Fontaine. Robespierre, un cas d’école

Par Jean-Claude Lamarche

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Robespierre.

La municipalité de Fontaine envisage de débaptiser l’école Robespierre pour « faire tourner » les noms des bâtiments publics.

« Peu de jours après Thermidor, un homme qui vit encore et qui avait alors dix ans, fut mené par ses parents au théâtre, et à la sortie admira la longue file de voitures brillantes qui, pour la première fois, frappaient ses yeux. Des gens en veste, chapeau bas, disaient aux spectateurs sortants : « Faut-il une voiture, mon maître ? » L’enfant ne compris pas trop ces termes nouveaux. Il se les fit expliquer, et on lui dit seulement qu’il y avait eu un grand changement par la mort de Robespierre. »

Ceci est le dernier paragraphe du dernier chapitre du livre XXI du tome sixième, soit la toute fin de l’Histoire de la Révolution française par J. Michelet, deuxième édition, revue et augmentée éditée à Bruxelles, à Leipzig et à Livourne en 1869. Une fin qui explicite magistralement par une anecdote un moment d’une énorme importance historique, la fin de la Révolution. C’est aussi à la chute de Robespierre que Jean Jaurès situe la fin de la Révolution dans son Histoire socialiste de la Révolution française, édition revue et annotée par Albert Soboul, rééditée par les Editions sociales en 1972.

Cette citation et ce rappel historique pour dire que l’information dont j’ai eu vent de la volonté de la majorité libérale de la municipalité de Fontaine de débaptiser l’école Robespierre, sous prétexte qu’il faudrait « faire tourner » les noms des rues, des édifices, des bâtiments publics*, m’a immédiatement renvoyé à ces références.

Si cette information était confirmée, elle signifierait que la Révolution, à Fontaine, c’est bien fini ! Place à l’arrogance des riches et à la soumission des pauvres ! C’est le meilleur des mondes jupitériens possibles.

* C’est une idée qui m’est venue comme ça : Si on débaptisait toutes les rues, avenues, places « du général De Gaulle » pour les baptiser « du général Massu », ou, pourquoi pas « du général Boulanger », ou même « du maréchal Pétain », ça ferait tourner les noms !

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