérêts de la population », estime la candidate. « On voit très bien que la politique de Franck Longo et Laurent Thoviste est une catastrophe pour les services publics », poursuit-elle, évoquant « les centres de loisirs, les garderies, la vie scolaire » ou le fait qu’il n’y ait « plus de MJC ». Et de tacler de nouveau la majorité : « C’est le règne de la peur en interne et au niveau associatif, ce n’est que du vent ! »
À un peu plus d’un an des municipales, le cap est fixé : « L’objectif maintenant, c’est d’aller de l’avant, sans ressasser les histoires du passé. » Depuis la perte de la mairie, le PCF a enregistré « beaucoup de nouvelles adhésions, dont bon nombre de trentenaires et quadragénaires », se félicite Claudine Didier, qui loue « une grosse dynamique collective ».
Les communistes fontainois doivent rencontrer leurs homologues des autres partis de gauche ce mardi 21 janvier. Reste un écueil à surmonter et une question : l’alliance de la gauche sera-t-elle assez solide pour résister aux sérieuses dissensions traversant actuellement le NFP ? « Je l’espère », veut croire Claudine Didier. « Notre position est claire : on s’occupe de Fontaine et on reste unis sur le terrain. Le reste, les débats sur le NFP, on en parlera en section. »
En tête à Fontaine aux départementales 2021
Claudine Didier s’est présentée, avec Sylvain Prat, aux élections départementales 2021, dans le canton de Fontaine-Seyssinet, sous la bannière du Printemps isérois (union de la gauche et des écologistes). Même si non élu in fine, le binôme a tout de même devancé la droite dans la partie fontainoise du canton. Et ce, aux deux tours (avec notamment 53,40 % au second tour, dans la commune de Fontaine).