Fontaine. Un 11 Novembre sous le signe de la Résistance

Par Edouard Schoene

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Une gerbe a été déposée devant le monument du souvenir des victimes de la répression de novembre 1943.

L’année 2023 est celle du 80e anniversaire de la manifestation du 11 novembre 1943 et de la semaine sanglante de la Saint-Barthélémy grenobloise.

Il reve­nait à Anto­nine Ron­seaux, repré­sen­tante de l’association des Amis de la fon­da­tion pour la mémoire de la dépor­ta­tion, d’évoquer les évé­ne­ments de novembre 1943 (voir le Tra­vailleur alpin de novembre 2023). « Le 11 novembre 1943 ce sont entre 1500 et 2000 mani­fes­tants, dont une bonne par­tie de jeunes, qui vont avec cou­rage défier l’occupant nazi. Un occu­pant qui sème la ter­reur : arres­ta­tions, tor­tures, menaces, exé­cu­tions, répres­sions, anéan­tis­se­ment de tout ce qui est contraire à leur idéo­lo­gie raciste, hai­neuse, anti­sé­mite. Ce jour là, 600 mani­fes­tants sont arrê­tés par les Alle­mands, 370 sont dépor­tés dans des camps de concen­tra­tion, seule­ment 120 sur­vi­vront. 
…J’avais quatre ans lorsque mon père et mon oncle ont été arrê­tés, j’avais six ans lorsque leur assas­si­nat nous a été annon­cé.
… La situa­tion inter­na­tio­nale est grave. Des guerres recon­nues (Ukraine/Russie, Israël/Hamas) mais aus­si des guerres qui ne portent pas leur nom .
…Agis­sons pour que les idées de paix s’imposent dans le monde. Deman­dons un ces­sez le feu pour toutes les guerres. »

Antonine/

Anto­nine Ron­seaux.

Puis Yves Contre­ras (AFMD) énonce les faits his­to­riques et la res­pon­sa­bi­li­té actuelle de mener le tra­vail de mémoire. « Com­mé­mo­rer la mémoire du pas­sé est indis­pen­sable mais pas suf­fi­sant car les nou­velles géné­ra­tions sont loin de cette his­toire ancienne où les der­niers témoins dis­pa­raissent alors qu’à l’inverse les idéo­lo­gies d’extrême droite pro­gressent : haine, vio­lence, peur de l’autre, exclu­sion, dis­cri­mi­na­tion, racisme se répandent sans rete­nue dans l’espace public. … Ne nous can­ton­nons pas dans le repli, la sidé­ra­tion ou l’émotion. Les faits his­to­riques nous montrent d’autres issues pos­sibles. De la résis­tance est née la sécu­ri­té sociale, l’accès aux soins, l’accès mas­sif à l’éducation, à la pen­sée cri­tique, à l’indépendance de juge­ment, au vote des femmes, à la mise en place de grands ser­vices publiques ou encore le déve­lop­pe­ment d’une édu­ca­tion véri­ta­ble­ment popu­laire ».

Discours/

Yves Contre­ras.

« C’était il y a deux ans lors du ver­nis­sage de l’exposition pho­to du camp de concen­tra­tion d’Auschwitz qu’elle avait réa­li­sé avec son groupe de la MJC, pro­jet sur lequel notre asso­cia­tion s’est beau­coup inves­tie : « Moi per­son­nel­le­ment je ne juge per­sonne mais quand quelqu’un fai­sait une cri­tique ou disait des insultes sur les juifs, je ne disais rien par manque de connais­sance. Ce pro­jet m’a per­mis de dépas­ser tout ça, j’ai beau­coup appris. Je ne suis plus igno­rante, je me suis enri­chie de connais­sances. Ce qui m’apportera pour main­te­nant et le futur. C’est une chance pour moi  » .»

Rassemblement-mairie/

Devant l’hô­tel de ville.

Puis M. Lon­go, maire de Fon­taine a don­né lec­ture du mes­sage de Sébas­tien Lecor­nu, ministre des Armées, et Patri­cia Miral­lès, secré­taire d’Etat auprès du ministre des Armées, char­gée des Anciens com­bat­tants et de la mémoire. Ce dis­cours, en cette période dra­ma­tique, ne lais­se­ra pas de trace tant il était en hors de l’exigence d’une condam­na­tion des guerres en cours, de l’impératif d’obtenir un ces­sez-le-feu.

Enfants/

Des enfants de l’é­cole Mar­cel Cachin.

M. Lon­go se tour­nant ensuite vers les enfants de l’école Cachin qui ont chan­té, remer­ciait les ensei­gnants dont Isa­belle Elie, inter­ve­nante musi­cale de La source. S’adressant aux enfants : « Je vais vous deman­der d’être plus intel­li­gents que les adultes. A vous de chan­ger le monde.  … La ville de Fon­taine où des actes mal­veillants ont été com­mis, s’élèvera tou­jours contre la haine, la vio­lence, l’antisémitisme, le racisme, contre l’homophobie et le sexisme. »

Fanfare/

L’Har­mo­nie de Fon­taine.

Une minute de silence a été res­pec­tée, La Mar­seillaise et Le Chant des par­ti­sans ont été joués par l’harmonie de Fon­taine. En fin de mati­née une gerbe a été dépo­sée sur la stèle ren­dant hom­mage aux vic­times de novembre 1943, dont nombre de Fon­tai­nois, près du cime­tière de Fon­taine.

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