Imagerie médiale. La LFI soutient le projet industriel de la CGT Trixell-Thalès
Par Luc Renaud
/
Franck Perrin, CGT Trixell, et Manon Aubry, députée européenne LFI.
A l’invitation de la CGT, Manon Aubry, députée européenne LFI a profité de son passage à Grenoble pour marquer son soutien à l’initiative prise par les salariés de l’usine Trixell de Moirans. Un projet d’ampleur, puisqu’il s’agit de la création d’une filière industrielle de l’imagerie médicale.
« C’est l’exemple concret de ce que nous voulons faire pour réindustrialiser le pays. » Manon Aubry, députée européenne France insoumise, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et chargée de l’économie dans son équipe de campagne, évoquait son soutien à l’initiative prise par la CGT pour la création d’une filière de l’imagerie médicale.
Ce projet, centré autour de l’usine Trixell – filiale du groupe Thalès – de Moirans, vise à la produire des appareils d’imagerie médicale à partir des savoir-faire de l’usine mais aussi des compétences disponibles dans la région grenobloise : électronique, métallurgie, et sous-traitance dans l’industrie médicale.
En janvier, la CGT s’était adressée aux candidats à l’élection présidentielle pour leur demander de prendre position sur ce dossier. Cécile Cukierman, porte-parole de Fabien Roussel, se rendra à Moirans le 2 mars. Profitant d’une réunion publique à la maison de tourisme de Grenoble, Manon Aubry est venue participer à une conférence de presse pour indiquer son soutien. L’équipe du candidat écologiste, Yannick Jadot, a fait part de son intérêt. Point encore de nouvelles de la part d’Emmanuel Macron ou de Valérie Pécresse.
Ce que compte faire la députée européenne pour apporter sa pierre à l’avancement du dossier ? « Nous sommes engagés dans la bataille pour empêcher la conclusion d’un traité de libre échange avec la Chine », explique Manon Aubry. Autre front, celui du droit de la concurrence en Europe. « Aujourd’hui, la règlementation interdit un hôpital français de privilégier un fabricant local pour s’approvisionner, nous demandons la possibilité d’intégrer de nouveaux critères dans les appels d’offre, de façon à permettre de contribuer au développement de filières industrielles relocalisées. » Des propositions dont Manon Aubry attend qu’elles sortent renforcées de l’élection présidentielle par le vote en faveur de son candidat, Jean-Luc Mélenchon.
Le conseil régional sollicité
Dans l’immédiat – et dans l’attente d’évolutions favorables au niveau national -, les salariés promoteurs du projet souhaitent la signature d’un contrat Territoires d’industrie qui mettrait autour de la table l’État, les industriels potentiellement partenaires du projet et les collectivités locales. Contrat qui constituerait le coup d’envoi de la création d’un centre d’industrialisation à Moirans, première pierre de la constitution de cette nouvelle filière industrielle. La région se trouve naturellement au premier rang de ces collectivités : celle elle qui dispose de la compétence économique.
Emilie Marche, conseillère régionale (LFI, inscrite au groupe LFI PCF), évoquait à ce titre le titre le schéma régional de développement économique d’innovation et d’internationalisation récemment adopté par le conseil régional et l’engagement pris par la région de débloquer 1,2 milliard d’euros de crédits en faveur de la réindustrialisation de la région Auvergne-Rhône-Alpes. « Ce projet construit par les salariés me semble parfaitement correspondre aux ambitions affichées par ce schéma », dit-elle. Et de noter qu’une démarche a déjà été effectuée par son groupe. C’est Eric Hours (PCF, groupe LFI PCF) qui suit l’affaire. « Eric Hours a fait parvenir un courrier un courrier au président du conseil régional pour lui demander d’inscrire l’étude de ce dossier aux travaux du conseil régional », précise-t-elle.
Franck Perrin, responsable CGT de Trixell-Thalès et pilote de l’un des groupes de travail du comité stratégique de filière des industries et technologies de santé, se déclare satisfait de l’intérêt marqué par les équipes de certains candidats et en attend d’autres. Des contacts en ce sens ont été pris avec les collectivités territoriales concernées.
Car la réindustrialisation, pour répondre aux besoins tant en produits industriels qu’en emplois, correspond à l’intérêt général. Pour le moins.
Le Travailleur alpin avait été le premier média local à rendre publique cette initiative.