Quand les salariés construisent l’industrie de demain

Par Luc Renaud

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Avec Cécile Cukierman et Eric Hours, conseillers régionaux communistes, la délégation et les syndicalistes de Thalès ont travaillé sur le projet construit par les salariés.

Journée de travail et de rencontres, ce 2 mars, pour Cécile Cukierman, porte parole de Fabien Roussel, et Pierre Labriet, porte-parole des communistes dans la deuxième circonscription de l’Isère. Au cœur des débats, l’accès à la santé et le projet de création d’une filière française de l’imagerie médicale adossé sur le potentiel industriel de la région grenobloise.

« Ce qui me frappe, c’est que chaque fois que je me rend dans une usine, que je ren­contre des sala­riés en lutte pour leur emploi, c’est qu’ils ont des pro­jets de déve­lop­pe­ment de moder­ni­sa­tion, d’amélioration de leur outil de tra­vail. » En ren­con­trant les syn­di­ca­listes CGT de Thales-Trixell à Moi­rans, Cécile Cukier­man, porte-parole de Fabien Rous­sel, ne pou­vait mieux dire : leur pro­jet, qu’ils tra­vaillent depuis une dizaine d’années, celui de la créa­tion d’une filière fran­çaise de pro­duc­tion d’appareils d’imagerie médi­cale, fait même désor­mais par­tie de ceux qui sont rete­nus par le comi­té stra­té­gique de filière des indus­tries médi­cales, un orga­nisme gou­ver­ne­men­tal.

Car c’est l’un des axes de la cam­pagne de Fabien Rous­sel et des com­mu­nistes : relo­ca­li­ser, réin­dus­tria­li­ser le pays en s’appuyant sur le vivier de pro­po­si­tions éla­bo­rées par les sala­riés. « Aujourd’hui, tout le monde parle de réin­dus­tria­li­sa­tion, constate Cécile Cukier­man, y com­pris ceux qui sont à l’origine d’une longue liste de fer­me­tures d’usines ». Une réin­dus­tria­li­sa­tion que la séna­trice de la Loire envi­sage de plain-pied dans son siècle. « L’industrie de demain ne sera pas celle d’hier », dit-elle. Et, à Moi­rans, on est plu­tôt salles blanches que che­mi­nées pol­luantes. « La force de l’industrie de demain, ce sont ses sala­riés. »

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Réunion de tra­vail en mati­née.

Au cours de la ren­contre de tra­vail qui s’est dérou­lée dans la mati­née avec deux res­pon­sables de la CGT dont Franck Per­rin, par ailleurs pilote d’un groupe de tra­vail au sein du comi­té stra­té­gique de filières, un des points abor­dés était d’ailleurs celui de l’intérêt du sta­tut coopé­ra­tif. « Nous sou­hai­tons créer une pla­te­forme indus­trielle qui fonc­tion­ne­ra comme une coopé­ra­tive en per­met­tant d’y asso­cier un groupe d’importance comme Thales, mais aus­si des PME, des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales… Tous auront voix au cha­pitre en tant que tels et non en fonc­tion du capi­tal qu’ils apportent », expli­quait Franck Per­rin. De quoi per­mettre à tous de dis­po­ser d’une struc­ture qui coor­donne la recherche et le déve­lop­pe­ment, du com­po­sant de base jusqu’au trai­te­ment des don­nées.

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Cent per­sonnes pour une table ronde sur un pro­jet indus­triel.

De cette filière à construire, il était encore ques­tion en soi­rée, à Saint-Martin‑d’Hères, cette fois.

En pré­sence d’une cen­taine de per­sonnes, le PCF avait invi­té trois syn­di­ca­listes CGT pour une table ronde avec Cécile Cukier­man et Pierre Labriet, porte-parole des com­mu­nistes dans la deuxième cir­cons­crip­tion de l’Isère.

Tour à tour Nico­las Cohard — Bec­ton Dickin­son -, Franck Per­rin – Trixell — et Sarah Fer­nan­dez – CHU – évo­quaient la situa­tion de leur entre­prise et les pers­pec­tives offertes au bas­sin d’emploi gre­no­blois par le pro­jet « ima­ge­rie médi­cale ». Dans un contexte où, rap­pe­lait Cécile Cukier­man, « rien n’a été fait depuis deux ans pour rat­tra­per les retards mis en évi­dence par la pan­dé­mie, que ce soit à l’hôpital où dans les indus­tries de san­té ».

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Une table ronde asso­ciant syn­di­ca­listes et élus.

Pierre Labriet se pro­non­çait en faveur d’un Etat qui assu­me­rait son rôle d’État stra­tège. « On a déci­dé de faire confiance aux mar­chés pour orga­ni­ser la réponse aux besoins et l’on constate, à l’hôpital ou dans l’industrie que cela ne marche pas. »

Rai­son pour laquelle les élus com­mu­nistes au conseil régio­nal ont écrit au pré­sident de la Région pour que cette col­lec­ti­vi­té s’engage dans la concré­ti­sa­tion du pro­jet de Moi­rans : une belle occa­sion de « mettre l’industrie au ser­vice de la san­té et non pas des divi­dendes », comme l’indiquait Cécile Cukier­man.

Le Tra­vailleur alpin avait ren­du public ce pro­jet d’i­ma­ge­rie médi­cale en juillet der­nier
L’in­vi­ta­tion aux can­di­dats à l’é­lec­tion pré­si­den­tielle : l’ar­ticle du TA

Ukraine

C’est avec gra­vi­té que Cécile Cukier­man pre­nait la parole lors de la réunion publique à Saint-Martin‑d’Hères. « Pre­nons part à toute les ini­tia­tives de soli­da­ri­té en direc­tion du peuple ukrai­nien », disait-elle, dans une situa­tion où le nombre de réfu­giés est chaque jour plus dra­ma­tique. Et elle appe­lait à par­ti­ci­per aux ras­sem­ble­ments orga­ni­sés pour com­battre la guerre et à faire vivre la démo­cra­tie. « La démo­cra­tie, une arme pour com­battre la guerre et pour l’amitié entre les peuples qu’il nous faut oppo­ser à l’affrontement vou­lu par le pou­voir russe. »

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Lors de la visite à la rési­dence Pierre Sémard, à Saint-Mar­tin-d’Hères.

Riche après-midi

Avant de par­ti­ci­per à la table ronde pré­vue en soi­rée salle Fer­nand Texier à Saint-Martin‑d’Hères, Cécile Cukier­man et Pierre Labriet, accom­pa­gnés du maire David Quei­ros, se sont ren­dus dans l’après-midi à la rési­dence auto­no­mie Pierre Sémard. De quoi évo­quer les dif­fi­cul­tés du troi­sième âge et de prendre connais­sance de la réno­va­tion de cet équi­pe­ment. Ils ont éga­le­ment pu s’entretenir avec les sup­por­ters du GF 38… ce qui a don­né lieu à quelques échanges aver­tis entre sup­por­ters de Gre­noble et une séna­trice fan… de Saint-Etienne.

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Quand une sup­por­trice de Saint-Etienne découvre le dyna­misme des sup­por­ters gre­no­blois.

Qua­rante jours

« C’est plu­tôt agréable quand ça se passe bien. » Face aux jour­na­listes, Cécile Cukier­man évo­quait la cam­pagne de Fabien Rous­sel, can­di­dat com­mu­niste à l’élection pré­si­den­tielle. Rai­son de plus pour aller de l’avant. Rai­son aus­si de l’appel lan­cé au cours de la réunion publique de Saint-Martin‑d’Hères : « face aux chaînes d’information conti­nue, dis­cu­tons, sus­ci­tons le débat, nous avons la pos­si­bi­li­té de recréer l’espoir du bon­heur ! »

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