Fontaine. Collège mort à Jules Vallès
Par Edouard Schoene
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A l’appel de la FCPE, les parents se sont mobilisés ce 27 mars pour dénoncer les groupes de tri des élèves.
Mercredi 27 mars, les parents d’élèves du collège Jules Vallès de Fontaine étaient appelés à ne pas envoyer leurs enfants pour protester contre la réforme gouvernementale des collèges.
Très peu de collégiens se sont présentés à 8h. Magali Marquet, référente du conseil local FCPE, élue au CA du collège l’explique : « Le très peu d’élèves présents ce matin au collège (10 à 20%) est le résultat d’une information diffusée en amont aux parents d’élèves. Les élèves en ont beaucoup discuté entre eux. Cette réforme que nous dénonçons et combattons va trier les enfants selon leur niveau, va isoler les enfants de familles modestes, va casser les groupes classe. Les élèves vont se retrouver à changer en permanence de groupes. Or l’expérience montre l’importance d’une classe pour les élèves. Les élèves vont changer de professeurs ce qui va rendre difficile le suivi des élèves, notamment en maths et en français ; nous dénonçons qu’il n’y a pas de moyens supplémentaires qui seraient nécessaires. »
Magali Marquet.
M. Lapierre, enseignant d’éducation physique, syndicaliste du SNEP (FSU) rappelle l’opposition des enseignants au tri des élèves. « Ce sont les parents d’élèves (FCPE) qui ont appelé les parents à ne pas envoyer leurs enfants au collège, pour protester contre les mesures du projet « le choc des savoirs ». Nous-mêmes appelons le 2 avril à une grève des enseignants. Nous sommes opposés à cette réforme et notamment la mise en place de groupes de niveaux. L’école est attaquée de plus en plus. La politique gouvernementale casse peu à peu l’école. Les résultats des travaux de la recherche scientifique dans le domaine des sciences de l’éducation montrent que la mise en place de groupes de niveaux est un procédé délétère. Cela fait éventuellement progresser les meilleurs des élèves mais les élèves en difficulté le sont encore plus avec les groupes de niveaux. Dans la réforme il y a également des mesures pour mettre des heures supplémentaires pour les élèves en difficulté et cela aggrave leur situation. Ce qui fonctionne, c’est de laisser les élèves ensemble et de les encadrer avec des effectifs réduits ou plus d’adultes pour les encadrer. Cette réforme est conçue pour former encore plus d’élites. »
M. Lapierre.
Les groupes de niveaux, l’enseignant les a de fait déjà pratiqués. « J’ai travaillé en SEGPA (classes pour enfants en difficulté), indique-t-il, et J’ai vu les effets négatifs d’enfants stigmatisés en tant qu’élèves de SEGPA. » Il a également enseigné dans une classe à effectifs réduit : « on voit, ici au collège, qu’avec des effectifs à vingt, le fonctionnement est très différent. En épidémie de grippe, par exemple, à effectifs réduits, la classe fonctionne beaucoup mieux. »
Le collectif des parents d’élèves du collège Jules Vallès a diffusé un tract et un quatre pages très explicatif, sur la réforme qu’ils dénoncent. Le ministère de l’éducation nationale n’hésite pas à nommer sa réforme des collèges, « CHOC des SAVOIRS, une mobilisation générale pour élever le niveau de notre école ». La FCPE, au niveau national, explicite son positionnement sur cette réforme.
A la Villeneuve, l’enterrement de l’école publique
Le 27 mars, de nombreux collèges ont participé au mouvement collèges morts. Ainsi à la Villeneuve de Grenoble, au collège Lucie Aubrac. Le 26 mars, parents et enseignants ont ainsi participé à l’enterrement de l’école publique et de l’égalité des chances. Ils se sont recueillis devant son cercueil.
Une réunion d’information sur les velléités ministérielles avait été organisée le 25 mars, associant parents, enseignants et habitants de la Villeneuve.