Grenoble. La « Mut » en danger par les dettes accumulées par M. Bensaid

Par Edouard Schoene

/

Image principale
Un fleuron de l’hospitalisation grenobloise qui pourrait subir les conséquences du naufrage du groupe Avec.

Le collectif « touche pas à ma Mut » alerte : un endettement de 177 millions d’euros du groupe Avec, propriétaire du GHM pourrait entraîner la chute de ce château de cartes et de la clinique « mutualiste ».

L’alerte fait suite à l’examen par les mili­tants qui défendent la « Mut » d’un impor­tant docu­ment issu de la lettre confi­den­tielle L’éclaireur des Alpes. Dans ce docu­ment consé­quent, interne du groupe Avec, est éta­bli un état très détaillé des finances du groupe. Ce docu­ment décrit un bud­get de tré­so­re­rie pré­vi­sion­nel à treize semaines. Il est détaillé par Her­vé Der­rien­nic, res­pon­sable du col­lec­tif des usa­gers du GHM. Envi­ron deux cents enti­tés com­posent ce groupe, avec 11 846 sala­riés. Le pôle « aide à domi­cile » accu­mule une dette de 42,6 M de dettes, la tré­so­re­rie ne per­met pas de finir l’année. Le pôle « Hôtels » (hôtels, vacances, foyers de jeunes,..) accu­mule 18,2 M d’euros de dettes. Enfin le pôle san­té dont relève le GHM accu­mule 98,9M € de dettes.
Hervé

Her­vé Der­rien­nic, res­pon­sable du col­lec­tif des usa­gers du GHM.

Les solu­tions pro­po­sées par le groupe sont de pla­cer les struc­tures de soins den­taires en redres­se­ment judi­ciaire, de deman­der l’abandon des dettes sociales à l’URSSAF (8,5M€ de dettes patro­nales et l’étalement de la part sala­riale due à l’URSSAF sur 10 ans pour 4,5M€) et l’abandon des dettes fis­cales pour 1,7 M €. Le groupe pré­voit en outre de sol­li­ci­ter des sub­ven­tions de l’ARS pour 18,5 M€, ain­si que l’abandon de rem­bour­se­ments de prêts de 10,4 M€. Et puis encore de contrac­ter de nou­veaux emprunts.
Thierry

Thier­ry Caron, secré­taire FO du comi­té social et éco­no­mique du GHM.

Thier­ry Caron (FO) sou­ligne que la cli­nique est en baisse d’activité, notam­ment du fait de la réduc­tion des horaires des urgences mais éga­le­ment du fait que la crise éco­no­mique inquiète les patients. Le GHM repré­sente 50% de la tré­so­re­rie du groupe Avec qui sur­fac­ture des pres­ta­tions à la cli­nique et fait payer très cher (360 000 euros) pour se por­ter cau­tion de la cli­nique. « Le main­tien du GHM est essen­tiel mais ce main­tien exige le départ de M. Ben­said. »
Bruno

Bru­no de Les­cure.

Bru­no de Les­cure, pré­sident de l’union de quar­tier dénonce les pra­tiques de M. Ben­said consi­dé­rant qu’il serait temps que la presse natio­nale s’empare du « scan­dale Avec » sur lequel des émi­nents res­pon­sables de l’Etat, amis de M. Ben­said, tentent de faire le silence. Rap­pe­lons que M. Yves Jégo (l’ancien secré­taire d’Etat de Sar­ko­zy) est direc­teur géné­ral délé­gué d’Avec. M. Jégo (UDI) a mené la cam­pagne de M. Le Maire, actuel ministre de l’Économie, pour les pri­maires en 2015. L’avocat de M. Ben­said n’est autre que Me Tiphaine Auzière, la belle-fille d’Emmanuel Macron. Le col­lec­tif Touche pas à ma MUT  attend avec impa­tience le juge­ment en réfé­ré qui sera ren­du le 15 mai pour la nomi­na­tion d’un admi­nis­tra­teur pro­vi­soire. Le col­lec­tif lance un appel solen­nel : « La com­plai­sance de l’Etat et de tout son appa­reil (Agence régio­nale de san­té, Comi­té inter­mi­nis­té­riel de restruc­tu­ra­tion indus­trielle, URSSAF…) à l’égard de M. Ben­said et du groupe Avec doit ces­ser. Nous deman­dons solen­nel­le­ment au gou­ver­ne­ment et à tous ses ministres, s’il déci­dait de venir en aide au groupe Avec via le Ciri, l’URSSAF, l’ARS… qu’il exige en contre­par­tie le démem­bre­ment du « groupe » pour mettre fin au véri­table sys­tème de « pyra­mide de Pon­zi » à l’échelle natio­nale mis en place par M. Ben­said ; et, pour ce qui est de Gre­noble, le rem­bour­se­ment immé­diat des « prêts » aux­quels il a contraint le GHM et le trans­fert de la ges­tion à un admi­nis­tra­teur pro­vi­soire en vue d’un retour rapide à une véri­table ges­tion mutua­liste. »

Partager cet article

Avant de partir

Votre soutien compte pour nous

Le Travailleur alpin vit depuis 1928 grâce à l’engagement de ses lecteurs. Aujourd’hui encore, ce média propose un autre regard sur vos espoirs, vos luttes, vos aspirations. Une voix unique dans la presse d’information départementale.

Pour protéger l’indépendance du Travailleur alpin, assurer son développement, vos dons nous sont précieux – nous assurons leur traitement en partenariat avec la fondation l’Humanité en partage.

Merci d’avance.

Faire un don défiscalisé maintenant

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *