Fontaine. Claudine Didier, candidate communiste aux municipales 2026

Par Manuel Pavard

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Ancienne adjointe de 2008 à 2020, Claudine Didier espère ramener Fontaine dans le giron de la gauche. © Maryvonne Mathéoud
La section PCF Fontaine rive gauche du Drac a officialisé ce vendredi 17 janvier la candidature de Claudine Didier pour les municipales 2026. La militante communiste entend rassembler la gauche pour reprendre la mairie à Franck Longo (MoDem) et ainsi mettre fin à la politique de l'actuelle majorité, qu'elle juge "catastrophique".

Pour les com­mu­nistes fon­tai­nois, c’é­tait un secret de Poli­chi­nelle, les mili­tants s’é­tant déjà pro­non­cés à la mi-décembre. Mais la sec­tion PCF Fon­taine rive gauche du Drac a pro­fi­té de sa céré­mo­nie des vœux, ce ven­dre­di 17 jan­vier, pour l’an­non­cer offi­ciel­le­ment et publi­que­ment : c’est bien Clau­dine Didier qui sera la can­di­date com­mu­niste — et sans doute d’u­nion de la gauche — aux muni­ci­pales 2026, à Fon­taine.

Les mili­tants PCF ont annon­cé l’in­ves­ti­ture de Clau­dine Didier lors des vœux de la sec­tion de Fon­taine, le 17 jan­vier. © Mary­vonne Mathéoud

Celle-ci l’as­sure, l’i­dée d’une can­di­da­ture lui est venue très récem­ment, « il y a quelques mois » seule­ment. Cette déci­sion est le fruit d’un long pro­ces­sus qui prend sa source « dès le len­de­main du second tour, en 2020 ». À l’é­poque, « on a pris une claque », avoue-t-elle. Aux com­mandes de Fon­taine depuis la Libé­ra­tion, le PCF venait de perdre ce bas­tion de la cein­ture rouge gre­no­bloise, cédant les clés de la mai­rie au MoDem Franck Lon­go.

Un appel au rassemblement de la gauche

Dès lors, il a fal­lu rapi­de­ment tirer les leçons de cet échec. Et en trou­ver les causes. « On les a bien ana­ly­sées », affirme Clau­dine Didier. La conclu­sion ? « Il ne faut pas qu’on ait de divi­sions au sein de la gauche. » Une dés­union qui a en effet gran­de­ment fait le jeu du maire cen­triste actuel lors des pré­cé­dentes muni­ci­pales. La sec­tion com­mu­niste a donc impul­sé des dis­cus­sions ces der­nières années. Puis, tout s’est accé­lé­ré au prin­temps 2024.

La sec­tion de Fon­taine avait dési­gné ini­tia­le­ment un binôme avec Renaud Lugli et Clau­dine Didier, avant d’in­ves­tir cette der­nière. © Luc Renaud

« On a déci­dé de lan­cer un appel au ras­sem­ble­ment pour la popu­la­tion et de sol­li­ci­ter tous les par­tis de gauche pour mon­ter une liste contre Franck Lon­go », explique la can­di­date. Sui­vront d’in­tenses débats en com­mis­sion élec­tions, qui débou­che­ront dans un pre­mier temps, en juin 2024, sur la dési­gna­tion d’un binôme consti­tué de Renaud Lugli et Clau­dine Didier. « En décembre, on a eu une nou­velle assem­blée géné­rale sur ce sujet et on a débat­tu pour voir ce qui était le plus favo­rable », pré­cise cette der­nière.

Les mili­tants ont alors inves­ti cette com­mu­niste de 66 ans, « née en Ardèche mais arri­vée en Isère à l’âge de trois mois ». Après un bac sté­no-dac­ty­lo, Clau­dine Didier « a com­men­cé à tra­vailler à 18 ans », ren­trant dans l’ad­mi­nis­tra­tion, d’a­bord avec des emplois pré­caires, avant d’é­vo­luer dans les grades, grâce aux concours. Une car­rière dans la ges­tion du per­son­nel pas­sée notam­ment par la pré­fec­ture, puis le conseil géné­ral, et enfin une mai­rie isé­roise où elle entra en 2000, comme direc­trice des res­sources humaines, pour y prendre sa retraite seize ans plus tard, finis­sant atta­chée prin­ci­pale.

« Quand je mets les pieds quelque part, c’est pour avoir des res­pon­sa­bi­li­tés »

Clau­dine Didier

Mili­tante CFDT à par­tir de 1981, elle s’in­ves­tit aus­si en tant que parent, dans les éta­blis­se­ments sco­laires de ses enfants, et grimpe les éche­lons à la FCPE, deve­nant sa secré­taire géné­rale en Isère. C’est para­doxa­le­ment ce qui explique son adhé­sion assez tar­dive au PCF. Car la fédé­ra­tion de parents d’é­lèves ne sou­hai­tait pas de repré­sen­tants mar­qués poli­ti­que­ment. « J’ai pris ma carte seule­ment en 2005–2006, après mon départ de la FCPE », confie-t-elle.

Clau­dine Didier devant le siège de la sec­tion PCF Fon­taine rive gauche du Drac. © Mary­vonne Mathéoud

Néan­moins, Clau­dine Didier a tou­jours été « com­mu­niste dans l’âme. J’ai été éle­vée dedans, mon père était mili­tant PCF et CGT. Dès le début, j’ai tou­jours voté com­mu­niste », raconte-t-elle. Rapi­de­ment, la néo-mili­tante intègre l’exé­cu­tif de la sec­tion PCF Fon­taine rive gauche du Drac ain­si que celui de la fédé­ra­tion de l’I­sère du par­ti. « Quand je mets les pieds quelque part, c’est pour avoir des res­pon­sa­bi­li­tés », sou­ligne-t-elle.

Confir­ma­tion au conseil muni­ci­pal de Fon­taine où Clau­dine Didier est élue pen­dant deux man­dats, adjointe suc­ces­sive des maires Yan­nick Bou­lard et Jean-Paul Tro­ve­ro, de 2008 à 2020. Sa délé­ga­tion : éga­li­té femmes-hommes, lutte contre les dis­cri­mi­na­tions, emploi inser­tion, lutte contre le har­cè­le­ment sco­laire et accès aux droits des migrants.

« La politique de Longo, une catastrophe pour les services publics »

Pour rame­ner le PCF et la gauche aux manettes en 2026, tout l’en­jeu sera d’é­vi­ter « les divi­sions qui mettent en dan­ger les inté­rêts de la popu­la­tion », estime la can­di­date. « On voit très bien que la poli­tique de Franck Lon­go et Laurent Tho­viste est une catas­trophe pour les ser­vices publics », pour­suit-elle, évo­quant « les centres de loi­sirs, les gar­de­ries, la vie sco­laire » ou le fait qu’il n’y ait « plus de MJC ». Et de tacler de nou­veau la majo­ri­té : « C’est le règne de la peur en interne et au niveau asso­cia­tif, ce n’est que du vent ! »

À un peu plus d’un an des muni­ci­pales, le cap est fixé : « L’ob­jec­tif main­te­nant, c’est d’al­ler de l’a­vant, sans res­sas­ser les his­toires du pas­sé. » Depuis la perte de la mai­rie, le PCF a enre­gis­tré « beau­coup de nou­velles adhé­sions, dont bon nombre de tren­te­naires et qua­dra­gé­naires », se féli­cite Clau­dine Didier, qui loue « une grosse dyna­mique col­lec­tive ».

Clau­dine Didier entou­rée de Renaud Lugli et Willy Pepeln­jak, co-secré­taires de la sec­tion PCF de fon­taine. © Mary­vonne Mathéoud

Les com­mu­nistes fon­tai­nois doivent ren­con­trer leurs homo­logues des autres par­tis de gauche ce mar­di 21 jan­vier. Reste un écueil à sur­mon­ter et une ques­tion : l’al­liance de la gauche sera-t-elle assez solide pour résis­ter aux sérieuses dis­sen­sions tra­ver­sant actuel­le­ment le NFP ? « Je l’es­père », veut croire Clau­dine Didier. « Notre posi­tion est claire : on s’oc­cupe de Fon­taine et on reste unis sur le ter­rain. Le reste, les débats sur le NFP, on en par­le­ra en sec­tion. »

En tête à Fon­taine aux dépar­te­men­tales 2021

Clau­dine Didier s’est pré­sen­tée, avec Syl­vain Prat, aux élec­tions dépar­te­men­tales 2021, dans le can­ton de Fon­taine-Seys­si­net, sous la ban­nière du Prin­temps isé­rois (union de la gauche et des éco­lo­gistes). Même si non élu in fine, le binôme a tout de même devan­cé la droite dans la par­tie fon­tai­noise du can­ton. Et ce, aux deux tours (avec notam­ment 53,40 % au second tour, dans la com­mune de Fon­taine).

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