Pont-de-Claix. Fabien Roussel aux côtés des salariés en grève de Vencorex
Par Manuel Pavard
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« Je suis venu pour comprendre », a‑t-il lancé d’emblée aux salariés de Vencorex, alors en grève depuis 35 jours. Après Échirolles et Saint-Martin-d’Hères, et avant Fontaine le soir, Fabien Roussel a poursuivi son déplacement isérois par une visite sur le piquet de grève de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, ce mardi 26 novembre.
Studieux, le secrétaire national du PCF a d’abord écouté attentivement les représentants syndicaux lui présenter le contexte. Séverine Dejoux, élue CGT au CSE, a ainsi expliqué l’interdépendance des entreprises présentes sur les deux sites de Pont-de-Claix et Jarrie, le risque d’un arrêt de la fabrication du chlore sur place — qui obligerait à le faire venir par camion-citerne — ou encore « l’impact en cascade », non seulement pour les plateformes chimiques du sud grenoblois mais également pour celle de Roussillon.
« On est à l’aube d’une catastrophe industrielle et sociale », a déploré la syndicaliste, évoquant les quelque 5 000 emplois (directs et indirects) menacés. Une situation qui touche en outre « la souveraineté de notre pays dans plusieurs filières stratégiques, comme l’espace et les centrales nucléaires », a réagi Fabien Roussel.
« Un gouvernement de défaitistes, de lâches, de traîtres »
Le dirigeant communiste a salué la mobilisation des salariés de Vencorex : « C’est parce que vous avez fait le choix de ne pas vous laisser faire qu’on entend parler de vous à Paris et ailleurs ! » Une lutte qui intervient dans une année 2024 marquée par une « accélération des plans de licenciements dans les industries », a‑t-il constaté. « On a perdu plus d’un million d’emplois industriels en quinze ans. »
Pourtant, « on a les outils législatifs pour empêcher les actionnaires de faire ça », a souligné Fabien Roussel. Lequel a défendu la nationalisation, au moins temporaire, à l’instar de la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet ou du porte-parole du NPA Philippe Poutou, tous deux de passage sur le piquet de grève de Vencorex ces dernières semaines.
S’il juge indispensable une intervention gouvernementale, le secrétaire national du PCF a néanmoins eu des mots très durs envers l’exécutif, fustigeant « un gouvernement de défaitistes, de lâches, de traîtres ». « L’argent public, c’est notre argent ; il y a un devoir de contrôle », a‑t-il ajouté. « Quand une commune demande de l’argent, quand une association sollicite une subvention, elles doivent rendre des comptes… Ce n’est plus acceptable ! »
Fabien Roussel a en tout cas promis aux salariés de « se battre. Car il y a des solutions », a‑t-il insisté, appelant l’ensemble des élus et de la populations à soutenir le combat de Vencorex. Et de conclure : « C’est une bataille qu’on doit mener tous ensemble ! »