La colère et l’incompréhension de la communauté éducative.
Rassemblement le 28 septembre au lycée La Pléiade de Pont-de-Cheruy, où la colère monte contre l’incurie et le mépris du rectorat. Alors que de nombreux postes restent non pourvus, les services académiques abandonnent ce lycée et la rectrice refuse d’honorer les demandes d’audiences formulées par l’association de parents d’élèves FCPE.
Elèves, parents d’élèves, enseignants, élus locaux de Tignieu et Pont-de-Cheruy, tous étaient unanimes ce mercredi matin 28 septembre pour dénoncer ce qui apparaît comme un véritable déni éducatif dans le Nord-isère.
Pas moins de sept postes et demi font défaut. « Du jamais vu », s’indigne Cédric Noble, représentant la FCPE du lycée. Dans son courrier du 22 septembre à la rectrice, l’association rappelle qu’il manque « un poste à temps complet en sciences de l’ingénieur, touchant en partie des élèves de terminale qui présenteront cette spécialité avec un coefficient 16 aux épreuves du Bac en mars 2023 ». Il manque aussi un mi-temps dans cette même matière et un poste complet en STMG (sciences et technologies du management et de la gestion). A cela s’ajoute le non-remplacement de quatre enseignants en français, anglais, espagnol, documentation…
Même Pôle emploi
Arnaud, élève de terminale en sciences informatiques, souligne « que depuis trois ans les remplacements en matières générales, notamment en espagnol, ont toujours été problématiques ». Séverine, parente d’un élève en classe de première, confirme l’absence de professeurs de français et d’espagnol dans la classe de son fils. « Il lui manque aussi six heures d’enseignement de spécialité », insiste-t-elle.
Pour pallier cette situation, toute la communauté éducative de La Pléiade est solidaire, mais cela n’est ni juste ni tenable. La direction jongle avec les emplois du temps qui sont modifiés en permanence pour éviter les journées à trous favorisant l’absentéisme et permettre aux professeurs volontaires, « mais qui ne tiendront pas longtemps », précise Cédric Noble, de prendre des heures supplémentaires pour limiter les dégâts… La même direction tente comme elle peut de procéder à des recrutements auprès de Pôle emploi mais sans succès et en ne bénéficiant d’aucun véritable soutien du rectorat.
Pour le représentant de la FCPE, « il y a un véritable problème dans le Nord-Isère où tous les élèves ont pourtant droit comme les autres à tous les enseignements ». Cédric Noble dénonce avec force le mutisme et le mépris du rectorat qui ne répond pas aux demandes d’audience des parents d’élèves ainsi que l’attitude frileuse des élus hormis les deux maires ayant fait le déplacement ce jour.
Un prérecrutement d’enseignants dès la licence
« Nous exigeons des solutions pérennes, de réelles affectations d’enseignants, pas des solutions « sparadrap », déclare Cédric Noble, et que l’académie de région (Lyon-Grenoble-Clermont Ferrand) joue son rôle en prenant en compte le contexte local et les attentes des usagers. « Nous sommes un bassin attractif, situé à 30 km de Lyon », indique-t-il. Une donnée territoriale que devrait prendre en compte l’académie de région dans la gestion et l’affectation de personnels qui souvent renoncent à traverser l’académie de Grenoble ou le département de l’Isère pour venir travailler au fin fond du département… Encore faut-il qu’il y ait des postulants. Or, comme le dit très justement Cédric Noble, « nous faisons malheureusement face à une véritable pénurie de profs ! ».
Il y a donc plus que jamais besoin de répondre à la crise de recrutement des professeurs. Pour ce faire, le groupe communiste à l’Assemblée nationale a présenté mardi 27 septembre une proposition de loi pour restaurer l’attractivité du métier d’enseignant, instaurant notamment, et entre autres choses, un prérecrutement dès la licence avec deux années de formation rémunérée.
La multiplication des rassemblements et des actions comme celle qui se déroule au lycée La Pléiade, portée par tous les usagers concernés, est indispensable pour réorienter notre système éducatif garant de l’avenir de notre pays et mis à mal par les derniers quinquennats et les réformes Blanquer.