Perspectives grenobloises pour l’industrie des batteries

Par Edouard Schoene

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Emilie Rondet, coordinatrice de l'École de la batterie.
Pour développer la mobilité électrique, il faut des batteries. Leur fabrication nécessite l’utilisation de métaux rares. Dans la perspective de l’interdiction en 2035 de la vente de véhicules thermiques, c’est là un enjeu industriel majeur pour notre pays.

Giant – Gre­noble Inno­va­tion for Advan­ced New Tech­no­lo­gies, centre de recherche scien­ti­fique de niveau mon­dial – orga­nise régu­liè­re­ment entre midi et deux des confé­rences de 30 minutes, sui­vies d’un débat. Au pro­gramme der­niè­re­ment, sur la presqu’île scien­ti­fique de Gre­noble, un expo­sé à deux voix sur les pers­pec­tives de for­ma­tion pour déve­lop­per l’industrie fran­çaise de la bat­te­rie pour auto­mo­biles.

Emi­lie Ron­det rap­pe­lait les enjeux éco­lo­giques de la réduc­tion des gaz à effet de serre, res­pon­sables du réchauf­fe­ment cli­ma­tique. Une pro­jec­tion de la carte de la pla­nète mon­trait les zones qui devien­draient inha­bi­tables sans mesures d’ampleur déci­dées par les gou­ver­nants. En France le sec­teur des trans­ports était res­pon­sable de 30% des émis­sions de gaz à effet de serre, en 2019.

En France un véhi­cule élec­trique pro­duit trois à quatre fois moins de gaz à effet de serre qu’un véhi­cule ther­mique, au cours de son exis­tence, du fait notam­ment de la part du nucléaire dans la pro­duc­tion éner­gé­tique dans notre pays

La com­mis­sion euro­péenne a fixé à 2035 la fin de l’autorisation de vente de véhi­cules à moteurs ther­miques. Pour que la voi­ture élec­trique puisse rou­ler, encore faut-il une indus­trie de pro­duc­tions de bat­te­ries, en France et en Europe.

Louis Roche, ingé­nieur à Ver­kor, pro­je­tait une pho­to prise en octobre de l’usine de bat­te­ries qui ouvri­ra ses portes à Dun­kerque en 2025. L’entreprise Vik­tor à Gre­noble (500 sala­riés), est enga­gée dans ce grand pro­jet indus­triel avec des lignes de pro­duc­tion pilotes.

La ques­tion de la recy­cla­bi­li­té des bat­te­ries a été posée. Louis Roche a expli­qué que la dif­fi­cul­té majeure pour la France était l’accès aux maté­riaux néces­saires à la fabri­ca­tion des bat­te­ries, la Chine ayant actuel­le­ment la qua­si exclu­si­vi­té de pro­duc­tion et de sources de pro­duits. Il pré­ci­sait que les pro­duc­teurs de bat­te­rie auront obli­ga­tion d’atteindre vite 90% de recy­cla­bi­li­té des bat­te­ries et que Vik­tor assure aujourd’hui , avec ses par­te­naires, 80% de recy­cla­bi­li­té. À l’avenir, ce sont les maté­riaux rares conte­nus dans les bat­te­ries usées qui seront employés à la fabri­ca­tion de bat­te­ries neuves.


« L’école de la bat­te­rie » regroupe sept struc­tures. Elle a pour ambi­tion de for­mer 35000 per­sonnes entre 2024 et 2028 sur le réseau natio­nal des for­ma­teurs et des sala­riés (CAP au doc­to­rat).

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