Grenoble. Dix heures pour la Palestine

Par Edouard Schoene

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Béatrice Odès (UJFP), Françoise Guyot (CCFD-Terre solidaire) et Anne Tuaillon (AFPS) à la tribune, lors des "10 heures pour la Palestine".
La Bourse du travail de Grenoble accueillait ce samedi 16 novembre une nouvelle édition des "10 heures pour la Palestine", à l'initiative de l'Association France Palestine solidarité (AFPS) et d'autres organisations. Le traditionnel évènement de solidarité avec la Palestine intervenait dans un contexte particulièrement lourd, marqué par les bombardements israéliens sur la bande de Gaza et le Liban.

Le ren­dez-vous tra­di­tion­nel de soli­da­ri­té avec le peuple pales­ti­nien, « 10h pour la Pales­tine », se tenait cette année le 16 novembre, à la Bourse du tra­vail de Gre­noble. Il était orga­ni­sé par l’Association France Pales­tine soli­da­ri­té (AFPS), CCFD-Terre Soli­daire, Ensemble !, le NPA‑A, Nil-Isère, Soli­da­ri­té avec les groupes d’artisans pales­ti­niens (SGAP).

Plu­sieurs cen­taines de per­sonnes ont assis­té aux dif­fé­rents débats à la Bourse du tra­vail.

La ren­contre por­tait pour titre : « Pales­tine – Liban : en finir avec l’impunité d’Israël. Liber­té, jus­tice, éga­li­té, auto­dé­ter­mi­na­tion pour le peuple pales­ti­nien. » Anne Tuaillon, pré­si­dente natio­nale de l’AFPS, et Fran­çoise Guyot (CCFD-Terre soli­daire) ont intro­duit l’initiative, qui a regrou­pé quelques cen­taines de par­ti­ci­pants.

Pre­mière invi­tée, Béa­trice Orès, mili­tante de l’Union juive fran­çaise pour la paix (UJFP). Coau­trice d’un ouvrage très riche, Anti­sio­nisme, une his­toire juive, celle-ci a d’abord pré­sen­té son asso­cia­tion, créée en 1993 après les accords d’Oslo. Le pre­mier pôle d’activité fut consa­cré à la lutte pour l’égalité des droits en Pales­tine-Israël, pour le droit à l’autodétermination du peuple pales­ti­nien, le droit au retour des Pales­ti­niens expul­sés de Pales­tine.

Béa­trice Orès, de l’U­JFP, a pré­sen­té son ouvrage « Anti­sio­nisme, une his­toire juive », co-écrit avec Michèle Sibo­ny.

« Puis, nous avons élar­gi nos acti­vi­tés à la lutte contre le racisme poli­tique et depuis dix ans, à la lutte contre l’islamophobie », a‑t-elle expli­qué. L’exposé de Béa­trice Orès, très docu­men­té, a intro­duit les cinq cha­pitres de son livre : sio­nisme et judaïsme ; sio­nisme et ques­tion natio­nale ; sio­nisme et anti­sé­mi­tisme ; sio­nisme, impé­ria­lisme et colo­nia­lisme ; le sionisme…et après.

À Gaza, « le nettoyage ethnique n’est pas nouveau »

Après une pause où les par­ti­ci­pants ont pu visi­ter les dif­fé­rents stands, ache­ter de l’huile d’olive pales­ti­nienne, des pro­duits d’artisanat ou des livres, la seconde par­tie de la jour­née fut consa­crée à une ren­contre en visio-confé­rence avec Qas­sam Muad­di. Un jour­na­liste indé­pen­dant qui inter­ve­nait en direct de Cis­jor­da­nie.

Des­sin repré­sen­tant l’hor­reur qui frappe la popu­la­tion de Gaza depuis un an.

Qas­sam Muad­di couvre l’actualité pales­ti­nienne sous tous les aspects : évé­ne­ments poli­tiques, mou­ve­ments sociaux, ques­tions cultu­relles… Il écrit pour les quo­ti­diens liba­nais Assa­fir et Al Akh­bar, les sites Middle East Eye, Mon­do­weiss et The New Arab, ain­si que pour les jour­naux élec­tro­niques pales­ti­niens Metras et Quds News Net­wo.

Le thème de sa visio-confé­rence aux 10 heures pour la Pales­tine ? « Un an de ruines et quels hori­zons ? ». Le 15 octobre der­nier, le jour­na­liste écri­vait en effet : « Le net­toyage eth­nique du nord de la bande de Gaza, dans le cadre du Gene­rals’ Plan, n’est pas nou­veau ; son seul obs­tacle désor­mais est la déter­mi­na­tion des 200 000 Palestinien·nes resté·es dans le nord, qui refusent d’être déplacé·es. »

Le public écou­tant les dif­fé­rents inter­ve­nants qui se sont suc­cé­dé.

Des pro­pos rap­pe­lant l’analyse que livrait déjà en 2020 Qas­sam Muad­di : « Aujourd’­hui, devant une situa­tion qui génère plus de ques­tions que de réponses, il ne s’agit pas de choi­sir entre un État ou deux États. Il s’agit d’assumer le fait que l’autodétermination des Pales­ti­niens passe d’abord par la récu­pé­ra­tion de leurs droits fon­da­men­taux, à com­men­cer par le droit au retour. Des droits niés par une réa­li­té en cours depuis 1948. Une telle vision pour­rait tou­cher le véri­table cœur de la cause pales­ti­nienne et per­mettre d’imaginer des scé­na­rios de solu­tion incon­ce­vables aujourd’hui. »

Cette nou­velle édi­tion des « 10 heures pour la Pales­tine » s’est conclue par un repas pales­ti­nien.

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