Grenoble. 26 heures d’enseignement supprimées pour les collégiens de la Villeneuve

Par Luc Renaud

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Le collège affiche sa mobilisation tandis que parents et enseignants se réunissent dans l’enceinte de l’établissement.

La quasi totalité des enseignants du collège Lucie Aubrac étaient en grève ce 23 janvier. Une réunion a rassemblé parents, enseignants et habitants de la Villeneuve en fin de journée. Un rassemblement est prévu devant le rectorat le 24 janvier à midi. En cause, l’amputation d’heures d’enseignement de ce collège classé en REP+.

La déci­sion est tom­bée le 14 jan­vier. Cinq jours après que le pro­jet d’établissement eut été approu­vé. Cette déci­sion, c’est la sup­pres­sion de 26 heures d’enseignement pour le col­lège Lucie Aubrac, à la Vil­le­neuve de Gre­noble… déci­sion qui remet en cause son pro­jet d’établissement. Ce col­lège est clas­sé REP + (comme réseau d’éducation prio­ri­taire). Ils sont quatre dans l’académie de Gre­noble. C’est dire que les dif­fi­cul­tés des enfants qu’il accueille sont recon­nues. Elles appellent des moyens spé­ci­fiques pour leur per­mettre d’accéder à une sco­la­ri­té qui assure leur ave­nir. Car la sup­pres­sion de 26 heures se tra­dui­rait par la remise en cause d’aides à cer­tains élèves dans l’apprentissage de la lec­ture, la sup­pres­sion d’heures de sou­tien en math ou encore la dis­pa­ri­tion de la classe dite « cadets de la sécu­ri­té civile », qui per­met à des col­lé­giens des ini­tia­tions à la sécu­ri­té incen­die et aux pre­miers secours, savoirs qu’ils allaient par­ta­ger avec les enfants des écoles du quar­tier. Menace de dis­pa­ri­tion éga­le­ment pour l’op­tion cho­rale, ou l’op­tion latin… Ce qui repré­sen­te­rait la perte de cinq à six postes d’en­sei­gnant pour le col­lège. De la « prio­ri­té », ne reste qu’un nombre d’é­lèves un peu infé­rieur La déci­sion de réduire l’activité du col­lège a été prise par la rec­trice de l’académie de Gre­noble (l’académie est la struc­ture du minis­tère de l’éducation natio­nale com­pé­tente pour les dépar­te­ments de Haute-Savoie, Savoie, Isère, Drôme et Ardèche). Sa moti­va­tion est l’égalité entre tous les col­lèges aux­quels seraient attri­bués des moyens iden­tiques en heure d’enseignement. De ce clas­se­ment REP+, il ne res­te­rait plus qu’un nombre d’élèves par classe de 25 – c’était 20 il y a encore une dizaine d’années -, contre 27 pour les col­lèges REP et 30 pour les autres. Une éga­li­té jugée inéqui­table par les ensei­gnants de Lucie Aubrac comme par tous les spé­cia­listes de l’éducation. Face aux dif­fi­cul­tés que connaissent les enfants de cer­tains quar­tiers, l’équité exige que l’on consacre des moyens sup­plé­men­taires à leur sco­la­ri­té. 23 gré­vistes sur 26 ensei­gnants Aus­si, sur les vingt-six ensei­gnants qui devaient assu­rer leur cours ce 23 jan­vier, vingt-trois étaient-ils en grève. Mou­ve­ment recon­duc­tible avec un ras­sem­ble­ment pré­vu devant le rec­to­rat de Gre­noble ce 24 jan­vier à midi. Ras­sem­ble­ment auquel par­ti­ci­pe­ront d’autres éta­blis­se­ments de l’éducation prio­ri­taires, eux aus­si concer­nés par des réduc­tions de moyens comme le col­lège Ver­cors, dans le quar­tier gre­no­blois de l’Abbaye. Les ensei­gnants ne sont pas seuls dans l’action. Ce lun­di 23 jan­vier, parents et habi­tants du quar­tier se sont retrou­vés dans l’enceinte du col­lège pour s’informer de la situa­tion et dis­cu­ter des moyens de se faire entendre. Avec la dimi­nu­tion impo­sée de l’activité du col­lège aux côtés des enfants, c’est tout un quar­tier qui est tou­ché. Eli­sa Mar­tin, dépu­tée ; Eric Piolle, maire de Gre­noble ; Aman­dine Ger­main, Pau­line Couvent et Simon Billouet, conseillers dépar­te­men­taux ; ont écrit au ministre de l’E­du­ca­tion natio­nale le cour­rier ci-après :
Lettre-elus-college-Lucie-Aubrac/

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