Un fleuron de l’hospitalisation grenobloise qui pourrait subir les conséquences du naufrage du groupe Avec.

Le collectif « touche pas à ma Mut » alerte : un endettement de 177 millions d’euros du groupe Avec, propriétaire du GHM pourrait entraîner la chute de ce château de cartes et de la clinique « mutualiste ».

L’alerte fait suite à l’examen par les militants qui défendent la « Mut » d’un important document issu de la lettre confidentielle L’éclaireur des Alpes. Dans ce document conséquent, interne du groupe Avec, est établi un état très détaillé des finances du groupe.

Ce document décrit un budget de trésorerie prévisionnel à treize semaines. Il est détaillé par Hervé Derriennic, responsable du collectif des usagers du GHM. Environ deux cents entités composent ce groupe, avec 11 846 salariés. Le pôle « aide à domicile » accumule une dette de 42,6 M de dettes, la trésorerie ne permet pas de finir l’année. Le pôle « Hôtels » (hôtels, vacances, foyers de jeunes,..) accumule 18,2 M d’euros de dettes. Enfin le pôle santé dont relève le GHM accumule 98,9M € de dettes.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Hervé Derriennic, responsable du collectif des usagers du GHM.

Les solutions proposées par le groupe sont de placer les structures de soins dentaires en redressement judiciaire, de demander l’abandon des dettes sociales à l’URSSAF (8,5M€ de dettes patronales et l’étalement de la part salariale due à l’URSSAF sur 10 ans pour 4,5M€) et l’abandon des dettes fiscales pour 1,7 M €. Le groupe prévoit en outre de solliciter des subventions de l’ARS pour 18,5 M€, ainsi que l’abandon de remboursements de prêts de 10,4 M€. Et puis encore de contracter de nouveaux emprunts.

Thierry Caron, secrétaire FO du comité social et économique du GHM.

Thierry Caron (FO) souligne que la clinique est en baisse d’activité, notamment du fait de la réduction des horaires des urgences mais également du fait que la crise économique inquiète les patients. Le GHM représente 50% de la trésorerie du groupe Avec qui surfacture des prestations à la clinique et fait payer très cher (360 000 euros) pour se porter caution de la clinique. « Le maintien du GHM est essentiel mais ce maintien exige le départ de M. Bensaid. »

Grenoble Veynes SNCF

Bruno de Lescure.

Bruno de Lescure, président de l’union de quartier dénonce les pratiques de M. Bensaid considérant qu’il serait temps que la presse nationale s’empare du « scandale Avec » sur lequel des éminents responsables de l’Etat, amis de M. Bensaid, tentent de faire le silence.

Rappelons que M. Yves Jégo (l’ancien secrétaire d’Etat de Sarkozy) est directeur général délégué d’Avec. M. Jégo (UDI) a mené la campagne de M. Le Maire, actuel ministre de l’Économie, pour les primaires en 2015. L’avocat de M. Bensaid n’est autre que Me Tiphaine Auzière, la belle-fille d’Emmanuel Macron.

Le collectif Touche pas à ma MUT  attend avec impatience le jugement en référé qui sera rendu le 15 mai pour la nomination d’un administrateur provisoire. Le collectif lance un appel solennel : « La complaisance de l’Etat et de tout son appareil (Agence régionale de santé, Comité interministériel de restructuration industrielle, URSSAF…) à l’égard de M. Bensaid et du groupe Avec doit cesser. Nous demandons solennellement au gouvernement et à tous ses ministres, s’il décidait de venir en aide au groupe Avec via le Ciri, l’URSSAF, l’ARS… qu’il exige en contrepartie le démembrement du « groupe » pour mettre fin au véritable système de « pyramide de Ponzi » à l’échelle nationale mis en place par M. Bensaid ; et, pour ce qui est de Grenoble, le remboursement immédiat des « prêts » auxquels il a contraint le GHM et le transfert de la gestion à un administrateur provisoire en vue d’un retour rapide à une véritable gestion mutualiste. »

A lire sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Société »

Retrouvez les derniers dossiers de notre rubrique "Société"

Amandine Demore, première adjointe au maire d'Echirolles, conseillère départementale de l'Isère.

Violences urbaines. « Nous avons beaucoup discuté avec les habitants ; ce dialogue, nous allons le poursuivre »

La ville d’Échirolles a été relativement épargnée par les violences urbaines de la fin du mois de juin. Et ce n’est pas par hasard. Une volonté de dialogue, un engagement sur le terrain, des politiques municipales de long terme… Reste que tout ne dépend pas de décisions locales. Amandine Demore, première adjointe au maire, nous livre son sentiment.

0 commentaire
Gilles Vial, maire de Salaise-sur-Sanne.

Vallée du Rhône. « Ce qui caractérise Inspira, c’est peut-être d’abord son intérêt écologique »

Inspira, c’est le projet de création d’une zone industrialoportuaire à Salaise-sur-Sanne, dans la vallée du Rhône, en pays roussillonais. Projet dont le cœur est l’intermodalité fleuve-rail-autoroute. Réduction des émissions de CO2, création d’emplois… et pourtant une DUP annulée par le tribunal administratif de Grenoble. Explications.

0 commentaire
métrop

La lutte contre le racisme et l’imposture sociale de l’extrême droite

Salima Djidel est une personnalité publique dans l’agglomération grenobloise. Ce qui ne l’empêche pas d’être confrontée au racisme ordinaire. Elle a décidé de ne pas laisser passer. Au nom de tous ceux qui n’ont pas les mêmes possibilités de s’exprimer. Et elle pose une question : le combat antiraciste n’a-t-il pas perdu de sa vitalité ? Témoignage.

0 commentaire

Pin It on Pinterest